Parlement européen rejette à nouveau les motions de censure contre Ursula von der Leyen, révélant tensions sur souveraineté économique et gouvernance

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Le 9 octobre, le Parlement européen a rejeté deux motions de censure contre la présidente de la Commission Ursula von der Leyen : celle de l’extrême droite (179 pour, 378 contre, 37 abstentions) et celle de la gauche radicale (133 pour, 383 contre, 78 abstentions), aucune n’ayant atteint les deux tiers requis. Les textes dénonçaient un affaiblissement de la souveraineté économique et une gouvernance « opaque » et « autoritaire » ; leur rejet, après une première tentative en juillet, sonne comme un avertissement politique et souligne les tensions persistantes autour de la direction de la Commission.

Jeudi 9 octobre, les eurodéputés réunis en session plénière ont rejeté deux motions de censure déposées contre la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Les deux textes soumis n’ont pas atteint le seuil requis, fixé aux deux tiers des suffrages exprimés.

Les chiffres du vote

La motion présentée par l’extrême droite a obtenu 179 voix pour, 378 contre et 37 abstentions. La motion portée par la gauche radicale a recueilli 133 voix pour, 383 contre et 78 abstentions. Ces résultats interviennent trois mois après le rejet d’une première motion, en juillet dernier.

En juillet, 175 membres avaient soutenu cette première motion, 360 s’y étaient opposés et 18 s’étaient abstenus, selon les comptes rendus du Parlement européen.

Deux motions aux motifs distincts

La première motion, déposée par le groupe des « Patriotes pour l’Europe » (PfE) et emmenée par Jordan Bardella, accusait la présidente de la Commission d’affaiblir la souveraineté économique de l’Union européenne. Les auteurs du texte citent notamment des accords commerciaux récents avec les États-Unis et le Mercosur, jugés « néfastes pour les agriculteurs européens », ainsi que des politiques environnementales considérées comme trop contraignantes pour certains acteurs.

La seconde motion, portée par La Gauche et défendue par Manon Aubry, visait la gouvernance même de l’exécutif communautaire. Les élus de gauche radicale ont qualifié la gestion de la Commission d’« opaque » et « autoritaire », reprochant une concentration excessive du pouvoir, un manque de transparence dans la prise de décision et des compromis jugés trop favorables aux intérêts de la droite et aux milieux économiques, notamment sur les dossiers sociaux, climatiques et migratoires.

La défense d’Ursula von der Leyen

Pour se défendre, Ursula von der Leyen a adopté une posture plus conciliante que lors de l’épisode précédent. Lors d’un débat conjoint au Parlement européen, elle a déclaré : « Ce que je veux dire, c’est que nous devons nous concentrer sur ce qui est vraiment important, à savoir répondre aux attentes des Européens. »

La présidente de la Commission s’était également entretenue longuement avec les chefs de file des trois familles politiques qui l’avaient soutenue lors de sa réélection en juillet 2024 : le Parti populaire européen (PPE), les sociaux-démocrates (S&D) et les libéraux de Renew Europe.

Réactions des groupes et contexte politique

Les élus S&D, qui ont refusé de « jouer le jeu des extrêmes », ont dénoncé un recul des ambitions écologiques et une gouvernance jugée trop verticale de la présidence. Iratxe García Pérez, cheffe de file des sociaux-démocrates, a rappelé la nécessité d’un dialogue renforcé avec le Parlement.

Du côté des libéraux de Renew Europe, dont la présidente Valérie Hayer a appelé Ursula von der Leyen à « reprendre la main », les critiques visaient l’abandon de certains textes sur le greenwashing et les rapprochements stratégiques entre le PPE et l’extrême droite.

Les deux derniers rejets des motions de censure ont néanmoins été perçus comme un avertissement politique adressé à la présidente de la Commission, soulignant les tensions persistantes entre l’exécutif européen et plusieurs groupes du Parlement.

Le mécanisme de censure et son historique

La motion de censure est un outil prévu par les traités, susceptible d’aboutir à la démission collective de la Commission européenne, y compris de son président. Si une motion était adoptée, elle conduirait à la démission de l’ensemble de la Commission.

Depuis 1999, une dizaine de tentatives de mise en œuvre de ce mécanisme ont été menées, mais aucune n’a jamais été adoptée. La Commission sortante reste en fonction pour traiter les affaires courantes jusqu’à la nomination d’un nouvel exécutif ; les nouveaux commissaires terminent alors le mandat confié à leurs prédécesseurs.

En juillet 2025, Ursula von der Leyen avait déjà affronté une première motion de censure en lien avec le dossier dit « Pfizergate », dans lequel elle était impliquée selon les auteurs du texte. Ce vote avait abouti à 175 voix pour, 360 contre et 18 abstentions.

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