Dans le cadre champêtre d’un golf club select d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), Renaud Muselier a lancé sa rentrée politique en s’exclamant : « Elle va marcher mon idée ! »
Une réunion de rentrée à visage local
Le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), qui est aussi délégué régional du mouvement Renaissance, avait convié vendredi 5 septembre les cadres et sympathisants de son microparti, Cap sur l’avenir !, qui revendique 2 500 adhérents.
Parmi les quelque 400 personnes présentes figuraient une centaine de maires issus des six départements du sud-est, des élus régionaux et locaux, des parlementaires amis ainsi que des membres d’états-majors politiques locaux et des salariés de sa collectivité territoriale.
La manifestation, organisée sous la forme d’une garden-party, a attiré des participants malgré des embouteillages signalés sur les axes menant au site. Au-delà du caractère convivial de l’événement, l’assemblée avait valeur de coup d’envoi en vue des municipales des 15 et 22 mars 2026.
Une posture de stratège plutôt que de candidat
Renaud Muselier a réaffirmé qu’il n’était « candidat à rien », tout en rappelant une déclaration antérieure : en décembre 2024, il a indiqué qu’il se présenterait dans son secteur de Marseille si son camp le lui demandait. Son mandat régional ne sera, par ailleurs, remis en jeu qu’en 2027.
Agé de 66 ans, et se présentant comme un « vieux routier de la politique », l’ancien secrétaire d’État aux affaires étrangères (2002–2005) a expliqué vouloir peser sur les choix d’investiture et imposer ses méthodes à destination des états-majors nationaux.
« Ce n’est pas moi qui joue ma peau », a-t-il ajouté, minimisant son positionnement personnel tout en marquant sa volonté d’influence dans la campagne municipale à venir.
Poids local et ambition régionale
Muselier a rappelé sa victoire face au Rassemblement national dans la région lors des élections régionales de 2021, un résultat qu’il présente comme argument de légitimité pour que les instances parisiennes tiennent compte de son analyse stratégique.
Ancien cadre des Républicains, il a rejoint Renaissance en 2022. Sur la scène locale, il se veut à la fois coordinateur, conseiller des listes et potentieller régulateur des alliances, sans toutefois revendiquer officiellement une étiquette de candidat pour l’instant.
Le rassemblement à Aix-en-Provence visait donc à fédérer un réseau d’élus municipaux et de militants autour d’objectifs communs pour 2026, tout en testant les relais d’influence que détient Muselier sur le terrain.
Un calendrier politique serré
La tenue des municipales les 15 et 22 mars 2026 place la région et ses chefs de file dans une période de coordination active. Les propos et la présence d’élus lors de cette rentrée montrent une volonté de structurer en amont les candidatures et les listes.
Sur le plan institutionnel, le président de région dispose encore de temps avant la prochaine échéance de son mandat régional en 2027, mais il choisit de se positionner dès maintenant comme arbitre et faiseur d’opinion sur les dossiers locaux.
Les éléments présentés lors de cette garden-party — chiffres d’affiliation du microparti, composition des participants et déclarations publiques — donnent une image d’un rassemblement où se mêlent mobilisation locale et stratégie préparatoire pour les scrutins municipaux prochains.
Sans annonce formelle de candidature personnelle, Renaud Muselier semble privilégier un rôle de chef d’orchestre : peser sur les choix d’investiture, conseiller les listes et, le cas échéant, influer sur les alliances qui se dessineront d’ici mars 2026.