Retraites 2023 : la CFDT affirme que la réforme est suspendue et exige un débat national sur pénibilité, points et transparence PLF/PLFSS

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Marylise Léon (CFDT) conteste le « décalage » évoqué par Macron et affirme que la réforme des retraites de 2023 est suspendue. Elle demande un débat national — intégrant la pénibilité, un système « à la carte » par points et la transparence PLF/PLFSS — avant la conférence sur les retraites prévue fin novembre.

Conflit sur la sémantique : « suspension » vs « décalage »

La secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, a publiquement réfuté la formulation utilisée par le président Emmanuel Macron lors d’un déplacement en Slovénie : selon lui, il n’y aurait « ni abrogation, ni suspension » de la réforme des retraites, seulement un « décalage ». Face à cette déclaration, Mme Léon estime que la réalité est différente et rappelle que, « comme il le dit lui‑même, les faits sont têtus ».

Dans un entretien paru dans Libération le mercredi 22 octobre, la dirigeante syndicale affirme que « la réforme de 2023 est bel et bien suspendue, comme l’a dit très clairement le premier ministre encore ce mardi 21 octobre à l’Assemblée ». Cette lecture diverge donc de celle du chef de l’État et met en lumière un désaccord de communication entre l’exécutif et une organisation syndicale majeure.

Exigence d’un débat national sur l’avenir des retraites

Pour Marylise Léon, la suspension — telle qu’elle la présente — ouvre l’obligation d’« ouvrir un débat sérieux sur l’avenir des retraites ». Elle ajoute que, sur cette base, « les citoyens agiront en conscience en votant à la prochaine élection présidentielle ». La CFDT place ainsi la discussion publique et politique au cœur de sa stratégie pour les mois à venir.

Le syndicat réclame un débat qui intègre notamment la question de la pénibilité, qu’il considère comme un « nœud de crispation avec les organisations patronales ». Selon Mme Léon, la prise en compte de la pénibilité doit être centrale pour toute réforme crédible du système de retraite.

Un système à la carte et par points : la position de la CFDT

La CFDT continue de défendre l’idée d’un système de retraite « à la carte et par points », présenté comme une réponse à « une aspiration forte : la liberté de choix, du moment auquel on part et avec quel montant de pension ». Marylise Léon qualifie la tentative antérieure de réforme comme « sabotée » par Édouard Philippe lorsqu’il était à Matignon, formulation qu’elle emploie pour décrire l’échec politique de cette option.

Interrogée sur la nécessité d’abroger la réforme dite « Borne » pour instaurer un système par points, Mme Léon répond sans équivoque : « oui, absolument ». Cette position formalise la volonté de la CFDT : un changement profond du cadre législatif plutôt qu’une simple adaptation.

Parallèlement, et en ouvrant le débat, le ministre du travail cité dans l’article — Jean‑Pierre Farandou — s’est déclaré favorable à l’examen d’autres modèles, y compris des dispositifs par capitalisation. La secrétaire nationale de la CFDT indique qu’elle se dit « prête à en débattre, sans affaiblir le système par répartition ni dire que ce serait la solution miracle ».

Thématiques prioritaires et calendrier annoncé

Au‑delà de la forme du système, la CFDT souhaite inscrire la réflexion dans un cadre plus large, discutant « la santé au travail, l’amélioration des conditions de travail, les enjeux d’évolution de carrière ou comment on remet en route l’ascenseur social », énumère Marylise Léon. Ces thématiques visent à relier la question des retraites aux parcours professionnels et aux inégalités d’accès à une pension décente.

La dirigeante syndicale juge également important de clarifier les marges financières avant d’engager des débats structurants : elle évoque la nécessité d’y voir clair « aussi sur le PLF (projet de loi de finances), PLFSS (projet de loi de financement de la sécurité sociale), avant d’aborder ces questions ». Ces références renvoient à l’exigence d’un exercice budgétaire transparent pour nourrir les discussions sur les modalités de financement des retraites.

Enfin, l’article rappelle que, selon le gouvernement, une conférence sur le système de retraite et le travail doit s’ouvrir fin novembre. Cette échéance servira vraisemblablement de cadre institutionnel pour les échanges promis par les différentes parties prenantes, syndicats compris.

Parlons Politique

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