Le président français Emmanuel Macron a annoncé, lundi 11 août, son soutien à une « mission de stabilisation sous mandat de l’ONU » destinée à sécuriser la bande de Gaza, dénonçant au passage « un désastre annoncé et une fuite en avant dans la guerre permanente ». Il a appelé le Conseil de sécurité à « travailler pour mettre en place cette mission et la doter d’un mandat ».
Une proposition portée par Paris et étayée à New York
Lors de son intervention, Emmanuel Macron a précisé que « nous en avons posé les seules bases crédibles avec l’Arabie saoudite à New York, en obtenant pour la première fois un appel unanime à un désarmement du Hamas et à la libération des otages par les acteurs régionaux ». Cette formulation, prononcée par le chef de l’État, illustre la volonté française de mobiliser des partenaires régionaux et internationaux pour encadrer toute opération de stabilisation.
Le président a insisté sur la nécessité d’un mandat international clair pour encadrer l’éventuelle mission, condition, selon lui, de sa mise en œuvre légitime et coordonnée. Il a également mis en garde contre la poursuite d’une logique militaire sans perspective politique, qualifiant la situation de « désastre annoncé ».
Contexte militaire et réactions en Europe
La prise de position de Paris intervient alors que le gouvernement israélien a approuvé, dans la nuit du jeudi 7 au vendredi 8 août, un plan qualifié par certains responsables israéliens de projet de « conquête » de l’ensemble de l’enclave palestinienne de Gaza. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a défendu cette option comme « le meilleur moyen de terminer la guerre » contre le Hamas, selon les déclarations rapportées.
Emmanuel Macron a réagi en estimant que « les otages israéliens et les populations de Gaza vont continuer d’être les premières victimes de cette stratégie », remarque reprise « hier », selon « une déclaration consultée par l’AFP ». Cette lecture traduit l’inquiétude exprimée par plusieurs capitales européennes face à l’escalade annoncée.
Les réactions au sein de l’Union européenne ont été rapides et variées. Le 8 août, le Premier ministre britannique Keir Starmer a exhorté Israël à revoir « immédiatement son plan pour Gaza ». En Allemagne, le chancelier Friedrich Merz a annoncé la suspension des exportations d’armements susceptibles d’être utilisés à Gaza par l’État hébreu. De son côté, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a appelé Israël à « reconsidérer » son plan et demandé que « l’aide humanitaire bénéficie d’un accès immédiat et sans entrave à Gaza » et que « tous les otages » détenus « dans des conditions inhumaines » soient libérés. « Un cessez-le-feu est nécessaire maintenant », a-t-elle ajouté sur le réseau social X.
L’annonce française sur la reconnaissance de l’État palestinien et ses retombées
Parallèlement aux discussions sur une mission de l’ONU, la France a annoncé son intention de reconnaître officiellement l’État de Palestine en septembre. Emmanuel Macron avait confirmé cette décision fin juillet devant les Nations unies à New York. Cette démarche diplomatique a suscité des réactions contrastées : Benjamin Netanyahu a immédiatement dénoncé la décision, la qualifiant de « récompense du terrorisme » et la présentant comme une « menace existentielle » et un « tremplin » pour des actions hostiles à Israël, selon ses propos rapportés.
La position française ne fait pas l’unanimité. Le Royaume-Uni, le Canada et le Portugal ont, pour leur part, formulé des réserves ou posé des conditions, sans emboîter directement le pas à Paris. À ce jour, 11 des 27 pays de l’Union européenne reconnaissent la Palestine comme un État souverain. La Slovénie est le dernier pays à avoir franchi ce pas, reconnaissant officiellement l’État palestinien le 4 juin 2024 par un décret adopté par son Parlement.
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