Un gel des moyens de fonctionnement annoncé par Matignon
Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a annoncé lundi 29 septembre 2025 que les « moyens de fonctionnement » des administrations et organismes dont le budget dépend de Matignon ne seront pas augmentés dans le prochain projet de loi de finances, « dans un souci d’exemplarité ». L’annonce a été relayée par les services du gouvernement et confirmée auprès de l’Agence France‑Presse (AFP).
Selon Matignon, ce gel doit permettre d’économiser 4 millions d’euros sur des dépenses de fonctionnement qui, hors masse salariale, s’élèvent à 430 millions d’euros. Ces crédits couvrent notamment l’entretien des bâtiments, le chauffage, l’essence des véhicules de service et les frais de représentation.
Portée et exceptions de la mesure
Le communiqué précise que les remplacements d’agents seront « limités au strict minimum ». Toutefois, les moyens liés à la défense et à la sécurité nationale ne sont pas concernés par cette restriction, ce qui exclut de facto certains postes et matériels jugés essentiels au maintien de la continuité des services publics.
Cette décision de Matignon intervient après une annonce similaire de l’Élysée. Le président de la République avait en effet indiqué, dimanche précédent, que la présidence ne demanderait pas d’augmentation de sa dotation pour 2026, pour la deuxième année consécutive, « dans un souci d’exemplarité et de solidarité dans une période où tout le monde doit se serrer la ceinture ». Les crédits de la présidence pour 2026 devraient rester à 122,6 millions d’euros, soit le même niveau qu’en 2024 et en 2025.
Un objectif chiffré: réduire le « train de vie » de l’État
Dans un entretien publié par Le Parisien et mis en ligne vendredi, M. Lecornu a fixé un objectif global: réduire de 6 milliards d’euros le « train de vie » de l’État. Les services du Premier ministre expliquent que « l’ensemble des services, administrations, organismes et autorités administratives indépendantes dont le budget relève de Matignon ne verront pas leurs moyens de fonctionnement augmenter en 2026 par rapport au niveau de 2025 ».
Matignon motive cette contrainte budgétaire par la raréfaction des ressources publiques et par la nécessité que l’État rende « un meilleur service à nos concitoyens à moindre coût ». Pour conduire ces économies, l’exécutif a mis en place une mission baptisée « État efficace », destinée à identifier et réduire les dépenses des administrations.
Mesures connexes: communication et structures interministérielles
Le chef du gouvernement a déjà annoncé la suspension, pour l’année en cours, des nouveaux frais de communication des ministères, opérateurs et agences de l’État. L’objectif affiché est de réduire ces frais de 20 % l’an prochain. En 2024, les dépenses de communication s’étaient élevées à 440 millions d’euros; Matignon estime que le gel pour la fin de l’année représente une économie d’au moins 50 millions d’euros.
Par ailleurs, Matignon avait précédemment indiqué la suppression, par voie réglementaire, de plusieurs structures et délégations interministérielles, dont celle en charge du service national universel (SNU). Ces mesures visent à rationaliser l’organisation administrative et à supprimer des doublons institutionnels.
Mesures symboliques sur les avantages des anciens premiers ministres
Dans la continuité de ces décisions, Sébastien Lecornu a signé un décret le 17 septembre 2025 supprimant les derniers avantages « à vie » dont bénéficiaient les anciens premiers ministres. Ces avantages comprenaient l’usage d’un véhicule avec chauffeur ainsi qu’une protection policière; le décret vise à restreindre ces dispositifs désormais perçus comme incompatibles avec l’exigence d’exemplarité budgétaire.
Au total, l’ensemble de ces annonces illustre la volonté de l’exécutif de montrer une discipline budgétaire visible, à la fois par des économies ciblées et par des mesures symboliques. Les modalités précises de mise en œuvre, les éventuelles réaffectations de crédits et l’impact concret sur le fonctionnement quotidien des services publics resteront à suivre lors de l’examen du projet de loi de finances 2026.