Après la démission de Lecornu, Edouard Philippe pousse Macron à démissionner pour organiser une présidentielle anticipée et marque la recomposition du centre

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Moins de 24 heures après la démission de Sébastien Lecornu, Edouard Philippe (maire du Havre, président d’Horizons) demande à Emmanuel Macron de programmer sa démission pour organiser une élection présidentielle anticipée une fois le budget adopté, rejetant la dissolution. Ce positionnement, plus tranché que celui de Gabriel Attal, illustre la recomposition du centre et soulève d’importantes questions institutionnelles et électorales.

Moins de vingt‑quatre heures après la démission de Sébastien Lecornu, Edouard Philippe est sorti de sa réserve pour lancer une nouvelle charge publique. Invité de RTL le mardi 7 octobre au matin, l’ancien Premier ministre (2017‑2020) a demandé au chef de l’État de programmer sa démission afin de permettre l’organisation d’une élection présidentielle anticipée, une fois adopté le budget.

Un appel à la démission présidentielle plutôt qu’à la dissolution

Par cette prise de position, Edouard Philippe écarte la voie de la dissolution — une option qu’il jugeait jusque‑là « inéluctable » — et propose une alternative radicale au jeu politique en cours. Le maire du Havre, et président du parti Horizons, insiste pour que la crise soit traitée par le garant des institutions plutôt que par une recomposition gouvernementale.

Dans son intervention, il a dénoncé « l’affaissement de l’État », estimant que la solution ne peut émaner que du président de la République. « On ne va pas faire durer ce que nous vivons depuis six mois pendant dix‑huit mois encore, c’est beaucoup trop long », a‑t‑il déclaré, qualifiant la situation d’« un jeu politique affligeant ». Selon lui, le président « s’honorerait » en choisissant de provoquer une élection plutôt que d’opter pour une dissolution ou un maintien de la situation actuelle.

Un positionnement plus tranché que celui de Gabriel Attal

Cette rupture est décrite comme plus radicale que la prise de distance observée ces dernières semaines chez d’autres figures du bloc central. L’ancien Premier ministre Gabriel Attal (janvier‑septembre 2024), lui aussi candidat déclaré à la prochaine présidentielle, a, depuis la démission de Sébastien Lecornu, accéléré sa distanciation à l’égard d’Emmanuel Macron.

Contrairement à Edouard Philippe, qui propose une sortie par la démission présidentielle suivie d’un scrutin anticipé, Gabriel Attal a choisi d’orienter ses critiques directement contre le chef de l’État. Interrogé au « 20 heures » de TF1 lundi, il a affirmé : « Je ne comprends plus les décisions du président de la République. Il y a eu la dissolution, et il y a depuis des décisions qui donnent le sentiment d’une forme d’acharnement à vouloir garder la main. »

Ces prises de position reflètent un repositionnement marqué au sein du centre et du centre‑droit, où des responsables auparavant proches du pouvoir exécutif affichent désormais des désaccords publics sur la stratégie à adopter face à la crise politique.

Les enjeux et les incertitudes

La proposition d’Edouard Philippe soulève plusieurs questions institutionnelles et politiques. L’organisation d’une élection présidentielle anticipée suppose des étapes immobilières, notamment l’adoption d’un budget préalable à toute dissolution ou annonce de calendrier électoral. Le calendrier que le président envisagerait si le premier ministre démissionnaire n’aboutissait pas à un compromis d’ici à mercredi demeure, dans le récit public, une hypothèse évoquée par l’exécutif.

Sans entrer dans des spéculations sur la réaction d’Emmanuel Macron, ces déclarations traduisent une montée des tensions dans le camp central et la difficulté apparente à stabiliser la majorité et le fonctionnement des institutions. Elles témoignent aussi d’une compétition croissante entre personnalités aspirant à la présidence, chacune testant sa capacité à proposer une issue différente à la crise.

Sur le plan politique, la confrontation entre l’idée d’une dissolution et celle d’une démission présidentielle suivie d’un scrutin anticipé illustre la divergence de diagnostics : faut‑il relancer la scène politique par des élections générales ou provoquer un renouvellement au sommet de l’État pour répondre à une « crise de l’autorité », selon la terminologie employée par certains acteurs ?

Les prochains jours seront déterminants pour savoir si ces propositions resteront des positions de campagne ou si elles influeront sur des décisions effectives au sommet de l’État. En attendant, les déclarations publiques d’Edouard Philippe et de Gabriel Attal signalent une recomposition des tactiques politiques au sein du centre, avec des conséquences possibles pour le calendrier institutionnel et électoral du pays.

Parlons Politique

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