Blocage à l’entrée de la mairie de Mamoudzou
À l’entrée de la mairie de Mamoudzou, une barrière métallique interdit l’un des accès aux escaliers. Deux nambawane, ces grandes pièces de coton traditionnelles, sont déployées et forment une barrière visuelle et symbolique devant le bâtiment.
Sur les étoffes, figurent les visages de Zéna M’Déré et de Younoussa Bamana, deux figures tutélaires du débat politique et historique autour de Mayotte. Zéna M’Déré est présentée comme la leader des Chatouilleuses, mouvement de femmes activistes des années 1960, et Younoussa Bamana comme un ancien député et président du conseil général. Le collectif à l’origine du blocage revendique ainsi un lien explicite avec l’histoire locale.
Un service d’état civil et une antenne hospitalière inaccessibles
« Le combat continue », proclame Safina Soula, identifiée comme la leader du Collectif des citoyens de Mayotte 2018. Depuis la mi‑août, ce collectif maintient le blocage de l’accès au service de l’état civil de la plus grande commune du département.
La mobilisation touche également l’antenne de déclaration des naissances du centre hospitalier de Mayotte (CHM). Selon le constat rapporté, l’organisation du blocus empêche les jeunes parents de se présenter pour déclarer la naissance de leur enfant, interrompant ainsi l’accès à ces démarches administratives sur place.
Origine de la mobilisation : sport, identité et relations internationales
Le collectif explique que son mouvement a trouvé son origine dans un incident survenu aux Jeux des jeunes de l’océan Indien, organisés début août aux Seychelles. D’après les informations fournies, des jeunes basketteuses de Mayotte sont rentrées avec une médaille d’or, mais les Comores, adversaires, ont demandé leur disqualification.
Le Collectif des citoyens de Mayotte 2018 qualifie cet épisode de « scandaleux » et y voit une illustration des tensions persistantes entre Mayotte et l’Union des Comores. Le texte rappelle par ailleurs que le gouvernement comorien conteste régulièrement l’appartenance de Mayotte à la France, y compris devant les Nations unies, et que cette contestation alimente l’indignation du collectif.
Positions et revendications du collectif
Le collectif est décrit comme défendant des positions radicales contre l’immigration clandestine, une immigration présentée comme provenant majoritairement des Comores voisines. Cette posture figure parmi les motivations avancées pour expliquer la durée et l’intensité du blocage.
En déployant des symboles historiques et en bloquant des services publics sensibles, les manifestants cherchent visiblement à associer leur action à une défense plus large de l’appartenance de Mayotte à la France et à une protestation contre ce qu’ils perçoivent comme des attaques symboliques ou concrètes à cette appartenance.
Conséquences immédiates et questionnements
Sur le terrain, la conséquence la plus concrète rapportée est l’impossibilité pour certains parents d’accomplir la déclaration de naissance de leur enfant. Cette situation pose des difficultés administratives directes aux personnes concernées et soulève des questions sur la gestion des services publics pendant la durée du blocage.
Le texte original ne précise pas à quelle échéance ni selon quelles modalités le blocage pourrait cesser, ni quelles réponses les autorités locales ou nationales ont apportées jusqu’à présent. Ces éléments restent à confirmer par des sources officielles ou des communiqués ultérieurs.
La mobilisation illustre, en tout cas, la manière dont des événements sportifs et des revendications diplomatiques peuvent se traduire sur le terrain par des actions qui affectent des services administratifs essentiels et l’ordre public local.
Sans informations supplémentaires vérifiées, il convient de garder une prudence sur l’évolution de la situation et sur l’ampleur réelle des impacts au‑delà des cas rapportés ici.