Les discussions sur la première partie du projet de loi de finances (PLF) 2026 patinent à l’Assemblée nationale, rendant improbable le vote initialement prévu le 4 novembre. Le calendrier officiel reste affiché, mais l’avancée des débats et le nombre d’amendements à examiner font craindre un report.
Un examen ralenti par le volume d’amendements
À la fin de la soirée du mercredi 29 octobre, un peu plus de 2 500 amendements restaient encore à discuter, selon le décompte en séance. Le rythme des débats jusqu’alors — environ une quinzaine d’amendements traités par heure en moyenne — ne permettait pas d’absorber ce volume dans le délai disponible.
La journée de jeudi était réservée à la niche parlementaire du Rassemblement national (RN), réduisant d’autant le temps utile. Restaient ensuite, dans le calendrier, les journées de vendredi et de lundi pour tenter de venir à bout de la partie « recettes » du PLF. Face à ces contraintes, plusieurs députés ont admis que les délais annoncés semblaient difficiles à tenir.
Interrogée mercredi devant l’Association des journalistes parlementaires, Marine Le Pen a exprimé ses doutes : « Tout ça est très lent. Je ne vois pas bien comment on peut arriver au bout de l’examen de ces textes budgétaires et donc de leur vote. »
Pause et bascule vers le PLFSS
Les députés ont finalement prévu d’interrompre leurs discussions sur le PLF lundi soir afin d’engager, dès le 4 novembre, l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Le PLFSS doit, selon le calendrier communiqué en séance, faire l’objet d’un vote le 12 novembre.
Ce basculement signifie que les débats sur les recettes de l’État seront suspendus pendant la période d’examen du PLFSS. Ce n’est qu’après le vote du PLFSS, prévu le 12 novembre, que les discussions pourraient reprendre sur la première partie du PLF et permettre, ensuite, l’examen de la deuxième partie consacrée aux dépenses.
Eric Coquerel, député (La France insoumise, LFI) de Seine-Saint-Denis et président de la commission des finances, a évoqué la possibilité d’un vote « autour du 15 ou du 16 novembre » pour conclure la première partie du PLF, avant d’enchaîner sur la deuxième partie consacrée aux dépenses.
Petite vérification de cohérence : les dates mentionnées par M. Coquerel — le 15 et le 16 novembre — tombent, en 2025, un samedi et un dimanche. Cette observation n’invalide pas la déclaration, mais souligne l’incertitude sur le calendrier définitif et sur les modalités pratiques d’un éventuel vote à ces dates.
Conséquences politiques et procédurales
Le décalage probable du vote de la première partie du PLF complique l’agenda législatif et crée une période d’attente pendant laquelle les arbitrages budgétaires restent suspendus. Sur le fond, la reprise des débats après le PLFSS devra permettre d’éclaircir l’équilibre entre recettes et dépenses pour 2026.
Sur la forme, la présence d’un grand nombre d’amendements et le choix de consacrer une journée à une niche parlementaire ont mis en lumière les contraintes du temps parlementaire face à un texte dense et techniquement lourd. Les groupes et la présidence de la commission des finances devront, dans les jours à venir, ajuster leur organisation si l’on veut réduire l’arriéré d’amendements.
En l’état, et en restant fidèle aux éléments évoqués en séance, le vote attendu le 4 novembre paraît désormais improbable, le calendrier dépendra des arbitrages politiques et de la capacité de l’Assemblée à accélérer le rythme des travaux après la pause consacrée au PLFSS.





