Louis Sarkozy, fils de l’ancien président de la République, a annoncé officiellement sa candidature à Menton (Alpes‑Maritimes) pour les élections municipales de mars 2026, lundi 8 septembre, via ses comptes sur les réseaux sociaux.
Une candidature présentée comme un « renouveau »
Dans une courte vidéo tournée dans la commune frontalière avec l’Italie, Louis Sarkozy se met en scène aux côtés de son épouse et affirme ne pas être Mentonnais « ni de lignée, ni d’origine, ni de naissance, ni d’éducation », mais « d’adoption ». Il se présente comme le candidat du « renouveau » et estime que « Menton exige du sang neuf ». Âgé de 28 ans, il précise avoir acquis, au début de l’été, un pied‑à‑terre dans la ville de 30 000 habitants.
La candidature ne tombe pas vraiment comme une surprise après la création, cet été, d’une association destinée au financement de sa campagne. Cet élément organisationnel a été perçu par plusieurs observateurs comme la préparation d’une entrée formelle dans la compétition municipale.
Profil médiatique et prises de position
Louis Sarkozy est connu du grand public pour ses chroniques dans le magazine Valeurs actuelles et pour ses interventions sur la chaîne d’information LCI. Il a également publié un ouvrage sur Napoléon, figure qu’il dit admirer.
Dans ses interventions médiatiques, il se positionne en soutien de personnalités politiques et économiques identifiées à l’extrême droite ou à des courants libéraux radicaux, citant entre autres le président américain Donald Trump, le milliardaire Elon Musk et le président argentin Javier Milei. Ces prises de position participent à la visibilité nationale de sa candidature, mais peuvent aussi polariser les réactions locales.
Un contexte politique local tendu
La droite locale, au pouvoir à Menton, apparaît fragilisée. L’actuel maire, Yves Juhel, proche des Républicains (LR), voit son bilan critiqué et fait l’objet d’une enquête judiciaire concernant la gestion des ports, accusation qui pèse sur l’image de la majorité municipale.
Face à cette situation, le Rassemblement national (RN) est perçu comme un concurrent sérieux. En juin 2024, la députée RN Alexandra Masson avait été réélue dès le premier tour dans la circonscription, recueillant 55,6 % des voix à Menton même, un résultat qui témoigne du poids électoral du RN dans la ville.
Yves Juhel s’était déclaré, au printemps, ouvert à toute alliance susceptible de contrer la progression du RN, laissant la porte ouverte à des rapprochements politiques locaux. C’est dans ce paysage fragmenté que Louis Sarkozy se positionne comme alternative, en tentant d’attirer des électeurs en quête de « renouveau ».
Enjeux et incertitudes pour la campagne
Plusieurs questions restent ouvertes pour la campagne municipale. La légitimité d’un candidat récemment installé dans la commune sera un thème central du débat local, tout comme l’impact des prises de position nationales et médiatiques de Louis Sarkozy sur des électeurs plus attachés aux problématiques municipales quotidiennes.
La présence d’une association de financement dédiée à sa candidature suggère une organisation précoce, mais la traduction de cette préparation en relais électoral concret dépendra de la mobilisation sur le terrain et des alliances que la droite locale pourra ou souhaitera conclure.
Enfin, la juxtaposition d’un maire sortant critiqué, d’un RN ancré et d’un nouveau candidat médiatique ouvre une configuration incertaine pour le scrutin de mars 2026. Les prochains mois devraient préciser les stratégies des uns et des autres, ainsi que les réponses des électeurs mentonnais aux arguments de « renouveau » avancés par Louis Sarkozy.
La campagne, désormais lancée publiquement, promet d’être scrutée pour ses implications locales et pour la manière dont elle reflètera des enjeux politiques plus larges, tant au niveau départemental que national.