Macron à l’île Maurice : lancement d’une tournée africaine de cinq jours (Maurice, Afrique du Sud, Gabon, Angola) pour relancer diplomatie, contrats et sécurité maritime

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Le 20 novembre, Emmanuel Macron entame une tournée de cinq jours en Afrique — Maurice, Afrique du Sud, Gabon, Angola — pour relancer relations diplomatiques et opportunités économiques. Au programme : accords de l’AFD (énergie, eau), contrats pour entreprises françaises, coopération en matière de sécurité maritime et réponse à la concurrence de la Chine, de la Russie et de l’Inde ; une étape-clé pour juger de l’efficacité de sa « nouvelle politique africaine » face à des perceptions locales parfois hostiles.

Emmanuel Macron entame, jeudi 20 novembre, une tournée de cinq jours en Afrique qui mêle objectifs diplomatiques et enjeux économiques. Le président français doit d’abord se rendre à Port‑Louis, à l’île Maurice, avant de poursuivre vers l’Afrique du Sud, le Gabon et l’Angola. Cette visite intervient alors que la France cherche à renforcer ses relations sur un continent où son influence a décliné ces dernières années.

Itinéraire et priorités affichées

Le chef de l’État est attendu vers 13 heures, heure locale (10 heures à Paris), à Port‑Louis, capitale de Maurice. Il s’agit d’une première étape symbolique : l’île voisine de la Réunion est présentée par l’Élysée comme une « success story » économique dans l’océan Indien, avec un PIB par habitant supérieur à 10 000 dollars, selon la Banque mondiale.

Après Maurice, Emmanuel Macron se rendra en Afrique du Sud, pays hôte du sommet du G20 prévu samedi et dimanche, puis au Gabon, où il doit rencontrer le nouveau président Brice Clotaire Oligui Nguema, deux ans après le coup d’État qui a mis fin à la dynastie Bongo. La tournée se terminera en Angola, pour un sommet Union africaine‑Union européenne.

Maurice : vitrine économique et enjeux régionaux

L’île Maurice compte un peu plus de 1,2 million d’habitants. Autrefois centrée sur la canne à sucre, elle s’est diversifiée vers le tourisme et les services financiers. Cette évolution, bien qu’accompagnée de difficultés récentes, a placé Maurice « aux portes des pays à revenus élevés », souligne la présidence française, ajoutant que « c’est un pays qui est sorti en trente ans de la pauvreté ». L’Élysée insiste aussi sur la place prise par les entreprises françaises dans ce développement.

Sur le plan linguistique et culturel, l’ancienne colonie française puis britannique, devenue indépendante en 1968, conserve une forte tradition francophone ; l’anglais demeure cependant la langue officielle. Environ 15 000 ressortissants français résident à Maurice, d’après l’Élysée.

Jeudi soir, Emmanuel Macron rencontrera en tête‑à‑tête le Premier ministre Navin Ramgoolam. Vendredi, le président et le Premier ministre visiteront le Champlain, un bâtiment de la marine française engagé dans des opérations de surveillance conjointes avec les garde‑côtes mauriciens. Ces missions répondent à des trafics croissants — drogue, pêche illicite et migrations — dans la zone.

L’Agence française de développement (AFD) doit, pour sa part, signer des accords visant à sécuriser le réseau électrique mauricien et à moderniser le secteur de l’eau, face à des aléas climatiques de plus en plus violents qui affectent l’île.

Au‑delà des symboles : économie, sécurité et concurrence internationale

L’Élysée résume l’approche présidentielle : à chaque étape, Macron doit « promouvoir des solutions économiques dans un partenariat gagnant‑gagnant au service de nos entreprises, au service des Français, au service des pays africains ». Concrètement, Paris souhaite que des entreprises françaises participent à la diversification de l’économie gabonaise, aujourd’hui largement axée sur le pétrole, notamment dans l’exploitation de minerais.

En Afrique du Sud, le président assistera au lancement d’un conseil d’affaires franco‑sud‑africain, calqué sur le modèle du conseil déjà en place avec le Nigeria. Cette démarche vise à renforcer les liens économiques tout en répondant à des préoccupations de sécurité régionale, en particulier la surveillance maritime. Elle prend place dans un contexte de concurrence accrue de pays comme la Chine, la Russie et l’Inde pour l’influence dans la zone sud‑ouest de l’océan Indien.

Une politique africaine en quête de concrétisation

La tournée illustre également les limites de la « nouvelle politique africaine » portée par Emmanuel Macron depuis son discours de Ouagadougou en 2017. Cette stratégie, qui vise à rompre avec les pratiques qualifiées de « Françafrique » et à s’adresser directement aux sociétés civiles et à la jeunesse, peine à produire des résultats tangibles sur le terrain.

Plusieurs décisions et postures ont été mal reçues dans les pays francophones. L’exemple récent de Madagascar illustre ces tensions : un coup d’État a ravivé le ressentiment anti‑français, et l’exfiltration par Paris de l’ex‑président Andry Rajoelina, rapportée par RFI, a provoqué l’indignation d’une partie de l’opinion malgache.

Par ailleurs, la présence militaire française a été contestée, notamment dans le Sahel, où la France a dû retirer des troupes engagées dans des opérations antidjihadistes. Dans le même temps, la part des échanges entre la France et l’Afrique a reculé au sein du commerce africain mondial, accentuant la nécessité d’une stratégie économique renouvelée.

Cette tournée apparaît donc comme une tentative de redéfinir des partenariats économiques et sécuritaires, tout en répondant à des perceptions locales parfois hostiles. Les annonces et accords signés à Maurice, au Gabon et en Angola permettront d’évaluer, dans les prochaines semaines, la portée réelle de cette nouvelle approche.

Parlons Politique

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