Dissolution et législatives : la gauche hostile à Macron et la droitisation de LR menacent le barrage républicain face au RN — mobilisation et alliances locales clés

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À l’hypothèse d’une nouvelle dissolution, la viabilité du front républicain face au Rassemblement national se pose : les législatives 2022 (89 députés RN) et un sondage Ipsos‑BVA (47 % en faveur d’un barrage) montrent que ce réflexe s’essouffle — son efficacité dépendra surtout de la mobilisation et des alliances locales.

Alors que l’hypothèse d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale ressurgit, la question du maintien du « front républicain » en cas d’élections législatives revient au premier plan. L’expérience des scrutins récents montre que le mécanisme qui a longtemps permis de barrer la route à l’extrême droite n’est plus aussi fiable qu’autrefois.

Un front républicain à l’épreuve

Depuis le milieu des années 2010, la montée régulière du Rassemblement national (RN) et la recomposition tripolaire du paysage politique ont modifié profondément la logique des seconds tours. Au lieu d’oppositions traditionnelles entre droite et gauche, les seconds tours se sont de plus en plus transformés en votes de barrage, destinés à empêcher l’arrivée au pouvoir d’une formation d’extrême droite jugée inacceptable par une partie importante de l’électorat.

Ce réflexe républicain a cependant montré ses limites. Deux phénomènes sont souvent cités pour l’expliquer : d’une part une forme de lassitude d’une partie des électeurs face aux consignes de vote « utiles », et d’autre part un processus de « dédiabolisation » du RN qui a réduit l’écart symbolique entre ce parti et d’autres forces politiques aux yeux d’une partie de l’opinion.

Des scrutins récents qui brouillent les règles

Les élections législatives de 2022 constituent un point d’inflexion. À cette occasion, le « front républicain » s’est effondré : des électeurs de gauche et du centre, au lieu de se rassembler pour contrer le RN, ont choisi de s’affronter. Cette dynamique a contribué à l’élection de 89 députés d’extrême droite, chiffre cité dans les bilans publics du scrutin.

Deux ans plus tard, la sequence électorale suivante a inversé partiellement la tendance. La perspective d’une victoire du RN en tête au premier tour a ravivé, dans l’urgence, le réflexe du barrage et permis de contenir — au moins pour l’instant — la progression du parti. Selon l’article d’origine, le RN a alors obtenu un nombre record de députés tout en arrivant troisième des trois « blocs », un résultat contradictoire qui souligne la complexité de la recomposition politique actuelle.

Que disent les sondages ?

Une enquête citée dans le texte (Ipsos‑BVA/CESI École d’ingénieurs, réalisée en octobre pour Le Monde, le Cevipof — Centre de recherches politiques de Sciences Po — la Fondation Jean Jaurès et l’Institut Montaigne) indique que 47 % des Français souhaiteraient qu’un barrage contre les candidats du RN se mette en place en cas de nouvelles élections législatives.

Ce chiffre appelle toutefois plusieurs réserves méthodologiques. Il inclut logiquement les électeurs du RN, qui s’opposent au principe d’un front républicain, ainsi que les personnes qui déclarent ne pas voter. Or l’opinion des abstentionnistes n’a pas le même poids dans les urnes que celle des électeurs mobilisés. Sur le plan pratique, la capacité réelle d’un « barrage » à se former dépend donc d’un contexte électoral et d’une mobilisation effective, plus que d’un simple pourcentage d’intentions exprimées dans un sondage.

Perspectives et limites

Les éléments exposés montrent que la mécanique du vote de barrage, fondée sur un rejet de l’extrême droite, reste effective mais s’essouffle. La recomposition des forces politiques et l’érosion progressive de l’ostracisme envers le RN compliquent la mise en œuvre systématique d’un front républicain.

Il convient de rester prudent : les chiffres et les situations électorales cités décrivent des tendances et des événements passés. La capacité des partis et des électeurs à reproduire ou à infléchir ces comportements lors d’un nouveau scrutin dépendra de nombreux facteurs conjoncturels — mobilisation électorale, stratégies d’alliance, clivages locaux — qui ne figurent pas dans le texte initial.

En l’état, le constat principal est clair : le front républicain n’est plus une garantie automatique. Son efficacité dépend à la fois de la volonté des acteurs politiques de s’unir contre le RN et de la capacité des électeurs non‑RN à traduire cette volonté en votes effectivement exprimés.

Parlons Politique

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