Chili : la droite remporte le Parlement, renforçant José Antonio Kast avant le second tour et ravivant les craintes d’un retour de l’extrême droite

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Au Chili, la coalition de droite a remporté la majorité au Parlement le 17 novembre (76 des 155 sièges à la Chambre, 25 contre 23 au Sénat), renforçant la position de José Antonio Kast — classé à l’extrême droite — avant le second tour présidentiel du 14 décembre. Jeannette Jara mène le premier tour (26,85 % vs 23,92 %) mais la faiblesse du score global de la gauche (<30 %) oblige une recomposition alors que la campagne se polarise sur la sécurité, les inégalités et le spectre d’un retour de l’extrême droite depuis l’époque Pinochet.

La coalition de droite a obtenu la majorité au Parlement chilien lundi 17 novembre, renforçant la position du candidat classé à l’extrême droite, José Antonio Kast, avant le second tour de la présidentielle et plaçant sa rivale de gauche, Jeannette Jara, sur la défensive.

Résultats législatifs : chiffres et portée

Organisées en parallèle du premier tour de la présidentielle, les élections législatives ont donné à la droite 76 des 155 sièges de la Chambre des députés, contre 64 pour la gauche. Au Sénat, la droite a remporté 25 sièges contre 23 pour la gauche.

Ces résultats consolident une majorité qui pourrait faciliter l’adoption d’une partie du programme de José Antonio Kast si celui-ci l’emporte au second tour. Les chiffres consolidés du premier tour donnent Jeannette Jara en tête avec 26,85 % des voix, devant M. Kast à 23,92 %, sur la base de résultats portant sur 99,99 % des suffrages.

Le total des voix recueillies par les candidats de gauche est inférieur à 30 %, un seuil que le texte note comme le plus faible depuis le retour à la démocratie après la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990).

Un second tour polarisé sur la sécurité et les inégalités

Jeannette Jara, 51 ans, ancienne ministre du Travail, a mis en avant son bilan social lors de la campagne : elle a réduit la durée hebdomadaire du travail et lancé une réforme du système privé de retraites, indique le texte de référence.

Lors d’une rencontre avec des habitants du quartier de La Pintana, dans le sud de Santiago, la candidate social-démocrate du Parti communiste a déclaré : « Je le trouve autoritaire, il dénigre ceux qui pensent différemment de lui ». Elle a par ailleurs accusé M. Kast de n’avoir fait adopter « aucune loi qui ait fait avancer le Chili » lorsqu’il siégeait au Parlement.

Face à M. Kast, qui met l’accent sur la question de la sécurité, Mme Jara promet « à travail égal, salaire égal » et cherche à mobiliser l’électorat féminin qui avait été déterminant pour la victoire de Gabriel Boric face à Kast en 2021.

Les propositions de Kast et les réponses de la gauche

José Antonio Kast, avocat de 59 ans selon le texte, est donné largement vainqueur du second tour prévu le 14 décembre. Sa campagne insiste sur des mesures sécuritaires radicales : expulsions massives de migrants en situation irrégulière, construction de prisons de haute sécurité, et, toujours selon le texte, la promesse d’édifier « murs, clôtures et tranchées » le long de la frontière avec la Bolivie.

La droite attribue la hausse de la criminalité à l’arrivée de gangs étrangers venus notamment du Venezuela et du Pérou, une thématique très présente dans le débat public depuis le début de la campagne. M. Kast a lancé à ses partisans dans la région d’Araucanie : « Personne n’est en sécurité au Chili ».

Pour répondre à l’insécurité, Mme Jara s’est engagée à renforcer la présence policière et à lever le secret bancaire pour s’attaquer à la finance du crime organisé. Ces propositions constituent un espace de concurrence directe avec les promesses sécuritaires de son adversaire.

Portée historique et inquiétudes

Le texte souligne que, si José Antonio Kast l’emporte, il deviendrait le premier dirigeant d’extrême droite au Chili depuis la dictature d’Augusto Pinochet. C’est ce qui explique la tonalité particulière des réactions dans un pays encore marqué par le souvenir des violations des droits humains de cette période.

Guillaume Long, présenté comme expert au Center for economic policy and research américain, décrit la situation comme un « déplacement historique et sans précédent de l’électorat vers l’extrême droite », qualification qu’il juge « particulièrement préoccupante dans un pays marqué par le souvenir de la dictature et des violations des droits humains ».

Les résultats législatifs du 17 novembre modifient l’équilibre politique à court terme et complexifient les scénarios possibles pour le second tour. Ils obligent aussi la gauche à recomposer ses messages et ses alliances face à une droite parlementaire renforcée et à une campagne présidentielle axée principalement sur la sécurité et les inégalités.

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