Vote de confiance 8 septembre : Bayrou à Matignon appelle au dialogue, LFI, PS, EELV et RN dénoncent sa désinvolture, majorité fragilisée par le recours au 49.1

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François Bayrou appelle au dialogue à Matignon avant le vote de confiance du 8 septembre sur le budget et la dette. Malgré le soutien d’Emmanuel Macron et l’autorisation d’engager la responsabilité via l’article 49.1, LFI, PS, EELV et RN restent sceptiques, fragilisant la majorité.

Bayrou appelle au dialogue, les oppositions restent sceptiques

Mercredi 27 août, François Bayrou a invité les chefs de parti et de groupe parlementaire à se rencontrer à Matignon pour « regarder les choses » avant le vote de confiance sur la dette et le budget, prévu le 8 septembre à l’Assemblée nationale. L’offre de discussion, faite au 20 heures de TF1, n’a toutefois pas modifié, à première vue, la position des principaux groupes d’opposition.

Déterminé à remporter ce vote « comme un chien », le premier ministre a déclaré être prêt à « ouvrir toutes les négociations nécessaires » à la « condition préalable » d’un accord sur « l’importance de l’effort » à consentir dans le prochain budget. Il a insisté : « Est‑ce qu’on s’accorde sur la gravité et sur l’urgence ? » et rappelé qu’« il reste douze jours, c’est très long pour parler ». Cette fenêtre de discussion doit précéder l’engagement de la responsabilité du gouvernement devant l’Assemblée.

Réactions contrastées à gauche et à l’extrême droite

À gauche, Jean‑Luc Mélenchon a rejeté ce qu’il a qualifié de « discours populiste » et accusé François Bayrou d’« effraie[r] et ment[ir] », appelant à « le chasser » le 8 septembre. Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a dénoncé sur X la « désinvolture » du premier ministre, sans confirmer immédiatement sa participation à l’invitation de Matignon.

La cheffe des Écologistes, Marine Tondelier, a indiqué sur LCI qu’elle réservait sa réponse et qu’elle « se demande pourquoi il [les] invite à discuter ». Ces déclarations traduisent un scepticisme général quant à la possibilité d’un accord rapide susceptible d’infléchir le rapport de forces avant le vote.

Côté Rassemblement national, Marine Le Pen a dénoncé le « mensonge » du premier ministre, qui avait affirmé ne pas avoir pu contacter les oppositions pendant l’été car elles étaient « en vacances ». Le vice‑président du RN, Sébastien Chenu, a fustigé cette posture et confirmé que le RN se rendrait à Matignon la semaine prochaine si l’invitation était formelle, mais « pas pour négocier sur le vote de confiance du 8 septembre » : « Too late, trop tard. Monsieur le premier ministre, vous avez laissé passer beaucoup d’occasions de construire un budget au bénéfice des Français », a‑t‑il déclaré sur TF1. « La page est tournée. Le dialogue, c’était avant. »

Appel au « sursaut » et mise en œuvre de l’article 49.1

Le ministre des Outre‑mer, Manuel Valls, a lancé un appel au « sursaut » des formations politiques de gouvernement pour « trouver un accord sur le budget », qu’il juge « indispensable » avant le vote. Selon lui, l’absence d’un tel accord laisserait pour les partis de gouvernement la menace d’une « quasi‑disparition » face à La France insoumise et au Rassemblement national, et rendrait la dissolution envisageable pour certains.

Le chef de l’État, Emmanuel Macron, a apporté « son total soutien à la démarche » de François Bayrou lors du conseil des ministres, mercredi matin, en appelant à la « responsabilité » des forces politiques « qui souhaitent être des partis de gouvernement ». Conformément à l’article 49.1 de la Constitution, le conseil des ministres a autorisé le premier ministre à engager la responsabilité du gouvernement.

Cette décision de l’exécutif ouvre une nouvelle période d’incertitudes politiques. Les oppositions de gauche et d’extrême droite ont d’ores et déjà annoncé qu’elles ne voteraient pas la confiance. Dans ces conditions, le gouvernement voit ses chances de survie réduites et la situation parlementaire demeure très fragile à l’approche du 8 septembre.

Les prochains jours seront déterminants : la convocation des chefs de parti à Matignon doit permettre d’évaluer s’il existe encore des marges de négociation susceptibles d’infléchir le résultat au Parlement. À défaut d’accord, l’engagement de la responsabilité gouvernementale pourrait confirmer la rupture entre l’exécutif et une large part de l’opposition, avec les conséquences institutionnelles et politiques que cela implique.

Parlons Politique

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