Verdun : Samuel Hazard interdit une messe pour Pétain, le tribunal administratif de Nancy annule l’interdiction — manifestations et enquête contre Jacques Boncompain (ADMP)

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À Verdun, le maire Samuel Hazard a interdit une messe en hommage au maréchal Pétain, dénonçant un révisionnisme, mais le tribunal administratif de Nancy a levé l’interdiction. La cérémonie a suscité manifestations locales et une enquête pour contestation de crime contre l’humanité visant Jacques Boncompain (ADMP).

Le maire de Verdun conteste un hommage à Pétain

« Colère » et « dégoût » : ce sont les mots employés par Samuel Hazard, maire de Verdun (divers gauche), au moment de signer un arrêté visant à interdire la messe d’hommage au maréchal Pétain organisée dans sa commune le 15 novembre. L’élu a justifié sa décision par la volonté de contrer ce qu’il a qualifié de « révisionnisme » : selon lui, présenter le chef du régime de Vichy comme un « héros », en rappelant son rôle pendant la Première Guerre mondiale, revenait à effacer ou minimiser des éléments consolés de son action ultérieure.

L’arrêté municipal traduisait une volonté politique et symbolique forte. Samuel Hazard a plaidé publiquement que la commémoration risquait d’altérer la mémoire collective et d’être perçue comme une instrumentalisation historique. En dépit de ces préoccupations, le dossier allait rapidement prendre une autre tournure devant la justice administrative.

Le tribunal administratif autorise la messe

Le tribunal administratif de Nancy a finalement levé l’interdiction, estimant que la messe n’était pas « de nature à susciter des troubles à l’ordre public ». Cette décision judiciaire a permis au rassemblement religieux d’avoir lieu selon les modalités prévues par ses organisateurs, et elle illustre la séparation entre les évaluations de l’autorité municipale et l’appréciation du juge administratif sur le risque réel de désordre.

La formulation du tribunal indique que, juridiquement, l’événement ne remplissait pas les critères permettant de maintenir une interdiction au nom de l’ordre public. Le jugement n’enlève rien aux débats de fond sur la mémoire historique, mais il a encadré la réponse institutionnelle possible à une manifestation de ce type.

Manifestations et réactions locales

Malgré la décision du tribunal, Samuel Hazard n’a pas renoncé à sa protestation. Il a pris part à une manifestation qui a réuni environ une centaine de personnes à proximité de l’église Saint-Jean-Baptiste de Verdun. Ce rassemblement visait à exprimer publiquement l’opposition d’une partie de la population à l’hommage rendu au maréchal Pétain.

Du côté des organisateurs, la messe a été présentée comme un moment de recueillement mettant en avant la carrière militaire de Pétain lors de la Grande Guerre. Selon des témoignages, l’événement, qui se tient ordinairement dans l’anonymat sur le site de l’ossuaire de Douaumont, a pris cette année une dimension politique plus marquée, en partie en raison de la contestation publique et du recours au tribunal.

Enquête pour contestation de crime contre l’humanité

Le 17 novembre, une enquête pour contestation de crime contre l’humanité a été ouverte contre Jacques Boncompain, président de l’Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain (ADMP). À la sortie de l’office, M. Boncompain a qualifié le maréchal Pétain de « premier résistant de France » et a fortement réagi face aux protestations.

Selon les comptes rendus, Jacques Boncompain a tenu le micro « de longues minutes » face à la presse. Il a également accusé le maire de Verdun de chercher à tirer profit médiatiquement de l’affaire, affirmant : « Cela fait partie du lancement de sa campagne » en vue des élections municipales prévues en mars. Ces propos figurent parmi les éléments qui ont déclenché l’enquête, ouverte par les autorités compétentes.

La procédure judiciaire en cours vise à déterminer si certaines déclarations ou actions peuvent relever de la contestation d’un crime contre l’humanité, incrimination qui s’applique à des discours niant ou minimisant des crimes reconnus par la justice. À ce stade, une enquête préliminaire est ouverte ; elle devra établir des faits et des responsabilités avant toute qualification définitive.

Sur le plan local, l’affaire cristallise des tensions entre mémoire historique, liberté de culte et impératif de prévenir les discours qui pourraient réhabiliter des figures controversées. Les prochains développements judiciaires et politiques détermineront si l’épisode restera un épisode ponctuel de contestation municipale ou s’il aura des conséquences plus durables dans le débat public.

Parlons Politique

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