28 créateurs européens à Paris: visions de la mode durable — upcycling, réemploi et matériaux innovants pour contrer la fast fashion et impulser la transition textile UE

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À Europa Experience (Paris) jusqu’au 31 octobre, l’exposition « 28 visions de la mode durable » réunit 28 créateurs européens qui valorisent upcycling, réemploi et matériaux innovants pour proposer des alternatives à la fast fashion. L’événement articule créations concrètes et enjeux législatifs (stratégie textile UE, loi anti‑fast fashion, révision du REACH) pour accompagner la transition vers une mode plus circulaire.

Alors que le Bazar de l’Hôtel de Ville à Paris a déclenché la controverse en ouvrant ses portes à la marque chinoise Shein, symbole d’une mode ultra‑éphémère mondialisée, l’exposition « 28 visions de la mode durable » propose un autre regard.

Une exposition interactive dédiée à la transition

Inaugurée le 16 octobre à Europa Experience, un lieu interactif et gratuit dédié à l’Union européenne, l’installation met en lumière le travail de vingt‑huit créateurs européens. L’exposition invite à la réflexion sur les vêtements que nous achetons et se tient, selon le même communiqué, du 1er au 31 octobre — elle est annoncée comme visible jusqu’à la fin du mois.

Les pièces présentées privilégient les démarches d’upcycling et de réemploi : des designers redonnent vie à des matières ou à des objets destinés à être jetés. On y trouve une grande variété de tissus, mais aussi des matériaux inattendus, comme des câbles électriques détournés en composants textiles.

La sélection comprend majoritairement des créations issues de l’univers du luxe — certaines ont déjà défilé lors de Fashion Week ou foulé le tapis rouge — tandis que d’autres proviennent du prêt‑à‑porter. Cette diversité interroge la capacité du secteur, quel qu’il soit, à transformer en profondeur ses pratiques.

Créateurs et démarches exemplaires

Plusieurs créateurs mettent en avant des procédés durables. Ronald van der Kemp, créateur éponyme, souligne le rôle du luxe dans la promotion d’une mode plus vertueuse : « Nous devons observer le secteur du luxe avec le même regard critique que celui porté à la fast fashion, puisque la haute couture crée les tendances », explique‑t‑il. Il affirme par ailleurs que les créateurs ont la responsabilité de transformer les convictions éthiques en pratiques concrètes.

Parmi les initiatives citées, la marque ukrainienne Kseniaschnaider valorise le denim vintage en donnant une seconde vie à 200 kilos de déchets textiles et 100 kilos de vêtements de sport de seconde main en une saison. La marque grecque Unsung Weavers renouvelle des techniques traditionnelles de fabrication de la laine, tandis que la Suédoise Bea Szenfeld explore des matières nouvelles, comme le papier.

Chiffres, risques chimiques et cadre législatif

Le constat dressé par l’exposition est étayé par des chiffres : les Européens consomment près de 26 kg de textiles par an, en jettent environ 11 kg, et seul 1 % de ces vêtements est ensuite recyclé. Face à ces volumes, l’empreinte environnementale de l’industrie textile apparaît considérable.

Sur le plan sanitaire et environnemental, l’utilisation massive de produits chimiques est pointée : « Au total, 8 000 substances chimiques de synthèse sont utilisées dans le processus de fabrication des vêtements. Une contamination aux polluants éternels a même été constatée », explique la députée européenne Saskia Bricmont (Verts/ALDE) dans le texte accompagnant l’exposition.

Pour accompagner la transition, le texte rappelle plusieurs avancées législatives. La stratégie européenne pour des textiles durables et circulaires, feuille de route publiée depuis 2022, propose des mesures couvrant l’ensemble du cycle de vie des produits. Une directive européenne sur les déchets, datant de 2008 et révisée cette année, inclut désormais les déchets textiles depuis le 16 octobre.

En France, la loi anti‑fast fashion, adoptée au Sénat le 10 juin dernier, vise notamment à mieux informer les consommateurs face à des modes de production et de consommation délétères pour les droits sociaux et l’environnement. Le texte prévoit aussi d’appliquer le principe du « pollueur‑payeur » aux géants de la mode ultra‑rapide, comme Shein ou Temu, et annonce que la publicité et la promotion de ces marques feront prochainement l’objet d’une interdiction.

La révision du règlement européen REACH, qui interdit certains produits chimiques sur le marché unique, figure parmi les prochains chantiers cités par des responsables européens. Selon la députée citée, cette révision permettrait d’interdire des substances nocives et de réduire les contaminations liées à la fabrication textile.

Des alternatives présentées

Les créations exposées à Europa Experience montrent qu’il existe des alternatives vers une mode plus consciente et responsable. Les initiatives de marques de couture, lorsqu’elles s’accompagnent de nouvelles normes de production, constituent un pas important vers la transformation du secteur.

L’exposition « 28 visions de la mode durable » est présentée jusqu’au 31 octobre à Europa Experience, 28 Place de la Madeleine, 75008 Paris. Pour plus d’informations, la communication renvoie à la page d’Europa Experience Paris.

Parlons Politique

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