25 ans après la loi sur la parité, les femmes exclues du pouvoir municipal : 82,5 % des maires sont des hommes, indemnités et délégations freinent l’accès au pouvoir

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Vingt‑cinq ans après la loi du 6 mai 2000, la parité dans les mairies progresse lentement : la Caisse des dépôts constate que 82,5 % des maires sont des hommes, les femmes représentent 41,5 % des conseillers municipaux et seulement 17,5 % des maires après 2020. Elles sont davantage présentes dans des fonctions moins décisionnelles (36,4 % des adjoints, 40,9 % des conseillers indemnisés, 45,8 % non indemnisés), un déséquilibre lié aux mécanismes d’indemnisation et d’attribution des délégations qui entrave leur accès réel au pouvoir local.

Vingt-cinq ans après l’adoption de la « loi du 6 mai 2000 tendant à favoriser l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux », la représentation des femmes dans les mairies progresse, mais très lentement. Une étude récente de la Caisse des dépôts souligne que les femmes restent largement sous‑représentées à la tête des exécutifs locaux, les maires étant dans 82,5 % des cas des hommes.

Des gains mesurés dans les conseils municipaux

Le scrutin municipal de 2020 a légèrement renforcé la présence féminine au sein des conseils. Après cette élection, les femmes représentaient 41,5 % des conseillers municipaux, soit une hausse de 2,3 points par rapport à la période précédente (39,2 %). Cette progression témoigne d’une amélioration continue, mais insuffisante pour atteindre une parité effective dans les organes décisionnels locaux.

Sur la fonction de maire, l’évolution est du même ordre, mais reste très limitée : la part de femmes occupant ce mandat est passée de 15,4 % avant le scrutin à 17,5 % après. Autrement dit, les femmes demeurent minoritaires parmi les premiers édiles, malgré des avancées marginales.

Concentration des femmes dans des fonctions à moindre pouvoir

Les chiffres montrent également que la présence féminine se concentre davantage sur des postes offrant moins de pouvoir effectif. Les femmes représentent 36,4 % des adjoints, 40,9 % des conseillers municipaux indemnisés et 45,8 % des conseillers municipaux non indemnisés. Dans la hiérarchie municipale, elles sont donc proportionnellement plus présentes dans des rôles où l’influence politique peut être moindre.

Cette répartition tient en partie aux mécanismes de rémunération. La fonction de maire et celle d’adjoint ouvrent automatiquement droit à une indemnité, dont le montant varie selon la nature du mandat et la taille de la commune. En revanche, les conseillers municipaux ne perçoivent généralement pas d’indemnité, sauf lorsqu’ils disposent d’une délégation qui leur confère des responsabilités concrètes.

Autrement dit, l’accès à des postes décisionnels et rémunérés reste inégal, ce qui peut limiter la capacité des femmes à exercer pleinement le pouvoir local et à peser sur les choix municipaux.

Un constat sans jugement mais avec implications politiques

Le constat dressé par la Caisse des dépôts met en lumière une inégalité structurelle plutôt qu’une absence d’effort. Les proportions relevées — 82,5 % de maires hommes, 41,5 % de femmes parmi les conseillers, 17,5 % de maires femmes après 2020 — sont des repères chiffrés qui documentent le chemin restant à parcourir vers la parité.

Ces données invitent à distinguer représentation numérique et pouvoir effectif : augmenter le nombre de femmes élues ne suffit pas si, ensuite, elles n’accèdent pas aux fonctions où se prennent les décisions et où s’exerce l’autorité. Les mécanismes d’attribution des délégations, la distribution des indemnités et la culture politique locale jouent un rôle dans la reproduction de ces écarts.

Sans prétendre expliquer toutes les causes, l’étude souligne un hiatus entre une progression régulière des effectifs féminins dans les conseils et une faible pénétration de la catégorie des maires. Ce décalage soulève des questions sur les conditions d’accès aux responsabilités municipales et sur les leviers à mobiliser pour favoriser une égalité plus substantielle entre les sexes au niveau local.

En l’état, les chiffres publiés par la Caisse des dépôts fournissent un état des lieux chiffré et permettent d’évaluer l’écart persistant entre la représentation et l’exercice du pouvoir municipal. Ils offrent un point de départ pour les analyses et les politiques publiques visant à corriger ces déséquilibres.

Parlons Politique

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