La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a annoncé qu’elle ne rencontrerait de nouveau le Premier ministre Sébastien Lecornu qu’« uniquement » après la journée de mobilisation prévue le 2 octobre et « sur la base » d’un « rapport de force ». Cette position traduit la volonté du syndicat de conditionner la reprise du dialogue à une démonstration de force sociale après les mobilisations récentes. citeturn0search1
Des mots forts et des rendez‑vous manqués
À la sortie de son entretien avec M. Lecornu, la dirigeante de la CGT a résumé son désaccord en des termes incisifs. Elle a notamment lancé : « Pour la rupture, on reviendra ! », en réaction aux premières orientations affichées par le nouveau chef du gouvernement lors d’un entretien avec Le Parisien. Selon elle, M. Lecornu « ferme la porte sur les retraites et sur la taxe Zucman » et ne s’engage « toujours pas clairement » sur d’autres « lignes rouges ». citeturn2search1turn2search0
La rencontre à Matignon — qui a réuni les organisations syndicales et le Premier ministre — n’a pas permis d’aplanir ces divergences. Les syndicats ont estimé que les échanges étaient peu productifs et, face à l’absence de réponses concrètes, ont décidé d’appeler à une nouvelle journée de grève et de manifestations le 2 octobre. Cet appel fait suite à une première journée de mobilisation le 18 septembre et s’inscrit dans une séquence de protestations entamée début septembre. citeturn0search4turn0search1
Contenu et calendrier des échanges
Le Premier ministre, de son côté, a exprimé son intention de poursuivre les consultations et a proposé de recevoir de nouveau l’intersyndicale dans les jours suivants la réunion à Matignon. Il a demandé aux organisations de lui transmettre des contributions sur plusieurs thèmes liés au travail et à la protection sociale, selon des comptes rendus de la presse. Ces sollicitations visent à nourrir des discussions sur des sujets comme la protection sociale, la réindustrialisation et la qualité de vie au travail. citeturn0news13
Pour la CGT, ce calendrier ne suffit pas. Sophie Binet a averti qu’il faudrait des « actes de rupture forts et immédiats » pour répondre aux exigences du syndicat, et a mis en garde M. Lecornu en évoquant, à l’issue de l’entretien, le risque de rejoindre « le cimetière des Premiers ministres » d’Emmanuel Macron si ces ruptures n’étaient pas affichées. Cette imagerie visait à souligner la fragilité politique qu’entraîne, selon elle, l’absence de mesures claires. citeturn2search1turn2search0
Stratégie syndicale et temporalité politique
La CGT fait reposer sa stratégie sur la mobilisation de la rue pour peser sur le calendrier politique : la confédération souhaite maintenir la pression « jusqu’à la fin des débats parlementaires, en décembre », afin que le projet de budget soit placé « sous la surveillance du monde du travail », a déclaré Sophie Binet. Le calendrier parlementaire est ainsi présenté par la CGT comme un horizon déterminant pour infléchir les choix gouvernementaux. citeturn0search1turn0search4
Les organisations syndicales se trouvent à présent dans une double logique : affirmer une capacité de mobilisation immédiate (les journées de grève et de manifestation) tout en demandant des engagements écrits et des actes politiques concrets. Selon les sources de presse, les prochains rendez‑vous entre l’exécutif et les syndicats devraient permettre de mesurer si ces demandes peuvent déboucher sur des réponses chiffrées ou des arbitrages politiques tangibles. citeturn0news13turn0search4
Sur le plan public, la séquence témoigne d’une polarisation accrue entre un gouvernement en phase de consultation et des syndicats qui exigent des garanties immédiates. Les prochaines dates de mobilisation et les échéances parlementaires serviront de points d’observation pour évaluer si le rapport de forces avancé par la CGT produira des compromis ou intensifiera la confrontation sociale.