La décision de La France insoumise (LFI) de refuser l’accréditation d’Olivier Pérou, journaliste au service politique du Monde chargé du suivi de la gauche, pour ses universités d’été organisées à Châteauneuf-sur-Isère (Drôme) du 21 au 24 août constitue, selon plusieurs rédactions, «un coup de semonce» pour la profession.
Un refus contesté
Selon le texte publié par des sociétés de journalistes, LFI a explicitement refusé d’autoriser la présence de ce reporter du Monde à ses réunions et interventions publiques prévues lors de l’événement. Les signataires estiment que «il n’appartient pas aux partis politiques de choisir les journalistes qui assistent à leurs réunions, meetings, congrès, conférences de presse, universités d’été, etc.».
Ce refus intervient à la veille de l’ouverture des universités d’été, qui se tiennent du 21 au 24 août à Châteauneuf-sur-Isère, dans la Drôme. Les sociétés de journalistes demandent que leur confrère puisse être autorisé à couvrir l’ensemble des travaux comme tout journaliste accrédité habituellement.
Une pratique qui inquiète la profession
Les rédactions à l’origine de la protestation rappellent que d’autres médias ont déjà fait l’objet d’exclusions similaires. Elles soulignent que ce type de pratique a longtemps été associé à des formations d’extrême droite, et est perçu aujourd’hui comme une atteinte au droit d’informer.
Pour les signataires, la sélection des journalistes par les partis pose un problème de principe : l’accès aux informations et aux débats politiques doit rester ouvert et non soumis à un arbitrage partisan. Ils estiment que restreindre l’accès à certains reporters fragilise la capacité du public à être informé, et nuit à la transparence des échanges politiques.
Réactions collectives et portée politique
Dans leur déclaration, les sociétés de journalistes affirment «exiger que notre confrère Olivier Pérou puisse assister aux universités d’été de LFI». Elles condamnent ce qu’elles qualifient de «dérives inquiétantes» et appellent les partis politiques à respecter les fondamentaux de la vie démocratique, dont ils sont, selon elles, l’un des piliers.
Les critiques portées par ces organismes professionnels s’inscrivent dans un contexte plus large où la liberté de la presse fait l’objet d’attentions et de débats, y compris au sein de démocraties. Pour la profession, la portée de l’affaire dépasse le cas individuel : il s’agit d’un signal sur la manière dont les acteurs politiques gèrent les relations avec les médias et sur les garde‑fous à maintenir pour garantir l’information du public.
Enjeux pour la transparence et la couverture politique
Les rédactions rappellent que la couverture des événements politiques par des journalistes indépendants est un élément essentiel du contrôle démocratique. Restreindre l’accès à des reporters affecte non seulement les enquêtes et la mise en perspective des discours politiques, mais peut aussi produire un effet de refroidissement sur la couverture des acteurs et des idées.
Les sociétés de journalistes estiment enfin que le principe d’égalité d’accès aux réunions publiques devrait s’appliquer de manière systématique, afin d’éviter des pratiques discriminatoires et de préserver la confiance entre médias et institutions politiques. Elles invitent les partis à mesurer les conséquences de leurs décisions sur la liberté d’informer et sur le pluralisme médiatique.