Charlotte Caubel, ancienne secrétaire d’État sous le gouvernement d’Élisabeth Borne, a été nommée procureure de la République adjointe à Paris, indique la parution vendredi 15 août au Journal officiel du décret de nomination signé par Emmanuel Macron.
Le décret, daté du 12 août, précise que cette nomination au tribunal judiciaire de Paris intervient « l’avis du Conseil supérieur de la magistrature lors de sa séance du 1er juillet 2025 ». L’ex-secrétaire d’État à l’Enfance, en poste entre 2022 et 2024, est magistrate de métier.
Un parcours professionnel partagé entre magistrature et responsabilités ministérielles
Âgée de 53 ans, Charlotte Caubel a alterné fonctions judiciaires et responsabilités politiques. Elle a exercé dans plusieurs juridictions — Meaux, Bobigny et Paris — où elle a dirigé, entre 2014 et 2017, la section « affaires économiques, financières et commerciales ». Elle a également travaillé au sein de Tracfin, l’organisme de lutte contre la criminalité financière rattaché à Bercy.
Sur le plan politique, elle a été conseillère justice d’Édouard Philippe entre 2017 et 2020, puis directrice de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) de 2020 à 2022. Elle a ensuite rejoint le gouvernement Borne comme secrétaire d’État à l’Enfance, fonction qu’elle a occupée jusqu’en 2024.
Débats et avis du Conseil supérieur de la magistrature
La perspective de la nomination de Charlotte Caubel à la tête d’un important parquet de la région parisienne avait suscité des interrogations au sein de la magistrature, certains estimant son expérience moins étendue que celle de certains autres candidats. Fin avril, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) avait rendu, selon plusieurs médias, un avis défavorable à sa nomination au poste de procureure de Créteil, alors même qu’elle bénéficiait du soutien du ministre de la Justice de l’époque, Gérald Darmanin.
Pour le poste de procureure adjointe à Paris, le décret rendu public vendredi indique que « le garde des sceaux ainsi qu’Élisabeth Borne ont soutenu sa candidature ». Cette mention reprend la formulation officielle du texte publié au Journal officiel.
Le recours au CSM pour avis sur ces nominations reflète la procédure habituelle encadrant les promotions et affectations des magistrats du parquet en France. L’avis du Conseil peut être consultatif, et des divergences entre l’exécutif et l’instance consultative ont déjà été observées lors de précédentes nominations.
La nomination de Charlotte Caubel au poste de procureure adjointe à Paris confère à cette magistrate une charge importante au sein du parquet du tribunal judiciaire le plus exposé du pays, à la fois par le volume d’affaires et par leur médiatisation.
Les éléments publiés dans le décret — date du texte (12 août), parution au Journal officiel (15 août) et référence explicite à l’avis du CSM lors de sa séance du 1er juillet 2025 — constituent les informations formelles disponibles à ce stade. Les détails sur la répartition précise de ses missions au sein du parquet de Paris ou sur le calendrier d’installation n’y figurent pas.
La trajectoire de Charlotte Caubel illustre la porosité possible entre carrières judiciaires et parcours politiques en France, lorsqu’un magistrat occupe des fonctions de responsabilité administrative ou ministérielle avant de retrouver des postes au sein du siège ou du parquet. Les réactions au sein de la magistrature et les choix de l’exécutif témoignent des tensions potentielles autour des critères de nomination aux postes clés de l’institution judiciaire.
En l’absence d’informations supplémentaires publiées conjointement au décret, la nomination restera évaluée à l’aune des éléments officiels fournis et des réactions ultérieures des acteurs judiciaires et politiques.