Macron réunit ministres et autorités à l’Élysée pour accélérer la loi narcotrafic, lancer le Pnaco et coordonner la riposte après la mort de Mehdi Kessaci à Marseille

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Le 18 novembre, Emmanuel Macron a réuni à l’Élysée ministres, hauts responsables judiciaires et policiers pour accélérer la mise en œuvre de la loi « narcotrafic », organiser la création du futur Pnaco et coordonner la riposte face à la recrudescence de la violence liée au narcobanditisme, notamment à Marseille.

Emmanuel Macron a réuni mardi 18 novembre à l’Élysée une rencontre de haut niveau consacrée à l’application de la loi dite « loi narcotrafic ». La réunion s’est tenue en présence du premier ministre, Sébastien Lecornu, et de plusieurs membres du gouvernement, selon un communiqué de la présidence qui confirme une information de Franceinfo.

Participants et ordre du jour

Autour de la table figuraient les ministres Gérald Darmanin (Justice), Laurent Nuñez (Intérieur), Jean‑Noël Barrot (Affaires étrangères) et Amélie de Montchalin (Comptes publics), ainsi que le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone, précise l’Élysée.

Le directeur général de la police nationale et le directeur de la police judiciaire étaient également conviés. L’Élysée a indiqué qu’« un point à l’ordre du jour sera spécifiquement consacré à la situation à Marseille ».

La magistrate Vanessa Perrée, dont la nomination à la tête du futur Parquet national anticriminalité organisée (Pnaco) a été proposée par le garde des Sceaux, était aussi présente.

Contexte local : Marseille et autres incidents

La convocation intervient après une vague d’événements violents liée au narcobanditisme. Jeudi 13 novembre, le frère du militant écologiste Amine Kessaci a été abattu par balle à Marseille. Le procureur Nicolas Bessone n’a pas exclu la piste d’un « assassinat d’avertissement », selon les éléments rendus publics.

Le chef de l’État a, toujours selon l’Élysée, appelé au téléphone le militant écologiste, dont un autre frère, Brahim, avait été tué en 2020. Les obsèques de Mehdi Kessaci doivent se tenir mardi après‑midi à Marseille ; la famille a demandé qu’elles se déroulent sans la présence de la presse et a annoncé une marche blanche prévue le week‑end prochain.

La préfète de police déléguée des Bouches‑du‑Rhône, Corinne Simon, participera à la réunion depuis Marseille en visioconférence, car elle doit piloter le dispositif de sécurité prévu pour les obsèques, a indiqué l’Agence France‑Presse auprès de la préfecture de police.

Par ailleurs, à Grenoble, un adolescent a été atteint par trois balles dans la nuit de samedi à dimanche près d’un point de vente de drogue et était encore dans le coma lundi. Ses agresseurs sont en fuite. Le parquet de Grenoble a précisé que le mineur était connu sous « diverses identités » pour trafic de stupéfiants.

Objectifs : mise en œuvre de la loi et création du Pnaco

La réunion devait porter, selon l’Élysée, sur la « mise en œuvre » et la « montée en puissance » de la loi narcotrafic, promulguée en juin. Parmi les dispositions citées figure l’installation du Parquet national anticriminalité organisée (Pnaco), « qui sera officiellement créé le 1er janvier [2026] », indique la présidence.

Ce nouveau parquet sera, d’après l’Élysée, compétent pour traiter les dossiers les plus graves et complexes en matière de crime organisé, sur le modèle du Parquet national antiterroriste et du Parquet national financier.

Gérald Darmanin, qui a porté le projet de loi au Parlement, a défendu un texte mêlant mesures répressives et outils opérationnels pour les enquêteurs. La loi comprend aussi la création de quartiers de haute sécurité en prison, destinés à placer à l’isolement les narcotrafiquants jugés les plus dangereux.

Le ministre de la Justice a estimé, vendredi 14 novembre, que le drame survenu à Marseille constituait « un point de bascule effrayant qui [devait] faire prendre conscience du danger de cette mafia du narcobanditisme à l’ensemble de la société française ».

Suivi politique et coordination

L’Élysée indique que le chef de l’État suit « de très près » la lutte contre le narcotrafic et rappelle qu’il s’était rendu en mai dernier à l’état‑major de lutte contre le crime organisé à Nanterre.

La réunion visait à coordonner l’action des ministères concernés et des autorités judiciaires et policières pour accélérer la mise en place des outils législatifs et opérationnels prévus par la loi.

Plusieurs mesures et choix de gouvernance restent à préciser lors des étapes ultérieures de mise en œuvre, notamment l’organisation interne du futur Pnaco et les modalités de coopération entre les services nationaux et territoriaux.

La présence conjointe de ministres, du procureur de Marseille et des hauts responsables des forces de police témoigne de la volonté affichée de l’exécutif d’articuler réponses judiciaires et dispositifs de sécurité face à la recrudescence de la violence liée au narcobanditisme.

Parlons Politique

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