Lors de sa visite à Paris lundi 17 novembre, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a signé, à la base aérienne de Villacoublay (Yvelines), une lettre d’intention avec Emmanuel Macron. Le document formalise une stratégie double : aider l’Ukraine à résister dans l’immédiat et contribuer à la régénération de ses forces armées pour dissuader toute nouvelle agression russe en cas de cessation des hostilités.
Un engagement majeur sur les Rafale
La lettre d’intention prévoit l’acquisition de cent avions de chasse Rafale et de leur armement. Les livraisons pourraient s’échelonner sur les dix prochaines années, sous réserve de commandes fermes. Ce calendrier reste conditionnel : il dépendra des décisions définitives des parties et des étapes industrielles et logistiques à venir.
Le choix du Rafale, appareil multirôle construit par Dassault Aviation, s’inscrit dans une logique de modernisation durable des capacités aériennes ukrainiennes. La lettre d’intention porte sur l’appareil et sur son armement, ce qui implique des phases successives d’achat, de formation et d’intégration au sein des forces ukrainiennes.
Livraisons à plus court terme et systèmes complémentaires
Outre le projet à long terme sur les Rafale, l’accord annonce des livraisons à plus court terme. Sont notamment évoqués des systèmes de défense sol-air de nouvelle génération de type SAMP-T, dont la disponibilité est annoncée pour 2026, ainsi que des drones et de nouveaux lots de bombes guidées AASM.
Les AASM mentionnées peuvent déjà être tirées depuis des avions de chasse ukrainiens de fabrication soviétique, selon le texte. Leur livraison vise à accroître la précision des frappes et à renforcer des capacités déjà exploitées par Kyiv, sans attendre l’arrivée éventuelle des nouveaux chasseurs occidentaux.
Contexte opérationnel et livraisons antérieures
Ces annonces interviennent alors que la Russie multiplie les frappes sur les infrastructures et les principales villes ukrainiennes. Le volet court terme des accords doit permettre d’apporter un renfort matériel pendant que la reconstruction d’une capacité aérienne moderne s’organise sur un horizon plus long.
Les nouveaux équipements viendraient en complément d’autres cessions en cours, notamment de Mirages. Sur les six appareils promises à Kiev en juin 2024, au moins trois ont été livrés depuis le début de l’année 2025, d’après les éléments fournis lors de la signature.
Cette succession de transferts traduit une volonté de combiner réponses immédiates et préparations à moyen terme. Les matériels déjà remis contribuent dès à présent à la défense ukrainienne, tandis que les projets d’acquisition plus lourds structurent la relance capacitaire pour les années à venir.
En l’état, la lettre d’intention formalise des engagements et des intentions, mais plusieurs étapes restent à franchir avant des livraisons fermes et massives. Le calendrier et l’ampleur de la mise en œuvre dépendront des accords définitifs, des commandes formelles et des capacités industrielles nécessaires pour honorer de telles livraisons.
