D’abord une bonne nouvelle : le déficit public français a commencé à refluer après deux années de forte dégradation. Les comptes trimestriels publiés par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) le vendredi 29 août confirment une décrue qui rend l’objectif annoncé par François Bayrou pour l’ensemble de l’année plus accessible, selon les données rapportées.
Un reflux progressif du déficit
Les chiffres publiés par l’Insee montrent que, après avoir dérivé durant deux ans, le déficit global — l’ensemble de l’État, des collectivités locales et de la Sécurité sociale — est retombé à 5,4 % du produit intérieur brut (PIB) à la fin du mois de juin, le même niveau qu’à la fin du mois de mars.
Ce reflux s’inscrit dans une dynamique engagée à l’automne précédent. Le déficit avait atteint un point haut à 6 % du PIB au troisième trimestre 2024, ce qui représentait, comme le note le texte d’origine, le double du maximum prévu par les règles européennes (3 % du PIB).
Un objectif annuel à portée de main, mais fragile
L’engagement public visant à maintenir le déficit à 5,4 % sur l’ensemble de l’année est présenté comme « accessible » au vu de la trajectoire récente. Cette cible, rappelée dans l’article initial, vise à rassurer plusieurs interlocuteurs : l’opinion publique, l’Union européenne, les marchés financiers et les agences de notation.
Toutefois, cette amélioration apparente reste fragile. Le texte souligne une incertitude politique majeure : la probable chute du gouvernement en pleine préparation du budget national. Une instabilité de l’exécutif en période de consolidation budgétaire complique la mise en œuvre de mesures et la présentation d’un budget cohérent et crédible.
Pourquoi la situation reste délicate
L’élaboration et la validation d’un budget exigent une stabilité politique et une coordination étroite entre les ministères, les autorités locales et les organismes de protection sociale. Si le gouvernement venait à tomber alors que le projet de budget est en cours d’élaboration, des retards ou des révisions seraient probables. Ces perturbations augmenteraient les risques de dérapage par rapport à l’objectif annuel, même si les chiffres trimestriels récents paraissent favorables.
Par ailleurs, la perception extérieure — celle des marchés et des agences de notation — dépend autant des chiffres que de la crédibilité des autorités qui les pilotent. La capacité à tenir un engagement annuel repose donc non seulement sur l’évolution des recettes et des dépenses, mais aussi sur la continuité et la clarté de la stratégie politique.
Lecture prospective et limites des données
Les comptes trimestriels fournissent un point de repère utile, mais ils ne préjugent pas des aléas économiques à venir. Les mesures structurelles ou ponctuelles adoptées pour réduire le déficit peuvent avoir des effets différés. Le simple retour du déficit à 5,4 % à la fin juin n’équivaut pas automatiquement à une tenue de ce niveau sur l’ensemble de l’année.
Le texte d’origine ne détaille pas les composantes précises de cette amélioration ni les mesures ayant contribué à la décrue. Il ne fournit pas non plus d’éléments chiffrés supplémentaires, par exemple sur l’évolution des recettes fiscales ou des dépenses de protection sociale sur la période concernée. Ces informations seraient nécessaires pour apprécier la durabilité de la trajectoire constatée.
En l’état, les comptes trimestriels de l’Insee constituent une note encourageante. Ils illustrent une inflexion par rapport à une période de dérive, mais ils laissent subsister des incertitudes politiques et techniques qui pourraient peser sur le respect de l’objectif annuel.
Le passage de cette décrue à une consolidation durable dépendra donc de la stabilité des institutions et de la mise en œuvre cohérente des choix budgétaires dans les mois à venir. Toute évolution majeure de la situation politique ou économique durant la phase de préparation du budget rendra la trajectoire plus difficile à garantir.