Ancienne ministre et ancienne maire de Strasbourg, Catherine Trautmann a annoncé, vendredi 10 octobre, sa candidature aux élections municipales prévues en mars prochain. Elle a fait cette déclaration lors d’une conférence de presse tenue devant la gare de Strasbourg : « Par respect pour les Strasbourgeoises et pour les Strasbourgeois et par amour pour ma ville, je m’engage aujourd’hui à être candidate aux élections municipales », a-t-elle déclaré.
Annonce publique et motivation
Conseillère municipale depuis, Mme Trautmann affirme avoir été « encouragée, sollicitée, voire parfois sommée » par des habitants de la ville « de prendre [ses] responsabilités ». Elle met en avant son attachement à Strasbourg et justifie sa décision par la volonté de répondre aux inquiétudes locales.
Dans son intervention, elle a estimé que Strasbourg avait « perdu sa place » et évoqué un « déclassement » qu’elle attribue au « mandat actuel qui a désuni, déconstruit, déstabilisé et rabaissé ». Ces termes dessinent sa ligne d’attaque principale pour la campagne : restaurer la stature de la ville et apaiser le climat municipal.
Parcours politique et bilan électoral
Catherine Trautmann, 74 ans, a occupé la mairie de Strasbourg de 1989 à 1997, puis de 2000 à 2001, l’interruption correspondant à ses fonctions ministérielles. Elle a été ministre de la Culture du gouvernement Jospin entre 1997 et 2000. Sur la scène européenne, elle a été députée européenne de 1989 à 1997 puis de 2004 à 2014.
Aux municipales de 2020, Mme Trautmann avait déjà mené une liste. Elle était arrivée en troisième position lors du second tour, recueillant 23,33 % des suffrages, selon les résultats officiels de l’époque cités pendant son annonce.
Stratégie de campagne et équipe
Sur la composition de sa liste, elle a été volontairement évasive : la team ne détaillera pas encore tous ses noms mais sera, assure-t-elle, « ouverte » et mêlera « l’expérience et la compétence de celles et ceux qui ont déjà fait leur preuve à l’énergie, à la créativité et au regard neuf de nouvelles générations ».
Âgée de 74 ans, Mme Trautmann a ironisé sur son âge en déclarant être « dans les prolongations comme on dit en foot », tout en précisant avoir « vérifié l’état de la machine » et sa capacité à « tenir la course ». Elle met en avant son « expérience » et sa « capacité d’écoute » et assure que, si elle est élue, « ce sera un mandat de réparation », visant notamment à « retrouver des marges de manœuvre financières » et à « apaiser la ville ».
Refus d’alliances et réactions politiques
Interrogée sur de possibles alliances avec les écologistes, les centristes ou la droite, Mme Trautmann a été ferme : « la seule alliance est celle avec les Strasbourgeois ». Elle a ainsi exclu de préciser toute alliance formelle au moment de l’annonce.
La maire sortante, Jeanne Barseghian (Les Ecologistes), a réagi à cette candidature lors d’un échange avec l’Agence France-Presse. Selon Mme Barseghian, Mme Trautmann « est dans une opposition extrêmement virulente et pendant tout le mandat s’est beaucoup rapprochée de la droite ». La maire a ajouté qu’« c’est aux socialistes de savoir quelle ligne ils souhaitent porter, s’ils souhaitent porter une ligne qui permet d’envisager une union ou s’ils restent sur une ligne qui est une ligne d’opposition ».
Parmi les autres candidats annoncés figurent le centriste Pierre Jakubowicz, investi par le parti Horizons d’Édouard Philippe, et Jean-Philippe Vetter, investi par Les Républicains (LR). Ces candidatures composent le paysage compétitif que Mme Trautmann entend affronter en vue du scrutin de mars prochain.
Mme Trautmann n’a pas fourni de calendrier détaillé de campagne ni dévoilé l’ensemble des piliers programmatiques. Plusieurs éléments restent donc à préciser dans les semaines à venir, notamment la liste complète de ses colistiers et ses propositions chiffrées pour redresser les marges financières de la commune.