Laurent Jacobelli condamné pour diffamation et outrage envers Belkhir Belhaddad après l’avoir traité de racaille : amende avec sursis et dommages‑intérêts, débat relancé

Share This Article:

Le député RN Laurent Jacobelli a été condamné par le tribunal correctionnel de Thionville à 300 € d’amende avec sursis et 150 € de dommages‑intérêts pour diffamation non publique et outrage envers Belkhir Belhaddad, après avoir traité ce dernier de « racaille » lors d’une visite à Hayange en 2023. Le tribunal a toutefois écarté la qualification d’injure à raison de l’origine, limitant la portée pénale du jugement et relançant le débat sur la sanction des propos d’élus.

Le député du Rassemblement national (RN) Laurent Jacobelli a été condamné, mardi 2 septembre, par le tribunal correctionnel de Thionville (Moselle) à une amende de 300 euros avec sursis pour « diffamation non publique et outrage » envers son collègue Belkhir Belhaddad. Le député, ancien membre de Renaissance et désormais non inscrit, devra en outre verser 150 euros de dommages et intérêts à la partie civile.

Les faits reprochés et le contexte

Les propos litigieux avaient été tenus en marge d’une visite officielle à Hayange (Moselle) du porte-parole du gouvernement de l’époque, Olivier Véran, lors d’un déplacement en 2023. Présents ce jour-là, de nombreux élus locaux ont entendu M. Jacobelli s’adresser à M. Belhaddad en lançant : « Tu me parles autrement, je te le dis tout de suite, racaille ! » puis en lui chuchotant : « Joue pas les racailles ». Une partie de ces échanges a été enregistrée par les caméras présentes.

Le parquet avait requis une peine plus lourde : au total 500 euros d’amende. La peine prononcée par le tribunal est donc inférieure aux réquisitions, et M. Jacobelli a été relaxé du chef d’« injure non publique à raison de l’origine ».

Arguments au procès

À l’audience du 17 juin, M. Jacobelli a minimisé la portée des mots, assurant que l’emploi de « racaille » relève « fréquemment » du vocabulaire politique pour « signifier que quelqu’un se comporte mal ». Il a affirmé que l’expression n’avait « aucune connotation raciste » et s’est félicité, après le rendu du jugement, que la justice ait mis fin, selon lui, à « une entreprise de calomnie et de victimisation ».

Le procureur, Brice Partouche, a pour sa part dénoncé une « charge hostile » et « symbolique » visant la fonction de M. Belhaddad, estimant que l’insulte laissait entendre que « s’il est une racaille, il ne devrait pas être député ». Le magistrat a également relevé le caractère « dégradant » des propos, en les reliant aux origines algériennes de la victime et au fait qu’ils aient été proférés par un élu et porte-parole du RN.

Réactions des intéressés

Dans un communiqué, M. Belhaddad a jugé la sanction « dérisoire » et a déploré que « la main de la justice semble trembler lorsqu’il s’agit des élus du RN ». Il a qualifié d’« incompréhensible » le fait que le tribunal n’ait pas retenu le caractère raciste des propos.

De son côté, M. Jacobelli a rappelé que le terme « racaille » est, selon lui, « entré depuis de nombreuses années dans le langage politique courant » et a réitéré qu’il n’y voyait pas d’intention raciste.

Portée juridique et politique

La condamnation prononcée reste limitée: une amende de 300 euros avec sursis et 150 euros de dommages-intérêts. Le tribunal a en revanche écarté la qualification d’injure à raison de l’origine, ce qui limite la portée pénale du jugement quant à la reconnaissance d’un caractère raciste des propos.

Sur le plan politique, l’affaire met en lumière la difficulté à qualifier et sanctionner juridiquement des propos tenus dans l’espace public, notamment lorsqu’ils sont prononcés par des élus. Elle illustre aussi le clivage des interprétations : certains estiment que le terme relève d’un registre politique banalisé, d’autres y voient une attaque dégradante liée à l’origine.

Le dossier souligne enfin que, même lorsque des propos sont enregistrés et reproduits, la qualification pénale dépend de l’appréciation du tribunal sur l’intention, le contexte et la portée des mots.

Le procureur avait demandé 500 euros d’amende au total; le tribunal a rendu une décision plus clémente, tandis que la partie civile a obtenu 150 euros de réparation.

Aucune autre mesure pénale ou administrative n’est mentionnée dans l’information disponible sur cette décision.

Parlons Politique

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Subscribe To Our Newsletter

No spam, notifications only about new products, updates.

[contact-form-7 id="b565394" title="Untitled"]

L’actu politique, sans détour

En bref

Parlons Politique décrypte l’actualité française et internationale avec clarté et précision en utilisant l’IA.

Analyses, débats et enquêtes : notre rédaction s’engage à vous offrir une information fiable, accessible à tous et sans détour.

© 2025 Parlons Politique