Taxe sur les petits colis : après l’ouverture de 100 000 à 200 000 colis Shein à Roissy, l’État renforce les contrôles contre les sites chinois

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À Roissy-Charles-de-Gaulle, une opération massive des douanes a ouvert entre 100 000 et 200 000 colis de la plateforme Shein pour traquer contrefaçons, produits dangereux et non‑conformités. Ce contrôle exceptionnel, prévu sur plusieurs semaines, met en lumière les enjeux de sécurité sanitaire et la pression exercée par les ventes en ligne à bas prix sur le commerce local.

Des guirlandes de Noël, des voitures miniatures pour enfants, des lasers, de la crème antirides, des vêtements en pagaille, de la poudre pour blanchir les dents, des robinets…

Schlak ! Un coup de cutter dans le plastique, et chaque sac frappé du logo noir et blanc de Shein laisse échapper ses trésors de quelques euros sur l’immense table en métal, tandis que les moteurs d’avions font vibrer les murs.

Une opération massive à Roissy-Charles de Gaulle

Ce jeudi matin 6 novembre, dans un entrepôt de la zone logistique de Roissy-Charles de Gaulle, des bataillons de douaniers ont entamé, à la demande du gouvernement, une opération à grand spectacle.

Sa cible : Shein, la plateforme chinoise devenue la « bête noire » des pouvoirs publics. Plus largement, l’intervention s’inscrit dans une réponse aux grands sites internet qui inondent l’Europe de produits à bas prix et concurrencent violemment les commerces traditionnels.

Objectif immédiat : inspecter un à un tous les colis de Shein arrivés depuis la nuit et jusqu’au soir. Il s’agit du contenu de plusieurs avions, selon les descriptions des services sur place.

Entre 100 000 et 200 000 colis doivent être ouverts et vérifiés, alors que seule une infime fraction est contrôlée en temps normal. « On en a pour un mois », évalue Gilbert Beltran, le patron des douanes des aéroports parisiens.

Procédure d’inspection et risques ciblés

Les agents ouvrent chaque paquet, déballent les produits et recherchent divers motifs d’alerte : contrefaçons, articles dangereux, ou non conformes aux normes de sécurité.

La palette des risques est large. Il s’agit de déceler des contrefaçons mais aussi des objets manifestement problématiques. Récemment, une poupée qualifiée de pédopornographique et une machette ont été repérées sur le site, rappelle le compte rendu des contrôles évoqué lors de l’opération.

Les douaniers utilisent aussi des tests pratiques pour évaluer les dangers. Par exemple, un tube en métal est employé pour imiter la trachée d’un jeune enfant et vérifier si un jouet pourrait être avalé par mégarde. Ces gestes illustrent la minutie requise pour trier des centaines de milliers d’envois.

Logistique, cadence et contraintes

La cadence impose des choix opérationnels. Ouvrir et examiner jusqu’à 200 000 colis exige des moyens humains et matériels considérables. Les contrôles habituels portent sur une très faible part des cargaisons ; l’opération exceptionnelle amplifie donc largement le nombre d’objets passés au crible.

Sur la table de tri, la diversité des articles complique l’évaluation. Certains produits, comme les cosmétiques ou les dispositifs électroniques, nécessitent des vérifications spécifiques pour s’assurer de leur conformité. Les agents doivent parfois isoler des lots pour des expertises complémentaires.

Une dimension politique et économique

L’intervention n’est pas que technique. Elle répond à des tensions plus larges entre autorités et plateformes de vente en ligne. Pour les pouvoirs publics, l’afflux massif de produits très bon marché pose des enjeux de sécurité mais aussi de concurrence pour le commerce local.

Pour les acteurs du secteur et les consommateurs, cette opération rappelle l’équilibre délicat à trouver entre accès à des biens à bas prix et respect des règles de sécurité et de propriété intellectuelle.

Ce que montre l’intervention

Sur le plan symbolique, l’ouverture publique et massive des colis illustre la volonté de l’État de reprendre la main sur la chaîne d’acheminement de marchandises venues de l’étranger.

Sur le plan pratique, elle met en lumière l’écart entre les volumes importés et la capacité de contrôle habituelle. Si l’opération peut permettre la détection d’articles dangereux ou illicites, elle soulève aussi la question de la pérennité d’un tel mode de contrôle quand les flux restent aussi importants.

En l’état, les douanes ont planifié un travail étalé : plusieurs semaines, selon l’estimation citée. Reste à voir si cette intervention servira de modèle pour d’autres points d’entrée ou s’il s’agira d’une action ponctuelle destinée à marquer les esprits.

Parlons Politique

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