PLFSS et Ondam : hôpitaux inquiets face à maîtrise des dépenses, hausse des franchises, plafonnement des arrêts maladie et éventuelle taxe sur complémentaires

Share This Article:

Alors que l’Assemblée débat du PLFSS, l’Ondam concentre les inquiétudes : maîtrise des dépenses, hausse des franchises, limitation des arrêts maladie et éventuelle taxe sur les complémentaires mobilisent hôpitaux et médecins. L’exécutif promet 1 milliard d’euros pour hôpitaux, médico‑social et « France Santé », mais la répartition et le calendrier restent à préciser.

Hausse des franchises médicales, limitation des arrêts maladie, taxe sur les complémentaires santé : les mesures d’économies se multiplient dans le débat public alors que l’Assemblée nationale examine le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Depuis mardi 4 novembre, les députés débattent en séance publique d’un texte présenté comme essentiel pour redresser les comptes, mais c’est un autre paramètre qui cristallise les inquiétudes des professionnels de santé : l’Ondam, l’objectif national de dépenses d’assurance-maladie.

Un acronyme au centre des préoccupations

L’Ondam, lettre par lettre, concentre les interrogations. Ce chiffre-plafond détermine la trajectoire des dépenses remboursées par l’assurance-maladie et conditionne directement les budgets des hôpitaux et de la médecine de ville. Les acteurs du système de soins rappellent avec insistance que toute contrainte sur cet objectif se traduit rapidement en tensions sur le terrain, que ce soit pour l’investissement hospitalier, les effectifs ou l’organisation des soins de proximité.

Ces dernières semaines, le gouvernement a cherché à apaiser les inquiétudes en annonçant des mesures ciblées. Parmi elles figure une enveloppe supplémentaire d’un milliard d’euros destinée « à répartir entre l’hôpital, le médico-social et France Santé », a précisé la ministre des comptes publics, Amélie de Montchalin, mardi devant les députés. La formulation utilisée par la ministre renvoie à des priorités diverses : soutien aux établissements hospitaliers, renforcement du secteur médico-social et déploiement d’une initiative nommée France Santé, présentée comme une labellisation de lieux d’accès aux soins.

Un milliard d’euros annoncé, mais des questions demeurent

L’annonce de ce milliard vise à montrer la volonté de l’exécutif d’éviter un plan d’austérité brutal pour le secteur. Elle n’efface cependant pas les doutes sur l’ampleur réelle de l’effort, sur les modalités de répartition et sur l’impact concret pour les établissements et les professionnels. Les représentants hospitaliers et les organisations médicales attendent des précisions chiffrées et des calendriers de mise en œuvre avant de se prononcer sur la portée de cette mesure.

Autre point de vigilance : le PLFSS contient plusieurs pistes d’économies susceptibles de peser sur l’accès aux soins et le pouvoir d’achat des patients — notamment la hausse des franchises médicales, la limitation des arrêts de travail et la création éventuelle d’une taxe sur les complémentaires santé. Ces options alimentent le débat politique et mobilisent la vigilance des syndicats et des associations de patients.

Des débats qui restent politiques

La séance publique à l’Assemblée, ouverte le mardi 4 novembre, illustre la dimension politique du débat. Les parlementaires interrogent l’exécutif sur l’équilibre à trouver entre maîtrise des dépenses et maintien de la qualité et de l’accès aux soins. Les ministres ont tenté d’adoucir le discours en annonçant des mesures ciblées, mais la discussion s’annonce longue tant les arbitrages budgétaires touchent à des secteurs sensibles.

Les enjeux sont à la fois économiques et sociaux. Réduire le rythme de croissance de l’Ondam peut permettre de stabiliser les comptes publics, mais cela peut aussi contraindre les établissements et les professionnels à des ajustements coûteux en termes d’organisation et d’offre de soins. Les acteurs du secteur rappellent qu’une contrainte trop forte risque d’engendrer des ruptures d’accès ou des dégradations de conditions de travail.

Ce qui reste à préciser

Plusieurs éléments clés restent à préciser par le gouvernement : la ventilation précise du milliard annoncé, le calendrier d’engagement des crédits, ainsi que les mécanismes de suivi et d’évaluation des mesures inscrites dans le PLFSS. Sans ces détails, il est difficile pour les observateurs de mesurer l’effet réel des annonces sur la situation financière des hôpitaux et sur la capacité des professionnels de santé à assurer la continuité des soins.

Enfin, le terme « France Santé » figure dans les déclarations gouvernementales comme une composante de l’effort annoncé. Il est présenté comme une action de labellisation de lieux pour faciliter l’accès aux soins, mais les modalités opérationnelles et le périmètre précis de cette initiative n’ont pas été détaillés dans la déclaration citée par la ministre.

En l’état, les députés poursuivent l’examen du PLFSS en séance publique, tandis que les acteurs de la santé maintiennent la pression pour obtenir des clarifications et des garanties. Les prochains amendements et les débats parlementaires détermineront si les annonces gouvernementales suffiront à tempérer les inquiétudes ou si des mesures complémentaires seront nécessaires pour protéger les hôpitaux et les soins de proximité.

Parlons Politique

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Subscribe To Our Newsletter

No spam, notifications only about new products, updates.

[contact-form-7 id="b565394" title="Untitled"]

L’actu politique, sans détour

En bref

Parlons Politique décrypte l’actualité française et internationale avec clarté et précision en utilisant l’IA.

Analyses, débats et enquêtes : notre rédaction s’engage à vous offrir une information fiable, accessible à tous et sans détour.

© 2025 Parlons Politique