Budget 2026 : Sébastien Lecornu renonce à supprimer deux jours fériés, mise sur le dialogue social, débat parlementaire avec la gauche et consultations pour la décentralisation

Share This Article:

Nommé Premier ministre, Sébastien Lecornu renonce à supprimer deux jours fériés du projet de budget 2026 et privilégie le dialogue social pour identifier d’autres recettes. Il appelle à une « discussion parlementaire moderne » avec la gauche (hors LFI), exclut tout accord politique avec le RN mais veut débattre avec ses élus, et annonce des consultations pour un « grand acte de décentralisation ». Les alternatives budgétaires et le calendrier restent toutefois flous.

Tout juste nommé premier ministre, Sébastien Lecornu a annoncé dès la passation des pouvoirs avec François Bayrou qu’il souhaitait opérer des « ruptures », « sur le fond » et « pas que sur la forme et dans la méthode ». Sa première décision concrète a été rendue publique samedi 13 septembre dans un entretien accordé à la presse quotidienne régionale.

Dans cet entretien, publié notamment par Ouest‑France, La Voix du Nord et Sud‑Ouest, le nouveau chef du gouvernement indique qu’il renonce à inscrire dans le projet de budget 2026 la suppression de deux jours fériés, mesure qui était défendue par son prédécesseur et jugée très impopulaire.

Retrait de la mesure sur les jours fériés

« Je souhaite que l’on épargne celles et ceux qui travaillent. C’est pourquoi j’ai décidé de retirer la suppression de deux jours fériés », déclare Sébastien Lecornu dans cet entretien. Le premier ministre explique vouloir privilégier le « dialogue avec les partenaires sociaux » pour identifier « d’autres sources de financement » du budget.

Le retrait de cette mesure marque un changement visible de cap par rapport aux priorités annoncées précédemment au sommet de l’État. Le chef du gouvernement n’a toutefois pas précisé, dans le texte transmis à la presse régionale, lesquelles des autres options budgétaires seraient étudiées en priorité ni les calendriers de ces concertations.

Sur les retraites et la vie parlementaire

Sébastien Lecornu écarte également l’idée d’un nouveau « conclave » consacré aux retraites : « Il n’en a jamais été question. » Cette formule vise à clore l’hypothèse d’un relancement d’une large réforme par une nouvelle conférence nationale ou un grand débat dédié, du moins selon ses propos rapportés.

Dans la perspective de la discussion budgétaire, le premier ministre appelle à une « discussion parlementaire moderne et franche, de très bon niveau » avec les formations de gauche. Il vise en particulier les socialistes, les écologistes et le Parti communiste afin de dépasser une impasse budgétaire qui, selon lui, nécessite le concours de cette « gauche républicaine ».

Il ajoute que cette gauche doit, selon lui, « s’émanciper de La France insoumise, qui s’exclut elle‑même de la discussion et préfère le désordre. Ce sera difficile mais nécessaire pour donner un budget au pays ». Par ces mots, le premier ministre distingue explicitement les partis de gauche prêts, selon lui, à discuter des partis qui, d’après son analyse, ne participeraient pas au dialogue.

Position sur le Rassemblement national et la représentation parlementaire

Interrogé sur l’éventualité d’un accord politique avec le Rassemblement national (RN), Sébastien Lecornu répond de façon nette : « Si vous me demandez s’il faut passer un accord politique avec le RN, la réponse est évidemment non. »

Il nuance toutefois cette posture en précisant que refuser tout échange à l’Assemblée avec des députés élus par un tiers des Français « n’aurait aucun sens ». Autrement dit, le Premier ministre distingue entre l’absence d’alliance politique et la nécessité de débattre avec des élus représentant une part significative de l’électorat.

Décentralisation et consultations à venir

Le chef du gouvernement annonce l’ouverture de consultations « dès la semaine prochaine » en vue d’un « grand acte de décentralisation, de clarification et de liberté locale ». Il explique vouloir redéfinir « ce qu’on attend de l’État », alors que les demandes des citoyens augmenteraient, notamment sur les missions régaliennes.

Sébastien Lecornu indique que ces transformations auraient dû, selon lui, être engagées après le grand débat organisé à la suite de la crise des gilets jaunes. Il pose ainsi la décentralisation comme une priorité structurante de son action gouvernementale, sans toutefois détailler les contours législatifs ou le calendrier précis des réformes projetées.

Au total, ces premières annonces dessinent un exécutif prêt à revisiter des mesures contestées et à privilégier le dialogue social et parlementaire. Elles laissent cependant plusieurs points en suspens, notamment les alternatives budgétaires concrètes et le calendrier détaillé des consultations évoquées par le Premier ministre.

Parlons Politique

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Subscribe To Our Newsletter

No spam, notifications only about new products, updates.

[contact-form-7 id="b565394" title="Untitled"]

L’actu politique, sans détour

En bref

Parlons Politique décrypte l’actualité française et internationale avec clarté et précision en utilisant l’IA.

Analyses, débats et enquêtes : notre rédaction s’engage à vous offrir une information fiable, accessible à tous et sans détour.

© 2025 Parlons Politique