Gel des nouvelles dépenses de communication jusqu’à la fin 2025
Matignon a annoncé que le premier ministre, Sébastien Lecornu, a « décidé de suspendre, à compter de ce jour et jusqu’à la fin de l’année 2025, l’engagement de toute nouvelle dépense de communication par les ministères, les agences et opérateurs de l’Etat ». Cette suspension vise à réduire les coûts liés aux actions de communication publique.
La mesure comporte des exceptions précises. Sont exclues du gel « les campagnes liées à la santé publique et aux recrutements de la fonction publique », ainsi que « les projets déjà engagés – c’est‑à‑dire ayant fait l’objet de contrats signés ». Parallèlement, Matignon indique avoir lancé « une revue générale des dépenses de communication de l’Etat, des agences et opérateurs » pour « définir les priorités en matière de communication publique ».
Montant attendu des économies et calendrier
Selon Matignon, le gel annoncé doit permettre une économie d’au moins 50 millions d’euros pour la fin 2025, en se référant au niveau de dépenses observé l’année précédente. En 2024, les dépenses de communication de l’État s’étaient élevées à 440 millions d’euros.
Le communiqué précise aussi que cette décision s’inscrit dans un objectif plus large : atteindre une réduction de 20 % des dépenses de communication en 2026 par rapport au niveau de 2025, assure Matignon. Les crédits libérés devront, selon l’exécutif, être réorientés vers « les politiques publiques ayant un impact direct pour les citoyens ».
Une réorganisation préalable : la mission « Etat efficace »
La décision intervient à la suite des propositions de la mission dite « Etat efficace », présentée comme chargée de proposer « des mesures d’efficacité du service public ». Dans ce cadre, l’exécutif a acté la suppression de plusieurs structures et délégations interministérielles.
Parmi les suppressions mentionnées figure la délégation chargée du service national universel, mesure justifiée par la « création prochaine » d’un « service militaire volontaire ». Le communiqué lie ces ajustements organisationnels à la volonté d’optimiser le fonctionnement de l’administration et ses dépenses.
Objectifs politiques et contraintes budgétaires
Le premier ministre prépare un projet de budget qualifié de contraint, en raison de l’ampleur de la dette et des déficits. L’exécutif présente ces mesures comme des actions de « rationalisation des dépenses publiques » visant à « garantir que chaque euro dépensé soit utile pour rendre le service public aux Français », indiquent les services du premier ministre.
Outre la réduction nominale des dépenses, le texte officiel insiste sur la nécessité d’affecter les moyens de communication à des objectifs opérationnels mesurables. Le contrôle des nouveaux engagements vise ainsi à concentrer les moyens sur des campagnes prioritaires et déjà contractualisées.
Les annonces laissent cependant des questions pratiques ouvertes : modalités précises de la revue des dépenses, calendrier détaillé de réaffectation des crédits et critères définitifs de priorisation. Le communiqué renvoie ces éléments à des travaux ultérieurs menés par les services de l’Etat.
En l’état, la décision constitue une première étape budgétaire et organisationnelle, présentée par l’exécutif comme une réponse à la contrainte financière, tout en visant à maintenir les campagnes jugées indispensables pour la santé publique et le recrutement dans la fonction publique.