Bayrou alerte sur une « guerre civile » entre partis et un risque de renversement du gouvernement avant le vote de confiance entre LR, LFI et RN

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À la veille du vote de confiance à l’Assemblée nationale, François Bayrou dénonce une « guerre civile » entre forces politiques prêtes, selon lui, à renverser le gouvernement. Entre la liberté de vote des Républicains, l’offensive de LFI et la pression du RN pour des législatives anticipées, le scrutin de lundi déterminera l’avenir de Matignon et la recomposition des majorités.

À la veille du vote de confiance qui doit se tenir lundi, le premier ministre François Bayrou a dénoncé dimanche 7 septembre, dans un entretien accordé à Brut, des forces politiques qu’il décrit comme « en guerre civile ouverte les unes avec les autres » depuis trois ans à l’Assemblée nationale, et qui s’apprêteraient selon lui à s’unir « ensemble pour abattre le gouvernement ».

Bayrou a ajouté : « Il y a pire dans la vie que d’être à la tête d’un gouvernement et que ce gouvernement (..) soit renversé », semblant accepter la possibilité de sa propre chute. Le chef du gouvernement montera lundi à la tribune de l’Assemblée nationale à 15 heures pour demander la confiance des députés ; le résultat du vote est attendu vers 19 heures et, d’après les positions publiques des groupes politiques, la sanction paraît, selon le récit du camp exécutif, imminente.

Un soutien gouvernemental fragilisé à droite

La coalition qui soutient le gouvernement ne rassemblera pas toutes ses voix. Laurent Wauquiez, président du groupe Les Républicains (LR) à l’Assemblée nationale, a annoncé dimanche matin qu’il accordait une « liberté de vote » à ses députés pour le scrutin de lundi.

LR occupe plusieurs portefeuilles dans l’exécutif, dont l’intérieur — confié à Bruno Retailleau — et l’agriculture — dirigée par Annie Genevard. Malgré cela, certains députés LR envisagent de s’abstenir ou de voter contre la confiance à François Bayrou, en contradiction avec l’appel du patron du parti, Bruno Retailleau, à soutenir le gouvernement.

Sur LCI, M. Wauquiez a réaffirmé qu’il ne censurerait pas automatiquement un gouvernement socialiste ou porté par le Rassemblement national, propos qui lui avaient valu un recadrage de la part de M. Retailleau. Othman Nasrou, secrétaire général des Républicains, a prévenu samedi lors du congrès du parti à Port-Marly (Yvelines) : « Si la gauche est à Matignon, la droite sera dans l’opposition ». Bruno Retailleau doit prononcer son discours de clôture à 15 heures lors de ce congrès.

Les ambitions de la gauche et la défiance de LFI

À gauche, le Parti socialiste revendique Matignon. Olivier Faure, premier secrétaire du PS, est présenté comme candidat légitime : Patrick Kanner a été poussé à la tête des sénateurs socialistes, et François Hollande a estimé dans La Tribune Dimanche que M. Faure « a vocation à revendiquer le pouvoir ».

Mais cette stratégie se heurte au refus des « insoumis ». Jean‑Luc Mélenchon a qualifié la manœuvre d’« escroquerie » et dénonce « la grande tambouille » d’« une coalition de tout et n’importe quoi ». Il a prévenu : « Nous ne sommes candidats à aucune autre place, sinon à la première pour tout changer ».

Tourné vers une ambition présidentielle, le leader de La France insoumise entend provoquer une nouvelle échéance avant 2027 en déposant une motion de destitution, préparée par les députés LFI. Les « insoumis » comptent s’appuyer sur la colère sociale pour accélérer le calendrier politique, notamment avec l’opération « Bloquons tout » annoncée pour mercredi, puis la mobilisation syndicale programmée le 18 septembre.

Le Rassemblement national réclame des législatives anticipées

Le Rassemblement national (RN) pousse pour des élections législatives anticipées, convaincu qu’il peut l’emporter. Lors de sa rentrée politique dimanche, dans son fief d’Hénin‑Beaumont (Pas‑de‑Calais), Marine Le Pen a dressé un bilan sombre de l’année écoulée, évoquant « un effondrement démocratique, économique, budgétaire et sécuritaire ».

La présidente du groupe parlementaire RN a averti : « Aucun d’entre nous n’acceptera de jouer les figurants d’un petit théâtre parlementaire » et « n’acceptera de céder au chantage du vote de confiance ». Elle a ajouté que si le chef de l’État cherchait à « gagner du temps et à nommer un nouveau premier ministre », ce dernier devrait tenir compte des « aspirations » de l’extrême droite, faute de quoi « il sera lui aussi censuré ».

Un vote décisif au terme d’une période conflictuelle

Le scrutin de lundi s’inscrit dans un climat de fortes tensions parlementaires, décrit par François Bayrou comme trois années de confrontations ouvertes. Le premier ministre lui‑même a reconnu, lors d’un entretien télévisé samedi soir sur France 5, que « Il faudra bien trouver quelqu’un d’autre de toute façon », en exprimant néanmoins l’espoir que « le combat que nous avons mené (…) soit porté, poursuivi et si possible imposé ».

Au-delà des conséquences immédiates pour la stabilité du gouvernement, la séquence politique qui s’ouvre comporte des enjeux importants pour la recomposition des majorités et pour la possibilité d’élections anticipées, revendiquées par le RN et souhaitées par certains opposants. Le vote de lundi fournira une première réponse chiffrée et concrète à ces mouvements d’alliances et d’affrontements politiques.

Parlons Politique

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