Au sein du parti Les Écologistes, la course à l’élection présidentielle de 2027 commence à cristalliser des ambitions divergentes. La secrétaire nationale, Marine Tondelier, n’est pas la seule dirigeante à envisager la compétition. Lors des Journées d’été de Strasbourg, qui se sont tenues du 21 au 23 août, la députée de Paris Sandrine Rousseau a suivi de près les évolutions de la primaire organisée par le Front populaire 2027.
Les intentions de Sandrine Rousseau
Passée discrètement aux Journées d’été, Sandrine Rousseau a affirmé vouloir jouer un rôle central dans le débat politique de la gauche. « Je veux mener la bataille culturelle au plus haut jusqu’à la primaire de la gauche », a-t-elle déclaré, indiquant une volonté de peser sur les orientations et les enjeux idéologiques qui précéderont la désignation d’un candidat commun.
Sa démarche s’inscrit dans la continuité de son profil national : en 2021, elle avait presque remporté la primaire écologiste et avait fortement concurrencé Yannick Jadot, qui avait finalement été désigné candidat « de justesse ». Cette performance reste un élément de son capital politique et explique en partie la vigilance qu’elle suscite au sein du parti.
La position officielle des Écologistes
Pour autant, la direction du parti a voulu affirmer une stratégie collective. Marine Tondelier a rappelé devant plusieurs centaines de militants que Les Écologistes ne présenteraient qu’un seul candidat au sein de la gauche. « Comme décidé en juin, le parti organisera son processus de désignation interne en fin d’année », a-t-elle déclaré lors de son discours.
La formulation de Tondelier laisse entendre que, malgré les ambitions individuelles, la formation souhaite éviter une dispersion des candidatures écologistes. Selon elle, un candidat « maison » devrait donc être choisi en décembre, et ce choix vise à clarifier la contribution des Écologistes à la dynamique d’ensemble de la gauche.
Ce calendrier interne s’inscrit en parallèle de la primaire du Front populaire 2027, censée désigner un candidat commun de la gauche. Le dispositif est placé sous l’égide de Lucie Castets, présentée comme une ancienne aspirante à Matignon, chargée de superviser le processus visant à unir les différents courants de la gauche autour d’une candidature unique.
L’articulation entre la désignation interne des Écologistes et la primaire plus large du Front populaire pose des questions d’équilibre stratégique. La direction du parti souhaite contrôler la candidature écologiste pour préserver sa cohérence, tandis que des figures comme Sandrine Rousseau embrassent l’idée d’une confrontation d’idées poussée avant la sélection finale.
La formule retenue — un seul candidat émanant du parti, désigné en fin d’année — vise à concilier deux objectifs : préserver l’unité interne et garantir une place de la formation dans le futur accord de la gauche. Toutefois, la décision ne met pas fin aux tensions potentielles entre leadership collectif et initiatives personnelles.
Dans les mois qui viennent, l’attention se portera donc sur le calendrier et les modalités précises annoncées par Les Écologistes, ainsi que sur la manière dont la primaire du Front populaire 2027 intégrera ou confronta le candidat choisi en interne. Les positions publiques des principaux acteurs et les étapes formelles de la désignation permettront d’évaluer si la stratégie du parti parviendra à concilier ambitions individuelles et objectif d’unité de la gauche.