Ce qui n’était jusqu’ici qu’une rumeur confirmée depuis un an a été officialisé : Sophia Chikirou sera la candidate de La France insoumise (LFI) pour les élections municipales à Paris, prévues en mars 2026. La députée de la 6e circonscription de Paris a présenté officiellement sa candidature lors d’une conférence de presse tenue vendredi 14 novembre, depuis le local de campagne de LFI, dans le 10e arrondissement.
Entourée des chefs de file désignés dans les arrondissements, Mme Chikirou a résumé l’objet de sa candidature : porter un programme de « rupture » pour la capitale. Elle a insisté sur la force organisationnelle du mouvement pour justifier sa participation au scrutin municipal.
Un mouvement présenté comme populaire et structuré
« LFI à Paris, c’est le premier mouvement populaire avec près de 20 000 membres, dont plus de 5 000 sont actifs dans 130 groupes d’actions, il est donc naturel que LFI participe aux élections municipales de Paris. J’ai l’honneur et le plaisir de présenter ma candidature », a déclaré la députée depuis le local de campagne.
Par cette formulation, Sophia Chikirou cherche à souligner à la fois la consistance des troupes militantes et la légitimité d’une candidature portée par l’appareil du mouvement. La présence des responsables d’arrondissement lors de l’annonce vise, quant à elle, à montrer une implantation locale préparée à couvrir l’ensemble de la capitale.
Argumentaire : « rupture » et critique des deux camps
Dans son intervention, la candidate a positionné sa campagne comme une alternance nette par rapport aux pratiques actuelles. « Avec l’épuisement de l’actuelle majorité sortante qui depuis un quart de siècle dirige la ville, Paris se prépare à écrire une nouvelle page de son histoire », a-t-elle affirmé, renvoyant dos à dos la gauche municipale et l’opposition de droite.
Elle a précisé les lignes de rupture qu’elle entend défendre : d’un côté, une rupture avec ce qu’elle a qualifié de gestion « sans ambition et sans audace » de l’équipe d’Anne Hidalgo ; de l’autre, une rupture avec « le programme de malheur social et d’austérité budgétaire de la droite », qu’elle a imputé à Mme Dati, estimant que celle-ci défend ce programme « main dans la main avec Emmanuel Macron ».
Ces attaques ciblées dessinent une stratégie de campagne fondée sur la différenciation claire de LFI, à la fois vis-à-vis de la majorité sortante et de l’opposition. Elles rappellent également la volonté du mouvement de s’adresser à un électorat en quête d’alternatives nettes plutôt que de compromis.
La formule de « rupture » sert de boussole politique sans que le détail du programme n’ait été publié lors de la conférence. L’annonce se concentre sur l’intention et sur la posture politique plutôt que sur des mesures chiffrées ou sectorielles présentées publiquement le jour de l’annonce.
Positionnement personnel et relais politiques
Sophia Chikirou, décrite comme une proche de Jean‑Luc Mélenchon, capitalise sur son ancrage national et son mandat parlementaire pour porter la candidature. En rappelant son rôle député de la 6e circonscription parisienne, elle met en avant une double légitimité : locale, par son ancrage dans un territoire de la capitale, et politique, par sa place au sein du mouvement.
Autour d’elle, la présence des chefs de file d’arrondissement vise à montrer une chaîne de relais municipaux prête à se mobiliser pour la campagne. Ces éléments organisationnels seront déterminants dans les prochains mois, alors que la campagne pour les municipales doit monter en intensité à l’approche de mars 2026.
L’annonce officielle marque le coup d’envoi visible d’une campagne qui, selon la candidate, devra se traduire par un programme de rupture. Les prochaines étapes consisteront à détailler les propositions concrètes de LFI pour Paris et à formaliser les alliances locales éventuelles, éléments qui n’ont pas été précisés lors de la conférence de presse du 14 novembre.
Sans plus de précisions publiques sur le contenu du programme, la campagne s’annonce placée sous le signe de la confrontation des visions pour l’avenir de la capitale, entre continuité municipale, offres d’application de politiques d’austérité et propositions de transformation portées par l’insoumission.





