Alain Duhamel alerte : crise de régime et de société plus grave qu’en 1958 — absence d’une figure à la De Gaulle et crise économique fragilisent le système politique

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Alain Duhamel compare l’instabilité politique contemporaine à 1958 — « en pire » — mais nuance : la crise économique et budgétaire actuelle et l’absence d’une figure comparable au général de Gaulle rendent l’analogie incomplète. Son diagnostic, fondé sur des décennies d’observation, alerte sur les fragilités du système politique.

Journaliste et éditorialiste politique, Alain Duhamel est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages, dont les deux plus récents consacrés à Emmanuel Macron : Emmanuel le Hardi (L’Observatoire, 2021) et Le Prince balafré. Emmanuel Macron et les Gaulois (très) réfractaires (L’Observatoire, 2023). Il a également publié ses souvenirs sous le titre Journal d’un observateur (L’Observatoire, 2018). Ces éléments biographiques situent son point de vue et montrent son ancrage dans l’analyse politique sur le long terme. 

Un parallèle explicite avec 1958

Dans une prise de position reprise ici, Alain Duhamel écrit : « Cela me fait beaucoup penser à 1958, mais en pire. Comme en 1958, l’instabilité gouvernementale est devenue caricaturale. Comme en 1958, la question qui se pose est celle de la survie même du système politique. » Ces phrases tracent le fil de sa comparaison historique et relèvent, selon lui, trois observations centrales : l’instabilité des gouvernements, le risque pour le fonctionnement du système politique, et l’existence d’une conjoncture particulière qui distingue les deux périodes.

L’emploi de la première personne et la formule « cela me fait beaucoup penser » signalent une lecture personnelle, informée par des décennies d’observation politique. Duhamel articule sa comparaison autour d’éléments structurels plutôt que d’événements ponctuels, ce qui éclaire la portée de son diagnostic sans prétendre à une équivalence totale entre les deux moments évoqués.

Les différences soulignées : économie, finances et leadership

L’auteur oppose cependant un élément décisif : « contrairement à ce qui était le cas en 1958, la France traverse aujourd’hui une crise économique et budgétaire profonde. » Ici, Duhamel introduit une distinction majeure. Là où 1958, selon lui, bénéficiait d’un contexte économique différent, la période contemporaine se caractériserait par une fragilité financière et budgétaire accrue. Cette précision oriente la lecture du parallèle : il ne s’agit pas d’un simple retour en arrière, mais d’une situation marquée par des contraintes économiques qui pèsent sur la capacité d’action politique.

Autre point central de sa comparaison : la question du recours à une figure alternative. Duhamel note que « en 1958, il y avait une alternative, qui était le général de Gaulle. On l’appréciait ou on le détestait, mais au moins il était porteur d’un projet. » Par cette observation, il met l’accent sur la dimension personnelle et programmatique du leadership dans les moments de crise. L’existence d’un leader clairement identifié, porteur d’un projet politique, joue selon lui un rôle stabilisateur, ou du moins offre une option de sortie de crise qui manquerait aujourd’hui.

Ces deux différences — la contrainte économique et l’absence d’une figure comparable — relativisent l’analogie avec 1958. Elles suggèrent que la nature du défi actuel n’est pas strictement la même et qu’il demande des réponses politiques et économiques adaptées à cette conjoncture.

Une lecture d’observateur expérimenté

La posture d’Alain Duhamel, telle que la présentent ses ouvrages et son Journal d’un observateur (2018), est celle d’un commentateur de longue date. Son usage du comparatif historique sert à mettre en lumière des risques systémiques plutôt qu’à formuler des prédictions catégoriques. En citant explicitement l’année 1958 et en nommant le général de Gaulle, Duhamel rappelle des repères connus du débat républicain, tout en restant dans une logique d’analyse et non d’appel à une solution précise.

Il importe de lire ses conclusions comme une invitation à réfléchir aux fragilités actuelles du système politique : instabilité gouvernementale, questions de légitimité et contraintes économiques. Ses termes — « caricaturale », « survie », « crise économique et budgétaire profonde » — traduisent une inquiétude analytique et mise en garde plutôt qu’une annonce de rupture inéluctable.

En restant fidèle aux éléments fournis par l’auteur, on constate que son diagnostic tient moins d’une prophétie que d’un constat nourri par l’expérience. Sa référence à 1958 fonctionne comme un outil de compréhension et non comme une lettre de navigation pour l’action politique.

La brève comparaison livrée par Duhamel, accompagnée des mentions précises de ses publications récentes, offre un repère utile pour mesurer la gravité perçue des tensions politiques contemporaines. Elle invite surtout à distinguer analogie et équivalence : rapprocher une période historique d’une situation actuelle nécessite de tenir compte des différences économiques et des dynamiques de leadership qu’il souligne.

Parlons Politique

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