Condamnation et faits reprochés
Un homme originaire de Centrafrique, âgé de 27 ans, a été condamné à dix-huit ans de prison par la cour criminelle départementale de Paris pour deux viols commis le même jour dans la capitale, en novembre 2023.
L’affaire, jugée sur trois jours, porte sur des agressions survenues le samedi 11 novembre 2023. Les deux victimes, jeunes femmes, ont été violées à quelques minutes d’écart dans le hall de leur immeuble respectif, sous la menace d’un couteau artisanal.
Le délibéré, rendu vendredi 26 septembre, a été particulièrement bref — moins d’une heure — et a abouti à la condamnation de Jordy Goukara, alors identifié comme sans domicile fixe et placé sous obligation de quitter le territoire (OQTF). La cour, composée de cinq magistrats professionnels, l’a reconnu coupable des deux viols.
Déroulé du procès et témoignages
Les éléments présentés au procès décrivent une succession d’agressions commises le même après-midi. Me Romain Vanni, avocat de la deuxième victime, Claire Geronimi, a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) : « Il a été condamné pour des viols en concours, ce qui est très rare. Il y a deux viols sauvages commis en un peu moins d’une heure. »
Selon les déclarations recueillies pendant l’audience, le mis en cause « disait que ce jour-là il avait envie de femmes. Il déambulait dans Paris, il était vraiment en prédation », a relaté l’avocat à l’issue du procès. Ces propos, tels que rapportés par la défense et les parties civiles pendant les débats, ont contribué à caractériser la volonté et la répétition des actes ce jour-là.
La cour a par ailleurs décidé d’ajouter à la peine principale une interdiction du territoire, visant à empêcher le condamné de séjourner en France à l’issue de sa détention.
La trajectoire de l’une des victimes : médiatisation et engagement
Parmi les deux victimes figura Claire Geronimi, alors consultante en finance. Depuis le viol, elle est devenue une figure médiatique, intervenant sur des plateaux de télévision pour dénoncer ce qu’elle décrit comme des dysfonctionnements liés aux obligations de quitter le territoire (OQTF) en France. L’information sur son engagement et ses prises de parole a été confirmée par son avocat à l’AFP.
Elle a également créé une organisation de soutien aux femmes victimes de violences sexuelles. Aujourd’hui âgée de 28 ans, elle occupe la fonction de vice-présidente de l’Union des droites pour la République (UDR), le parti d’Éric Ciotti, allié du Rassemblement national, selon les éléments rapportés lors du procès et par les communiqués publics qu’elle a tenus.
À la suite du verdict, Claire Geronimi a réagi sur le réseau social X (anciennement Twitter) : « Dix-huit ans de réclusion, une interdiction du territoire. Une peine plus lourde que je n’osais l’imaginer. La justice a prouvé qu’elle pouvait être à la hauteur. » Cette publication, datée du vendredi soir suivant le rendu du délibéré, a été citée pendant la phase de communication post-judiciaire.
Enjeux judiciaires et perspectives
Les magistrats ont retenu la qualification de « viols en concours », une circonstance que Me Vanni a décrite comme « très rare » en matière pénale. Le caractère proche dans le temps des deux agressions et la similitude des procédés (menace au couteau artisanal dans les halls d’immeuble) ont pesé dans l’appréciation de la cour.
Le prononcé d’une peine de dix-huit ans de réclusion criminelle et d’une interdiction de territoire marque la gravité des faits tels que reconstitués au cours du procès. Les parties civiles ont obtenu une reconnaissance pénale des violences subies ; la décision judiciaire et ses motifs figureront dans la réponse écrite motivée de la cour.
Les sources des éléments rapportés dans cet article sont les déclarations des avocats et la dépêche de l’Agence France-Presse mentionnant le déroulé du procès et les réactions publiques. Les citations intégrées proviennent des communications attribuées aux protagonistes durant et immédiatement après le procès.
Bilan et réactions
Le verdict a suscité des réactions contrastées, issues principalement des victimes et de leurs conseils. Pour l’une d’elles, la peine dépasse ses attentes et est perçue comme une forme de reconnaissance de la gravité des faits. Du côté institutionnel, le dossier met en lumière des questions récurrentes autour des procédures d’OQTF et de la prise en charge des auteurs en situation irrégulière, thèmes qui ont été évoqués par la victime médiatisée lors de ses interventions publiques.
La cour criminelle départementale a clos ce dossier par une décision ferme, tandis que les conséquences pratiques et politiques de l’affaire devraient se poursuivre dans les débats publics et associatifs autour de la prévention des agressions et du soutien aux victimes.