Dimanche 21 septembre après-midi, Gabriel Attal a prononcé le discours de clôture du congrès de Renaissance au Parc des expositions d’Arras, devant plusieurs milliers de militants et d’élus réunis pour la session qui se tenait de samedi à dimanche.
Un discours tourné vers l’après‑Macron
Le secrétaire général du parti, fondé en 2016 par Emmanuel Macron, a adressé un message clair : ouvrir « un nouveau chapitre » pour Renaissance et jeter les bases d’un projet de « nouvelle République » en vue de 2027. Sur la scène, ses propos ont été ponctués par les slogans « Attal président ! », régulièrement entonnés par les Jeunes en marche.
Attal a appelé la formation à « se réinventer », formule résumant son intention de marquer une rupture assumée avec l’héritage du président de la République. Le ton et la portée de ce discours visaient à tracer une feuille de route politique pour les prochaines années.
Des absences révélatrices
Mais l’unité que voulait afficher le chef du parti n’a pas entièrement pris. Plusieurs cadres de Renaissance ont choisi de ne pas assister au discours de clôture, laissant des chaises vides au premier rang.
Parmi les absents figuraient des ministres démissionnaires — Benjamin Haddad, Éric Lombard, Aurore Bergé, Laurent Saint‑Martin et Clara Chappaz — qui avaient été présents le matin même mais n’ont pas participé à la séance finale. La présidente du conseil national du parti, Élisabeth Borne, avait vu sa présence confirmée trois jours plus tôt ; elle était également absente au moment du discours.
Selon les éléments rapportés pendant le congrès, un malaise persiste au sein des troupes : la critique récente adressée par plusieurs dirigeants du parti à Emmanuel Macron, et l’annonce d’un discours signifiant une rupture avec son héritage, ont rendu quelques cadres réticents à se montrer publiquement aux côtés du nouveau leadership.
Une scène d’énergie mêlée de défiances
Visuellement, la juxtaposition des slogans enthousiastes et des sièges vides a résumé la situation de Renaissance : d’un côté, des militants mobilisés et un appel à renouvellement ; de l’autre, des tensions internes et des absences symboliques.
Le congrès a donc servi à la fois de vitrine et de révélateur. Il a permis à Gabriel Attal d’affirmer une direction nouvelle pour le parti, tout en exposant la fragilité apparente d’une unité qui reste à consolider avant les échéances électorales à venir.
Ce que dit l’assemblée nationale du parti
Au‑delà des absences, le congrès a rassemblé une large partie des militants autour de travaux et d’échanges organisés tout au long du week‑end. Les discussions ont porté sur la nécessité de refonder l’identité politique de Renaissance et d’articuler un projet susceptible de porter des ambitions pour 2027.
Les dirigeants présents ont insisté sur la nécessité de traduire en propositions le message de renouvellement, sans pour autant livrer dans l’immédiat un programme exhaustif ou des engagements chiffrés. Le calendrier interne et les étapes de cette refondation n’ont pas été détaillés dans le discours de clôture.
Sur le plan politique, la convocation d’un « nouveau chapitre » laisse entendre que des arbitrages importants sont à prévoir dans les prochains mois, que ce soit sur le positionnement idéologique, les alliances futures ou le mode de désignation des têtes de liste et éventuels candidats.
Renaissance sort de ce congrès avec une feuille d’intentions et une image contrastée : un leadership désigné et volontariste, mais aussi des réserves manifestes chez certains cadres historiques. Le parti devra rapidement transformer la parole de samedi et dimanche en actes concrets pour convaincre l’appareil et l’électorat.
Le congrès d’Arras aura donc été, selon les participants, une étape de transition — susceptible d’ouvrir une ère nouvelle si les acteurs internes parviennent à traduire les ambitions affichées en projets opérationnels et rassemblants.