Sans surprise, les députés ont renversé, lundi 8 septembre, le Premier ministre François Bayrou en lui retirant la confiance à une large majorité lors d’un vote qu’il avait lui‑même demandé sur l’état des finances publiques.
Sur les 573 députés appelés à s’exprimer, 364 ont voté contre la confiance au gouvernement, 194 ont voté pour et 15 se sont abstenus. Le texte précisant la répartition par groupe parlementaire est indiqué dans les documents de séance. Retrouvez la répartition par groupe parlementaire.
Un scrutin demandé par le chef du gouvernement
Le vote portait explicitement sur l’état des finances publiques, question que François Bayrou avait soumise à l’Assemblée en sollicitant lui‑même une motion de confiance. L’objectif proclamé lors de la convocation du vote était d’obtenir un soutien clair de la représentation nationale sur la politique budgétaire et la trajectoire des comptes publics.
Le rejet, acquis par 364 voix contre 194, marque un tournant net : la majorité des députés a jugé insuffisante la réponse apportée ou a souhaité traduire une défiance politique vis‑à‑vis du gouvernement. Quinze parlementaires ont choisi de s’abstenir, position parfois interprétée comme une retenue politique ou une distance vis‑à‑vis des options proposées.
La réaction de l’Élysée et la suite institutionnelle
Dans la soirée, l’Élysée a annoncé qu’Emmanuel Macron « pren[ait] acte » de l’issue du scrutin et qu’il nommerait un nouveau chef du gouvernement « dans les tout prochains jours ». Cette formule indique que le président entamera sous peu les consultations nécessaires pour désigner un successeur et organiser la transition exécutive.
Conformément aux pratiques constitutionnelles, la démission ou la révocation de fait d’un Premier ministre après un vote négatif ouvre une phase de nomination et de formation d’un nouvel exécutif. Le calendrier précis et le nom du prochain chef du gouvernement n’ont pas été précisés par l’Élysée au moment de l’annonce.
Retrouvez le détail des votes dans notre tableau. Ces éléments permettent d’analyser, groupe par groupe, les équilibres parlementaires qui ont conduit au rejet de la confiance.
Ce que dit le résultat du vote
Le résultat chiffré — 364 contre, 194 pour, 15 abstentions — traduit une majorité nette de députés opposés au maintien du gouvernement en place. Parmi les voix favorables, certains élus appartiennent, comme indiqué, aux rangs de la coalition gouvernementale, ce qui montre que la division a traversé les familles politiques et que le soutien n’était pas uniforme au sein des alliés du Premier ministre.
Au-delà des chiffres, ce type de scrutin a une portée politique forte : il confirme que la légitimité d’un gouvernement dépend non seulement des majorités initiales mais aussi de la perception, au fil du temps, de sa capacité à répondre aux enjeux économiques et budgétaires.
Les conséquences politiques et parlementaires se mesureront dans les prochains jours, au rythme des décisions prises à l’Élysée et des arbitrages effectués au sein des groupes parlementaires. La répartition exacte des voix, consultable dans les documents de vote, permettra d’identifier les courants qui ont pesé le plus dans ce verdict.
Élément de contexte utile pour le lecteur : ce vote de défiance intervenant sur la question des finances publiques souligne l’attention particulière portée par l’Assemblée à la trajectoire budgétaire et à la gestion des comptes publics, thèmes centraux de la politique gouvernementale.
Notre rédaction mettra à jour les éléments officiels et les décisions présidentielles dès que l’Élysée communiquera le nom du nouveau chef du gouvernement ou le calendrier précis de la nomination.