Val‑d’Oise : le préfet porte plainte contre Aurélien Taché après son message « la police tue partout » sur X — censure dénoncée, soutien et enjeu judiciaire

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Le préfet du Val‑d’Oise, Philippe Court, a porté plainte contre le député LFI Aurélien Taché après son message sur X affirmant « la police tue partout ». Taché refuse de retirer sa publication et parle de censure, tandis que le ministre Bruno Retailleau soutient les forces de l’ordre. L’affaire, relayée par d’autres élus, oppose dénonciation des violences policières et protection de la réputation des policiers ; la justice devra trancher.

Le préfet du Val-d’Oise, Philippe Court, a annoncé avoir déposé plainte mardi 19 août contre le député La France insoumise (LFI) Aurélien Taché, après un message publié sur la plateforme X dans lequel le parlementaire écrivait « la police tue partout ». Le préfet a sommé l’élu de retirer sa publication, provoquant une montée de tensions entre autorités locales et élus de l’opposition.

Les motifs du dépôt de plainte

Selon le préfet, les propos tenus par M. Taché sont « diffamatoires, injurieux et mensongers » à l’égard des policiers du département. Philippe Court a souligné que de tels propos sont, selon lui, « déshonorant et même indécent », en rappelant que « 118 policiers y ont été blessés en 2024 en cours d’intervention ».

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a également réagi sur X en dénonçant « les attaques irresponsables de certains élus aveuglés par la haine antiflics ». Le recours à la plainte traduit, côté préfectoral, la volonté d’utiliser les voies judiciaires pour répondre à des accusations générales visant les forces de l’ordre.

La réaction d’Aurélien Taché

Aurélien Taché a refusé de supprimer son message et a qualifié la démarche du préfet de tentative de censure. Il a déclaré à l’Agence France-Presse : « Il n’est pas question que je supprime mon message, on ne tente pas impunément de censurer la voix des parlementaires en France. »

Le député a expliqué publier sa prise de position en réponse à un message évoquant « Gabriel et sa famille » et « ceux qui se battent pour sa mémoire ». Le texte initial faisait référence à un homme de 33 ans, blessé mortellement le 21 mai lors d’une intervention de gendarmerie pour un « tapage nocturne » à Augé, près de Niort.

Dans ses déclarations, M. Taché a ajouté qu’il « trouve choquant que l’Etat essaye d’étouffer les voix qui dénoncent les violences policières » et a accusé le ministre de l’intérieur d’organiser « une croisade politique contre de nombreux adversaires, avec les moyens de l’Etat ».

Extension de la polémique au-delà du Val-d’Oise

La controverse a pris une dimension départementale lorsque des élus d’autres territoires sont intervenus. Dans les Hauts-de-Seine, le député LFI Aurélien Saintoul a critiqué l’attitude du préfet du Val-d’Oise en estimant qu’il avait « fait du zèle ». Il a ajouté : « Couvrir les abus, refuser même qu’on les évoque, c’est le contraire de sa mission. »

En réponse, le préfet des Hauts-de-Seine, Alexandre Brugère, a défendu la position préfectorale en affirmant sur X que « le rôle des préfets est de soutenir les services de l’Etat quand ils sont injustement attaqués ». Le débat oppose donc deux lectures du rôle des représentants de l’Etat : protection des policiers face aux accusations publiques, ou devoir d’écoute des voix dénonçant des violences.

Un débat public au croisement de la justice et de la liberté d’expression

Le dépôt de plainte met en tension des principes parfois contradictoires : la protection de la réputation des forces de l’ordre et la liberté d’expression des élus qui dénoncent des violences. La plainte vise des propos formulés publiquement sur X, plateforme par laquelle s’expriment aujourd’hui nombre d’acteurs politiques, ce qui rend les réponses publiques et rapides mais aussi sujettes à l’escalade.

À ce stade, la procédure engagée par le préfet et la défense exprimée par le député posent la question de l’arbitrage entre sanctions judiciaires pour propos réputés diffamatoires et protection du débat démocratique. Les développements de l’affaire dépendront des suites judiciaires et des éventuelles enquêtes sur les faits évoqués dans les messages cités.

Les éléments rapportés ici se fondent sur les déclarations publiques des protagonistes et sur le contexte indiqué par leurs interventions. Certains passages citent littéralement des propos diffusés sur X ou communiqués à l’AFP, tels qu’ils ont été rapportés par les acteurs concernés.

Parlons Politique

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