La promotion publiée au Journal officiel
Un décret publié au Journal officiel daté du samedi 13 septembre constate la promotion d’une fonctionnaire de l’inspection générale des affaires sociales (IGAS), alors même que la nomination de cette personne avait été bloquée au printemps. La ministre démissionnaire, Catherine Vautrin, signe cette décision, qui relance une controverse déjà ancienne au sein de cet institut.
La promotion concerne Virginie Cayré. Inscrite en tête du « tableau d’avancement », établi par ordre de mérite, elle figurait comme première candidate à la nomination au grade d’inspectrice générale. Selon les éléments communiqués, sa nomination devait intervenir fin mars ou début avril; elle n’a finalement pas été prononcée à cette époque.
Chronologie et points de friction
Le blocage de la nomination de Mme Cayré a eu lieu au moment où deux de ses collègues, placés après elle sur le même tableau d’avancement, ont été promus sur la même période. Ce décalage a suscité des interrogations sur les critères appliqués et sur l’impartialité de la procédure.
Le syndicat des membres de l’IGAS (Smigas) a demandé des explications au chef de l’inspection, Thomas Audigé. Selon ses réponses, Mme Vautrin aurait empêché la nomination en raison de la « manière de servir » de la fonctionnaire durant sa direction de l’Agence régionale de santé (ARS) du Grand‑Est, entre 2020 et 2024.
Réactions syndicales et recours envisagé
Le Smigas a qualifié cette décision de « mesure de rétorsion » et l’a jugée totalement « inacceptable ». Le syndicat a annoncé son intention de saisir le juge administratif pour contester le blocage et obtenir des explications formelles sur les motifs de la décision.
La démarche du Smigas traduit une inquiétude sur l’indépendance du corps des inspecteurs. À leurs yeux, toute intervention extérieure susceptible d’influer sur les nominations met en cause l’impartialité d’un service qui occupe une place centrale dans l’évaluation des politiques publiques sociales et sanitaires.
Un questionnement sur l’indépendance de l’IGAS
Le dossier soulève des interrogations politiques et administratives. L’IGAS est perçue comme un service prestigieux dont la crédibilité repose sur des pratiques de nomination et d’évaluation perçues comme objectives. Le fait que la décision ait été finalement actée par décret et publiée au Journal officiel réouvre le débat sur les modalités d’arbitrage entre autorités ministérielles et corps d’inspection.
Les protagonistes ont présenté des positions claires : le chef de l’inspection a expliqué l’origine du blocage en évoquant la « manière de servir » de Mme Cayré à l’ARS Grand‑Est; le syndicat parle, de son côté, d’une riposte ou d’une sanction illégitime, qui sera contestée devant les juridictions compétentes.
À ce stade, le décret publié le 13 septembre documente la décision administrative finale. Les suites judiciaires éventuelles permettront d’éclairer les motifs exacts du retard de nomination et d’évaluer si les règles de promotion ont été respectées.
Le dossier demeure suivi de près par les acteurs internes et par les observateurs des politiques de santé et de solidarité. Toute procédure engagée devant le juge administratif devrait apporter des précisions factuelles et, le cas échéant, des éléments complémentaires sur les décisions prises entre la fin du printemps et la publication du décret.