SAFE : 150 Mds€ pour la défense UE — qui reçoit quoi (Pologne 43 Mds, Roumanie 16,7, Hongrie & France 16,2) et quelles conditions (dossiers avant 30/11)

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La Commission européenne lance SAFE, un plan de 150 milliards d’euros dans le cadre de « Readiness 2030 » pour relancer l’industrie de défense européenne via des prêts à long terme à taux préférentiels. Principaux bénéficiaires annoncés : la Pologne (43 Mds€), la Roumanie (16,7 Mds€), la Hongrie et la France (16,2 Mds€). Conditions clés : au moins 65 % de valeur ajoutée provenant de l’UE/Ukraine/EEE/ALE, option d’achats groupés et coopération avec des pays tiers ; les États intéressés doivent déposer leur demande avant le 30 novembre, avec validation finale du Conseil européen.

Un plan de 150 milliards pour relancer l’industrie de défense européenne

La Commission européenne a dévoilé, mardi 9 septembre, la répartition d’un ensemble de 150 milliards d’euros appelé SAFE (Security Action for Europe). Ce dispositif vise à soutenir les investissements dans les secteurs jugés prioritaires pour la sécurité du continent : défense antimissile aérienne, drones, munitions, mobilité militaire et autres capacités stratégiques.

Présenté dans le cadre du plan « Readiness 2030 » (« État de préparation pour 2030 »), SAFE doit permettre aux États membres de disposer de leviers financiers pour moderniser et industrialiser leurs capacités de défense. L’instrument se matérialise principalement sous la forme de prêts à long terme accordés par la Commission européenne à des taux préférentiels.

Répartition annoncée et bénéficiaires principaux

La Pologne apparaît comme le principal bénéficiaire de cette enveloppe, avec 43 milliards d’euros qui lui sont destinés, selon la Commission. Elle est suivie par la Roumanie avec 16,7 milliards d’euros, puis par la Hongrie et la France, qui recevraient chacune 16,2 milliards d’euros. L’Italie figure également parmi les pays les mieux dotés avec 14,9 milliards d’euros.

La Commission souligne que les pays baltes obtiennent des financements relativement élevés par rapport à d’autres États comme le Danemark ou la Finlande. L’annonce précise par ailleurs que le mécanisme SAFE « a suscité un vif intérêt » depuis sa présentation le 27 mai dernier : « 19 États membres ont déjà exprimé leur intention d’y participer et ont sollicité un soutien excédant le budget disponible ».

Modalités, conditions et calendrier

Les pays qui souhaitent bénéficier des prêts doivent finaliser leurs demandes et les transmettre à la Commission européenne avant le 30 novembre. Les prêts finaux devront ensuite être approuvés par le Conseil européen, selon la procédure indiquée par l’exécutif communautaire.

SAFE permet notamment la réalisation d’acquisitions conjointes d’armements entre au moins deux pays participants, dont au moins un État membre de l’Union européenne. Pour renforcer l’industrie européenne, une condition est posée : au moins 65 % de la valeur du produit final doit provenir de l’Union européenne, d’Ukraine, d’un pays de l’Espace économique européen ou de l’Association européenne de libre-échange.

L’instrument ouvre aussi la voie à une coopération avec des pays tiers ayant conclu un accord international avec l’Union européenne. Sont cités, dans l’annonce de la Commission, des pays comme la Norvège, la Moldavie, l’Albanie, la Corée du Sud, le Japon et le Royaume‑Uni — ce dernier ayant signé un pacte de défense et de sécurité avec Bruxelles le 26 mai.

Objectifs stratégiques et implications

Par sa nature, SAFE vise à renforcer les capacités industrielles et industrielles de défense en Europe, à sécuriser des chaînes d’approvisionnement et à favoriser des achats groupés qui peuvent réduire les coûts unitaires. En facilitant l’accès à des prêts à long terme à conditions attractives, la Commission entend encourager des investissements lourds et durables dans des segments où la demande et les besoins de capacités se sont accentués.

La mise en place d’exigences industrielles (telles que la part minimale de valeur ajoutée européenne) témoigne d’une volonté de préserver et de développer un tissu industriel autonome, tout en permettant des coopérations internationales ciblées afin de combler des besoins technologiques ou capacitaires.

La Commission rappelle que le succès opérationnel de SAFE dépendra de la qualité et de la cohérence des demandes des États membres, de la capacité à monter des programmes conjoints crédibles et du feu vert ultérieur du Conseil européen pour les prêts définitifs.

En l’état, le calendrier imposé — transmission des demandes avant le 30 novembre et approbation ultérieure par le Conseil — fixe une échéance claire pour les gouvernements intéressés, sans préciser dans cette communication la date de décaissement des prêts pour les projets retenus.

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