État de l’Union 2025 — von der Leyen appelle à l’unité, promet un prêt financé par intérêts d’avoirs russes et renforce l’aide à l’Ukraine

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Ursula von der Leyen, lors de son discours sur l’état de l’Union, a appelé à l’unité et à la résilience de l’Europe, plaçant l’aide à l’Ukraine et la crise de Gaza au centre de ses priorités. Elle a annoncé un prêt financé sur les intérêts d’avoirs russes, le programme « Qualitative Military Edge » pour renforcer l’arsenal ukrainien, et des mesures visant à booster la compétitivité, la souveraineté industrielle et la transition verte de l’Union.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a prononcé devant le Parlement européen un discours sur l’état de l’Union d’une durée de près d’une heure et quart. Cet exercice annuel, instauré en 2010 par l’ancien président José Manuel Barroso et rendu aujourd’hui incontournable, permet de dresser le bilan des mois écoulés et de présenter les priorités à venir. Mme von der Leyen, en poste depuis 2019, a donné un ton déterminé à son intervention.

Unité et résilience : le fil conducteur

« L’Europe se bat. Elle se bat pour un continent intègre et en paix », a affirmé la présidente, insistant tout au long de son allocution sur l’unité comme condition de renforcement face aux crises. Selon elle, l’histoire montre que l’Union sort renforcée de ses crises lorsqu’elle parvient à agir de concert ; reste à savoir si les États membres sauront dépasser leurs divisions pour relever les défis actuels.

Dans un monde où « la force tend à supplanter le droit », Mme von der Leyen a appelé l’Europe à « choisir son destin et s’armer de résilience ». Elle a souligné que l’unité constituait « l’arme la plus précieuse de l’Union européenne » et qu’elle s’efforcerait, « chaque jour », de la préserver.

Soutien à l’Ukraine : aides, sanctions et nouveau programme

Au cœur du discours : l’Ukraine. La présidente a rappelé que « l’Ukraine reste au cœur de la bataille pour l’avenir de l’Europe » et a rendu hommage aux familles séparées par la guerre. Elle a cité une estimation des autorités ukrainiennes selon laquelle le nombre d’enfants déplacés ou enlevés serait aujourd’hui évalué à 20 000.

Trois ans après l’invasion russe, l’Union a déjà mobilisé près de 170 milliards d’euros d’aide militaire et financière. Mme von der Leyen a annoncé la préparation d’un 19e train de sanctions et évoqué la piste d’un « prêt à titre de réparation » financé à partir d’avoirs russes gelés en Europe, principalement en Belgique. Elle a précisé que seuls les intérêts de ces 210 milliards d’euros d’actifs seraient mobilisés et que « l’on ne touchera pas aux actifs eux‑mêmes ». L’Ukraine ne rembourserait ce prêt que si la Russie est contrainte de payer des réparations.

La Commission propose aussi un nouveau programme, « Qualitative Military Edge » (Avantage militaire qualitatif), destiné à renforcer les capacités militaires ukrainiennes, en soutenant notamment les investissements dans ses forces armées. Mme von der Leyen a mis en avant l’importance des drones, devenus « une arme décisive », et l’appui industriel européen pour accélérer les livraisons : elle a cité l’accélération prévue du versement de 6 milliards d’euros de prêts ERA et la constitution d’une « alliance des drones » avec l’Ukraine.

Gaza, double position et responsabilités

La présidente a consacré une part importante de son intervention au conflit à Gaza. Elle a condamné la famine provoquée par les violences et insisté : « la famine causée par l’homme ne peut jamais se servir d’arme de guerre ». Mme von der Leyen a annoncé la suspension de l’aide bilatérale à Israël, tout en maintenant un soutien aux organisations de la société civile israélienne et au mémorial Yad Vashem.

Elle a appelé à l’organisation d’un sommet international pour organiser le retour des enfants enlevés, et indiqué que les fonds récoltés pour la reconstruction de Gaza seraient intégrés dans un instrument spécifique. Parallèlement, elle a réclamé la libération immédiate des otages retenus par le Hamas, illustrant la difficulté pour l’Europe de parler d’une seule voix sur la scène internationale.

Compétitivité, souveraineté industrielle et transition

Sur le plan économique, Mme von der Leyen a mis l’accent sur la nécessité de préserver l’accès aux marchés, notamment avec les États‑Unis, et sur la compétitivité de l’industrie européenne. Elle a rappelé l’accord commercial conclu le 27 juillet dernier avec Washington, qu’elle juge « vital » pour protéger des exportations européennes annuelles dépassant 500 milliards d’euros et soutenir des millions d’emplois.

La présidente a dénoncé les obstacles internes au marché unique, citant des chiffres du FMI selon lesquels ces entraves équivaudraient à des droits de douane de 45 % sur les biens et de 110 % sur les services en Europe. Une feuille de route jusqu’en 2028 a été annoncée pour approfondir l’intégration dans les domaines de la finance, de l’énergie et des télécommunications.

Pour soutenir l’industrialisation verte, la Commission veut doubler les budgets de recherche (Horizon Europe), développer le fonds « ScaleUpEurope » et lancer le dispositif « Battery Booster » doté de 1,8 milliard d’euros de fonds propres afin de stimuler la production européenne. Mme von der Leyen a insisté sur la nécessité d’une « souveraineté industrielle » reposant sur une énergie durable et compétitive, tout en maintenant la trajectoire climatique du Pacte vert.

En conclusion, l’exécutif européen se présente comme un acteur résolu : soutenir l’Ukraine, œuvrer pour la paix à Gaza, renforcer la résilience industrielle et préserver l’unité de l’Union sont au cœur du message. La question que la présidente pose reste pragmatique : l’Europe dispose‑t‑elle des moyens politiques pour traduire ces ambitions en compromis concrets ?

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