LR attaque le RN sur l’économie après l’amendement Madelin: Wauquiez accuse un virage socialisant, le RN parle d’erreur de procédure et demande une seconde délibération

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Laurent Wauquiez accuse le Rassemblement national d’un virage « socialisant » après qu’un amendement parlementaire a modifié le dispositif « Madelin » soutenant les TPE/PME, relançant le débat sur l’orientation économique du RN et la question des « 34 milliards » d’impôts évoqués. Le groupe RN a qualifié l’incident d’erreur de procédure et demandé une seconde délibération pour réparer les effets sur les entreprises concernées.

Laurent Wauquiez l’a assumé publiquement : pour lui, la différence principale entre la droite traditionnelle et le Rassemblement national (RN) se joue sur l’économie. Jeudi 13 novembre, le chef de file des députés Les Républicains (LR) a saisi une polémique parlementaire pour dresser le RN en parti « socialisant » et favorable à de nouveaux impôts.

Sur le réseau X, il a notamment écrit : « Marine Le Pen et le RN, dans leur folie après avoir voté 34 milliards d’euros d’augmentations d’impôts avec LFI [La France insoumise] et le PS [Parti socialiste] , viennent de mettre fin au dispositif “Madelin” qui aidait nos TPE et PME [très petites, petites et moyennes entreprises] à investir. » Cette prise de parole a relancé le débat sur l’orientation économique réelle du RN et sur les conséquences concrètes d’un amendement parlementaire.

Le dispositif « Madelin » : origine et fonction

Le dispositif dit « Madelin », aussi connu sous l’appellation IR‑PME, a été voté en 1994 à l’initiative d’Alain Madelin, alors ministre des entreprises et du développement économique et ardent défenseur du libéralisme économique en France. Il permettait aux ménages de bénéficier d’une réduction d’impôt lorsqu’ils investissaient dans des PME via des mécanismes dédiés.

En pratique, ce type de mesure vise à favoriser le financement des petites et moyennes entreprises en encourageant l’entrée de capitaux privés. C’est ce rôle de soutien aux TPE et PME que les voix de droite mettent aujourd’hui en avant pour critiquer la décision contestée et en faire un argument politique.

Un vote parlementaire et une « erreur » reconnue

La controverse porte sur un amendement adopté en séance, dont il est apparu ultérieurement qu’il incluait — sans que tous les élus en aient perçu la portée — la prolongation du dispositif Madelin. Selon le récit qui circule dans l’hémicycle, plusieurs députés RN ont d’abord voté contre cet amendement, estimant qu’il allait à l’encontre de leur ligne économique.

Lorsque l’erreur a été identifiée, le RN a réagi : le groupe a demandé, avec d’autres formations, une seconde délibération afin de corriger la situation. Le député de la Somme Jean‑Philipe Tanguy, présenté comme le « M. Budget » du RN, a plaidé pour cet ajustement en affirmant qu’il fallait « ne pas pénaliser les entreprises de bonne foi ». Cette démarche vise à réparer un effet involontaire du vote et à limiter les conséquences pour les sociétés concernées.

Interprétations politiques et enjeux

La droite traditionnelle s’est emparée de l’affaire pour souligner, selon elle, la permanence des choix économiques du RN malgré des déclarations publiques plus conciliante à l’égard du monde entrepreneurial. Pour Laurent Wauquiez et ses soutiens, l’incident montrerait que, en dépit d’« œillades » affichées envers les entreprises par des figures du RN, le parti n’a pas rompu avec des politiques supposées relever d’un interventionnisme fiscal.

De leur côté, les députés RN ont présenté la séquence comme une maladresse dans le processus législatif plutôt que comme une évolution programmée de leur doctrine économique. La demande d’une seconde délibération, formulée publiquement, tend à démontrer que le groupe entend préserver le soutien aux TPE et PME quand un vote parlementaire produit des effets non souhaités.

Au-delà du cas particulier, l’épisode illustre la façon dont un texte technique du droit fiscal peut être instrumentalisé dans le débat politique. Les chiffres cités — notamment les « 34 milliards d’euros » évoqués dans la charge de M. Wauquiez — sont des éléments de langage mobilisés pour cadrer la discussion sur l’orientation budgétaire et fiscale des différentes formations.

Reste que, dans un contexte où les votes en séance peuvent comporter des conséquences rapides pour des dispositifs fiscaux ciblés, la transparence des amendements et la vigilance des groupes parlementaires demeurent des enjeux centraux pour éviter que des mesures conçues pour aider des entreprises ne soient entravées par des incompréhensions procédurales.

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