Nouvelle-Calédonie au Forum du Pacifique : Alcide Ponga veut inscrire l’accord de Bougival dans la déclaration face aux enjeux Chine et climat

Share This Article:

Au 54e Forum des îles du Pacifique (8–12 septembre, Honiara), les débats ont été dominés par les relations avec la Chine et l’urgence climatique. En marge, la délégation de Nouvelle‑Calédonie, conduite par Alcide Ponga, a intensément lobbyé pour inscrire l’accord de Bougival dans la déclaration finale ou le rapport d’observation (mission d’octobre 2024 en cours de finalisation) — une mention à la fois symbolique et stratégique pour encadrer le suivi régional. La décision finale dépendra toutefois des arbitrages collectifs lors de la rédaction des textes.

Contexte et priorités officielles

Le 54e Forum des îles du Pacifique (FIP), qui s’est tenu du 8 au 12 septembre à Honiara, aux îles Salomon, a été marqué par deux thèmes centraux lors des sessions formelles : les relations parfois conflictuelles avec le partenaire chinois et les conséquences du changement climatique pour la région, en première ligne face à la montée des eaux.

Ces deux sujets ont dominé les interventions publiques et les débats officiels, reflétant à la fois des préoccupations géopolitiques et des enjeux immédiats pour la survie économique et territoriale de nombreux États insulaires. Les délégations ont abordé la question des partenariats internationaux et les réponses à apporter aux risques liés à l’élévation du niveau de la mer, qui touche directement les infrastructures, l’alimentation en eau douce et les systèmes agricoles locaux.

Un lobbying intense autour de la Nouvelle-Calédonie

En marge des échanges officiels, le dossier néo-calédonien a fortement animé les couloirs du Forum. Représentant officiellement la Nouvelle-Calédonie — membre à part entière du FIP depuis 2016 —, le président du gouvernement néo-calédonien, Alcide Ponga, non-indépendantiste, était présent et a cherché à promouvoir l’accord de Bougival.

Avant son départ pour Honiara, M. Ponga avait clairement exprimé son intention d’utiliser ce rendez-vous annuel pour mettre en lumière cet accord. Selon les informations disponibles, son objectif principal était d’obtenir que l’accord figure soit dans la déclaration finale du sommet, soit dans le rapport de la mission d’observation du FIP en Nouvelle-Calédonie, mission qui s’est rendue sur place en octobre 2024 et dont le rapport est indiqué comme étant en cours de finalisation.

Les discussions informelles et les prises de contact ont visé à rallier des soutiens régionaux susceptibles d’influencer la formulation finale de la déclaration ou d’éclairer le contenu du rapport d’observation. Le recours au Forum comme plateforme de promotion traduit l’importance que lui attribue la délégation néo-calédonienne pour assurer une reconnaissance politique et diplomatique au sein de la région pacifique.

Les enjeux d’une mention dans la déclaration finale

Obtenir la mention d’un accord dans la déclaration finale d’un Forum régional comme le FIP revêt plusieurs significations symboliques et pratiques. Sur le plan symbolique, une telle référence peut être interprétée comme un soutien régional ou, à tout le moins, une prise en compte formelle d’un processus politique local.

Sur le plan pratique, la présence d’un accord dans la déclaration ou dans le rapport d’une mission d’observation peut contribuer à encadrer le suivi international et à orienter les futures interventions ou recommandations des partenaires régionaux. Dans le cas présent, la délégation néo-calédonienne a cherché à capitaliser sur ces effets en espérant que les conclusions du Forum ou du rapport viennent appuyer la démarche politique portée par l’accord de Bougival.

Positionnement et limites de l’intervention au Forum

La participation de la Nouvelle-Calédonie au FIP, en tant que membre depuis 2016, lui confère une légitimité formelle pour prendre part aux discussions régionales. Néanmoins, la traduction de cette présence en appui explicite à des textes ou à des accords dépend de la dynamique collective du Forum et des convergences entre États membres.

Le recours à des canaux informels — rencontres bilatérales, discussions de couloir, consultations entre délégations — est une pratique courante dans ces rassemblements. Mais la capacité d’une délégation à convertir un lobbying en mention officielle repose sur des arbitrages multilatéraux, sur les positions des autres États et sur la formulation finale retenue par les rédacteurs de la déclaration et du rapport d’observation.

Perspectives et observations

Au terme du Forum, la question de savoir si l’accord de Bougival figurera effectivement dans la déclaration finale ou dans le rapport d’observation demeure liée au processus de finalisation de ces documents. Le rapport de la mission d’observation conduite en octobre 2024 est, d’après les informations disponibles, en cours de rédaction et de finalisation.

L’attention portée au dossier néo-calédonien au sein du FIP illustre la manière dont des sujets locaux peuvent gagner une dimension régionale, surtout lorsque des acteurs cherchent à mobiliser la plateforme multilatérale pour obtenir reconnaissance et soutien. Reste que la portée concrète d’une mention officielle dépendra des choix collectifs opérés lors de la finalisation des textes.

Parlons Politique

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Subscribe To Our Newsletter

No spam, notifications only about new products, updates.

[contact-form-7 id="b565394" title="Untitled"]

L’actu politique, sans détour

En bref

Parlons Politique décrypte l’actualité française et internationale avec clarté et précision en utilisant l’IA.

Analyses, débats et enquêtes : notre rédaction s’engage à vous offrir une information fiable, accessible à tous et sans détour.

© 2025 Parlons Politique