En visite à Mâcon (Saône‑et‑Loire) samedi 13 septembre, Sébastien Lecornu a annoncé un objectif clair : d’ici à 2027, déployer un réseau de 5 000 « maisons France Santé » afin que chaque Français puisse disposer d’une offre de soins de proximité à environ 30 minutes de son domicile.
Un modèle inspiré des « maisons France Services »
Lors de son premier déplacement en tant que chef du gouvernement, le Premier ministre s’est rendu au centre de santé départemental de Mâcon. Il a expliqué que ces structures seraient conçues sur le modèle des maisons « France Services », qui offrent un guichet unique pour diverses démarches administratives.
« On doit avoir une offre de soins de proximité par bassins de vie a minima, et donc globalement quelque chose autour de 30 minutes de chez vous », a‑t‑il déclaré. L’objectif chiffré — 5 000 maisons « France Santé » en 2027 — vise à structurer l’accès aux soins sur l’ensemble du territoire, selon ses propos tenus lors de la visite.
Un premier déplacement quatre jours après sa nomination
Quatre jours après sa nomination à Matignon, Sébastien Lecornu est parti à la rencontre des habitants et du personnel du centre de santé, arrivant vers 10 h 15 pour échanger notamment avec les salariés. Ce déplacement intervient alors que, pour de nombreux Français, il reste encore un visage à découvrir.
Élu local de l’Eure, il a été maire de Vernon, président de département et sénateur. Fils d’une secrétaire médicale et d’un technicien de l’aéronautique, il avait assuré dès la soirée de sa nomination qu’il « mesur[ait] les attentes » de ses concitoyens et les « difficultés » qu’ils rencontrent pour accéder aux soins.
Selon son entourage, ces difficultés sont parfois « insupportables » et peuvent être une « source d’angoisse ». Le Premier ministre a déclaré vouloir « témoigner de la reconnaissance de la Nation à l’égard des personnels soignants » et « réaffirmer la volonté du gouvernement de faciliter l’accès aux soins ».
Construire des majorités par la négociation
Outre l’axe santé, M. Lecornu entend convaincre l’opinion et les forces politiques de la pertinence de sa méthode : trouver des terrains d’entente, notamment budgétaires, pour gouverner sans majorité absolue. Il a souligné l’importance d’accords pragmatiques afin d’éviter les blocages institutionnels.
Très proche d’Emmanuel Macron, qu’il a rencontré longuement la veille à l’Élysée, Sébastien Lecornu arrive dans un contexte social tendu. Le jour de sa prise de fonction, une mobilisation relayée sur les réseaux sociaux a rassemblé 200 000 manifestants, et une nouvelle journée d’action syndicale était prévue le 18 septembre, précise le texte d’origine.
Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, a résumé le climat en disant : « Il y a une grande colère » chez les salariés. Elle a rencontré le Premier ministre, qui lui a fait part de travaux sur une « contribution des plus hauts revenus » dans le projet de budget 2026, selon le compte rendu des échanges.
Le budget au centre des négociations
Le budget apparaît comme le principal test politique. Les deux prédécesseurs de M. Lecornu, François Bayrou et Michel Barnier, sont tombés sur ce dossier, rappelle l’article initial. Le nouveau chef du gouvernement cherche en priorité un accord avec les socialistes, tout en devant réduire les déficits à court terme — une contrainte qui s’est accentuée après la dégradation de la note de la dette française par l’agence Fitch, mentionnée dans le texte.
Au sein de la coalition, le centre et la droite se disent prêts à accroître la taxation des très hauts revenus, sans pour autant adopter la taxe Zucman sur les patrimoines ultra‑forts, mesure défendue par les socialistes et rejetée par la droite. Un tel choix, s’il était retenu, constituerait, selon le texte, une rupture vis‑à‑vis du tabou de hausses d’impôts traditionnellement associé à la majorité présidentielle.
Le gouvernement envisage aussi d’alléger certains aspects du plan budgétaire hérité de François Bayrou, en éliminant les mesures les plus controversées. Parmi les pistes évoquées dans les échanges, la suppression de deux jours fériés avait été citée, mais le texte indique que d’autres options, comme la réouverture du « conclave » sur les retraites, semblent en pratique abandonnées — les partenaires sociaux refusant de rouvrir ce dossier.
Pour favoriser l’accord, Sébastien Lecornu a convoqué, pour la première fois depuis longtemps, les dirigeants des partis du « socle commun » — Renaissance, Horizons, MoDem et Les Républicains — en vue d’établir des priorités partagées. Ce format, qualifié de « présidents de parti », doit permettre « de travailler en confiance » et de clarifier les arbitrages politiques, selon un participant cité.
Avant de s’adresser au Parlement, et après ces premières consultations avec les syndicats et le patronat, le Premier ministre a annoncé qu’il prendrait la parole « devant les Français ». Sa déclaration de politique générale interviendra une fois ces concertations achevées, conclut le compte rendu fourni.