La bataille du budget relance la guerre des gauches : Mélenchon accuse le PS d’un rapprochement avec le gouvernement et rallume le débat compromis vs programme intégral

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Jean‑Luc Mélenchon, profitant des débats sur le projet de loi de finances et le financement de la Sécurité sociale, accuse le Parti socialiste d’un rapprochement avec le gouvernement et critique la « méthode du compromis ». Son attaque relance les divisions à gauche, opposant l’exigence d’un programme intégral à une approche négociée sur le budget.

Jean‑Luc Mélenchon a saisi l’occasion des débats budgétaires pour renouveler ses critiques contre le Parti socialiste (PS). Bien qu’il ne soit plus député « depuis plusieurs années », le leader de La France insoumise (LFI) suit de près le projet de loi de finances et le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, deux textes qui relancent la confrontation entre les principaux courants de la gauche.

Des accusations d’alliance avec le gouvernement

Dans un entretien fleuve accordé à Mediapart dimanche 2 novembre, le triple candidat à l’élection présidentielle a estimé que les socialistes « ont changé d’alliance ». Il reproche au premier secrétaire du PS, Olivier Faure, de se rapprocher selon lui du camp des « libéraux », aux côtés du secrétaire général du parti présidentiel, Renaissance, Gabriel Attal.

Pour Mélenchon, cette évolution illustre un basculement idéologique : « Nous arrivons à une caricature de la politique de l’offre soutenue par tous les libéraux, de Faure à Attal. Elle se limite à un exercice comptable », a‑t‑il lancé, pointant ce qu’il perçoit comme une convergence entre socialistes et macronistes sur les choix budgétaires.

La méthode contre le programme

Le leader de LFI ne se contente pas d’attaquer une posture : il dénonce aussi la méthode. Selon lui, « le pacte entre socialistes et macronistes a été préparé par un discours opposant notre “tout le programme, rien que le programme” en 2024 et la méthode dite du “compromis” ».

Cette opposition de principe oppose, d’un côté, une approche qui revendique la mise en œuvre complète d’un programme politique et, de l’autre, une pratique centrée sur la négociation et le compromis. Mélenchon qualifie la seconde d’appauvrie, centrée sur des calculs budgétaires plutôt que sur une vision politique.

Il a résumé sa position d’un trait : « Nous ne sommes pas à l’Assemblée pour “nous entendre !” » Ces propos illustrent la volonté de LFI de se démarquer nettement des partis qui acceptent de négocier avec l’exécutif, même sur des sujets sensibles comme le budget et la protection sociale.

Un contexte de divisions à gauche

Les débats autour du projet de loi de finances et du projet de loi de financement de la Sécurité sociale sont traditionnellement propices aux affrontements politiques. Ici, ils apparaissent comme le terrain d’une querelle plus large entre deux pôles de la gauche : d’un côté, un courant qui accepte de dialoguer et de négocier avec le gouvernement ; de l’autre, une frange qui réclame un positionnement plus opposé et revendique la mise en œuvre intégrale de son programme.

Le recours à l’interview et aux formules tranchées traduit une stratégie politique de communication : Mélenchon cherche à clarifier la ligne de LFI et à marquer la différence avec le PS, tout en mobilisant son électorat autour d’une critique de la « politique de l’offre » et de ce qu’il désigne comme une approche exclusivement comptable.

Les propos tenus à Mediapart renvoient à des choix qui dépassent les seuls textes budgétaires. Ils touchent à la manière dont la gauche se positionne face à l’exécutif et aux compromis parlementaires, et posent la question de la cohérence entre discours programmatique et pratiques politiques.

Sans nouveaux éléments chiffrés ni précisions supplémentaires dans l’entretien, les accusations restent avant tout politiques et interprétatives. Elles traduisent une forte polarisation des positions au sein d’un espace politique déjà fragmenté.

Ce face‑à‑face verbal entre LFI et le PS illustre donc une bataille d’orientation au sein de la gauche française, centrée sur la méthode — négociation ou application stricte du programme — et sur la définition même de ce que doit être une politique économique et sociale à gauche.

À court terme, la manière dont ces tensions seront traduites dans les votes parlementaires et les négociations autour des textes budgétaires restera un élément à suivre, notamment pour évaluer l’impact concret de ces divergences sur les politiques publiques.

Parlons Politique

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