Le préfet de la Meuse, Xavier Delarue, a annoncé à l’Agence France-Presse (AFP) son intention de déposer une plainte après des propos qualifiés de « clairement révisionnistes » tenus en marge d’un hommage célébré samedi 15 novembre dans une église de Verdun.
Un hommage controversé dans l’église Saint-Jean-Baptiste
La messe, organisée dans l’église Saint-Jean-Baptiste, était destinée au « repos de l’âme du maréchal Pétain et des victimes de toutes les guerres », selon l’Association pour la défense de la mémoire du maréchal Pétain (ADMP), autorisée par l’archevêque-évêque de Metz, administrateur apostolique de Verdun.
À la sortie de l’office, un membre de l’ADMP a déclaré devant des journalistes que le chef du régime de Vichy, condamné à mort en 1945, avait été « le premier résistant de France ». Ces propos ont été qualifiés de « clairement révisionnistes » par le préfet Xavier Delarue, qui a indiqué vouloir engager des poursuites.
Chiffres et présence sur place
Selon le préfet, « un tout petit nombre », « une vingtaine au maximum », a assisté à cette messe. À l’extérieur, un photographe de l’AFP a dénombré une vingtaine de policiers et de gendarmes déployés sur place.
Une centaine de manifestants protestait dans le calme, chantant la Marseillaise, tandis que plusieurs élus étaient présents, certains portant leur écharpe tricolore. Parmi les personnes sur place, une paroissienne, Mariette Descamps, portait une pancarte libellée « Catho pas facho » et a déclaré : « Ce n’est pas possible qu’on dérive comme cela ».
Interventions administratives et questions judiciaires
Le maire de Verdun, Samuel Hazard, avait pris un arrêté municipal visant à interdire la tenue de cette messe. Cet arrêté a toutefois été annulé vendredi par le tribunal administratif de Nancy, a rapporté la presse.
Avant la célébration, Xavier Delarue affirme s’être entretenu avec le prêtre qui célébrait la messe afin de vérifier le respect des règles issues de la loi du 9 décembre 1905 sur la séparation des Églises et de l’État. Le préfet précise que l’objectif était d’éviter toute prise de parole ou distribution de tracts de nature politique au sortir de l’office.
Réactions politiques et citoyennes
Le maire Samuel Hazard (divers gauche) a réagi publiquement, se disant « profondément heurté » et évoquant la mémoire des victimes de la barbarie nazie et « de la révolution nationale, l’idéologie du maréchal Pétain ». Sa déclaration souligne la sensibilité historique et politique attachée à ce type d’hommage.
Sur le parvis, manifestants et élus sont restés pour la plupart dans des formes de protestation pacifique. Les forces de l’ordre ont assuré la sécurité et le maintien de l’ordre sans heurts signalés dans les comptes rendus visuels et photographiques cités.
Rappel historique
Philippe Pétain, reconnu pour son rôle pendant la Première Guerre mondiale, a été condamné après la Seconde Guerre mondiale et frappé d’indignité nationale en 1945. Ce passé explique en partie la vive controverse suscitées par des hommages qui peuvent être perçus comme une réhabilitation de son action sous le régime de Vichy.
La situation décrite rassemble des éléments concrets et vérifiables : l’annonce du préfet auprès de l’AFP, la présence mesurée de fidèles, le comptage des forces de l’ordre et des manifestants, l’intervention du tribunal administratif de Nancy et les déclarations des élus et de riverains. Les autorités locales évoquent désormais une procédure judiciaire à venir pour répondre aux propos tenus en marge de la messe.





