Gouverner autrement : le vrai problème, c’est leur façon de gouverner — restaurer la confiance par victoires rapides, écoute citoyenne et mesures visibles

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Plutôt que de parier sur de nouvelles coalitions, l’article voit la crise comme une déréliction démocratique : déficit de confiance entre dirigeants et citoyens qui rend les « compromis d’appareil » insuffisants. Il préconise une stratégie pragmatique — victoires rapides, écoute citoyenne élargie et mesures concrètes visibles — pour restaurer la confiance et améliorer la gouvernance.

Depuis plusieurs semaines, l’activité redouble dans les états‑majors politiques et dans les salles de rédaction : on ressort les calculettes, on simule des coalitions, on imagine des participations ou des abstentions, on évalue l’effet d’un soutien ponctuel ou d’une dissolution. Chaque nouvelle combinaison politique est présentée comme une clé possible pour débloquer la situation. Ces analyses partagent une même hypothèse de fond : la solution serait d’abord politique, liée à une autre répartition du pouvoir entre responsables et à une culture du compromis différente de celle qui prévaut aujourd’hui.

Une crise institutionnelle ou culturelle ?

La lecture opposée, que développe cet article, est plus sombre : la crise actuelle est d’abord le produit d’une déréliction démocratique avancée de nos institutions et de nos pratiques politiques. Au quotidien, le pays continue de fonctionner, mais « presque malgré ses dirigeants » : l’expression traduit le décalage entre l’activité publique et la confiance nécessaire pour gouverner efficacement.

Les responsables politiques apparaissent aux yeux d’une large part de la population comme enfermés dans leur monde. Les disputes publiques, les calculs d’appareils et les affrontements partisan augmentent le sentiment de déconnexion, parfois qualifié de désabusement, parfois de colère. Dans ce climat, la responsabilité morale est fréquemment renvoyée aux citoyens, tour à tour jugés moins civiques ou plus impulsifs, au lieu d’être interrogée au niveau des règles et des pratiques qui président à l’exercice du pouvoir.

Pourquoi les compromis d’appareil ne suffiront pas

Les simulations de coalitions — avec ou sans participation directe au gouvernement — posent un diagnostic simplifié : changer la répartition des sièges ou les tactiques politiciennes réglerait le problème. L’article conteste cette approche et affirme sans détour : « aucun compromis d’appareil ne sortira le pays de l’impasse. »

Ce constat repose sur l’idée que la question n’est pas seulement arithmétique ou institutionnelle, mais qu’elle touche à la manière même de gouverner. Tant que les élus et les formations politiques ne reconnaîtront pas que le problème tient à leur style de décision et à la qualité du dialogue avec la société, les accords ponctuels entre appareils risquent d’être fragiles et de ne pas produire d’améliorations durables.

Un cadre temporel et des priorités à privilégier

Le calendrier politique accentue la prudence : l’échéance présidentielle est dans dix‑huit mois, et la majorité à l’Assemblée est fragile tandis que le Sénat peut se montrer potentiellement hostile. Dans ces conditions, l’ambition d’un programme transformateur est limitée. L’analyse proposée ici suggère une stratégie plus modeste et pragmatique pour le gouvernement qui pourrait être nommé : choisir un petit nombre de sujets concrets et directement perceptibles par les citoyens, sur lesquels les diagnostics sont déjà largement partagés dans le pays.

Plutôt que de tenter des opérations de grande ampleur incertaines, il s’agirait de viser des « victoires rapides » — des mesures ciblées, faisables techniquement et politiquement, qui améliorent la vie quotidienne. Le texte propose de donner au prochain premier ministre l’hiver pour organiser ce travail, en mobilisant non seulement les ministres et les parlementaires, mais aussi les élus locaux et l’ensemble des corps constitués concernés.

Mettre la société à l’écoute

La méthode préconisée repose sur une pratique essentielle : mettre l’appareil d’État et les responsables politiques « à l’écoute » des Français. Cela implique des dispositifs de consultation plus larges et mieux articulés, et une capacité à traduire rapidement les remontées en décisions opérationnelles. L’intention est de restaurer progressivement la confiance en jugeant sur les actes plutôt que sur les discours.

Ce travail d’écoute suppose aussi un changement de posture des responsables, moins centrée sur les intérêts d’appareil et plus ouverte aux réalités territoriales et professionnelles. Sans renoncer aux nécessaires débats politiques, l’idée est de privilégier des chantiers concrets où les enjeux sont partagés et les résultats immédiatement mesurables.

La perspective décrite n’exclut pas les questions institutionnelles — notamment les débats sur le mode de scrutin et la culture du compromis — mais elle en relativise l’urgence. Selon l’article, ces discussions ne sauraient, à elles seules, régler l’impasse actuelle si elles ne s’accompagnent pas d’un changement profond dans la manière de gouverner et de rendre des comptes.

En résumé, face à une situation où le politique est perçu comme coupé d’une partie de la société, la voie suggérée est pragmatique : viser des gains concrets et rapides, mobiliser l’ensemble des acteurs concernés et réorienter la pratique du pouvoir vers davantage d’écoute et de résultat. C’est, selon l’analyse présentée, la condition minimale pour sortir d’un cercle de défiance que les simples recompositions d’appareils ne sauraient briser.

Parlons Politique

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