C’est dans une circonscription d’à peine plus de 75 500 électeurs, à cheval sur les 5e, 6e et 7e arrondissements de Paris, qu’un nouveau député doit être élu après la démission de Jean Laussucq (Renaissance), dont l’élection a été invalidée par le Conseil constitutionnel le 11 juillet.
Une candidature unique portée par toute la gauche
Dans ce territoire cossu et historiquement ancré à droite, l’ensemble de l’arc de la gauche a choisi d’unir ses forces pour la législative partielle prévue les 21 et 28 septembre. La France insoumise, le Parti communiste français, Europe-Écologie Les Verts, le Parti socialiste et Place publique ont décidé de soutenir la socialiste Frédérique Bredin.
Frédérique Bredin a officiellement lancé sa campagne mardi 2 septembre, en étant accompagnée notamment d’Emmanuel Grégoire et de David Belliard, candidats respectifs des partis socialiste et écologiste pour la mairie de Paris.
Une réunion de campagne marquée par des slogans et des valeurs
Le lancement officiel s’est tenu dans un café de la rue Monge, dans le 5e arrondissement, devant une centaine de personnes. David Belliard, adjoint à la maire de Paris en charge des transports, a salué la mise en commun des forces : « On retrouve l’esprit du Nouveau Front populaire », a-t-il déclaré.
Il a ajouté, lors de ce rassemblement, une mise en garde portée sur le plan des valeurs : « Ce n’est pas qu’une question de gauche et de droite mais aussi de valeurs. La République est en danger et nous allons la sauver dans cette campagne ». Ces propos ont été prononcés devant l’assistance réunie dans le café.
Un discours axé sur le symbole plus que sur le programme
Lors de cette prise de parole collective, il a été relativement peu question de l’action parlementaire précise, des propositions programmatiques détaillées ou des problématiques locales spécifiques à la circonscription. Les intervenants ont mis l’accent sur l’unité et sur le message politique partagé plutôt que sur des éléments de programme chiffrés ou des mesures locales.
Cette mise en avant du symbole s’explique par la singularité de l’enjeu : réinvestir une circonscription à la fois réduite en taille — près de 75 500 inscrits — et située dans des arrondissements où la droite dispose d’une assise historique. Le choix d’un candidat unique vise manifestement à concentrer les suffrages du camp de gauche face à ces réalités électorales.
Ce qui a été dit — et ce qui est resté en suspens
Les soutiens affichés et les déclarations d’intention ont dominé l’ouverture de campagne. Les noms des partis soutenant Frédérique Bredin ont été énoncés clairement, tout comme la présence des responsables parisiens Emmanuel Grégoire et David Belliard.
En revanche, la campagne d’ouverture a éclairci peu de points sur les réponses concrètes attendues par les habitants de la circonscription : problématiques de voisinage, de services publics locaux, ou priorités législatives visant directement ce territoire. Ces éléments sont restés en retrait lors des premières prises de parole.
Calendrier et enjeu local
La convocation aux urnes pour deux tours, les 21 et 28 septembre, fixe un calendrier serré pour les candidats et leurs équipes. Dans ce laps de temps, la candidate soutenue par la gauche devra articuler plus nettement son offre programmatique et répondre aux questions locales afin de convaincre un électorat qui, historiquement, a montré une forte sensibilité à des formations de droite.
La part symbolique de cette campagne ne doit pas faire oublier son caractère concret : il s’agit d’élire un député qui représentera, au quotidien, les habitants de la 5e, 6e et 7e circonscription de Paris à l’Assemblée nationale.
La suite de la campagne permettra de mesurer si l’union affichée autour de Frédérique Bredin se traduit par un rassemblement effectif des suffrages, ou si les débats se recentreront rapidement sur des propositions et des enjeux locaux plus concrets.