Catherine Vautrin défend le général Mandon comme pleinement légitime à s’exprimer sur les menaces, malgré la polémique sur ses propos évoquant l’acceptation de pertes

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La ministre des Armées défend le général Mandon après la polémique suscitée par son intervention au congrès des maires, où il appelait à restaurer la « force d’âme » nationale. Ses propos — évoquant l’acceptation de pertes — crispent l’opinion : Mélenchon et Roussel dénoncent un discours « va‑t‑en‑guerre », tandis que le gouvernement invoque l’« esprit de défense » et la nécessité de sensibiliser les élus.

La ministre des Armées a pris la défense du général Mandon après les critiques suscitées par un passage de son intervention devant le congrès des maires de France. Sur X, elle a estimé que « ses propos, sortis de leur contexte à des fins politiciennes, relèvent du langage militaire d’un chef qui, chaque jour, sait que de jeunes soldats risquent leur vie pour la Nation ». Cette déclaration vise à contrer des accusations selon lesquelles le haut gradé aurait tenu un discours « va-t-en guerre ».

Un passage de discours qui polarise

Lors de son intervention mardi devant l’assemblée des élus locaux, le général Mandon a plaidé pour une restauration de ce qu’il a appelé la « force d’âme » nationale. Il a jugé nécessaire que le pays « restaure sa ‘force d’âme pour accepter de nous faire mal pour protéger ce que l’on est’ » et soit prêt à « accepter de perdre ses enfants ». Ces formulations, très crues, ont déclenché une vive réaction de responsables politiques et relancent le débat sur le rôle des forces armées dans la société et la manière d’en parler publiquement.

Pour ses soutiens, le vocabulaire employé relève d’un registre militaire et reflète la réalité tragique du métier des armes. Pour ses opposants, ces phrases exposent un discours dangereux, susceptible d’encourager une culture de la fatalité et de la militarisation des esprits.

Réactions de l’opposition

La réponse politique a été immédiate. Jean‑Luc Mélenchon, dirigeant de La France insoumise, a exprimé son « désaccord total » et a critiqué la mise à contribution des maires dans des réflexions qu’il considère comme relevant de « préparations guerrières ». Sur X, il a déclaré : « Ce n’est pas à lui d’aller inviter les maires ni qui que ce soit à des préparations guerrières décidées par personne ».

Fabien Roussel, patron du Parti communiste français, a, pour sa part, fustigé ce qu’il qualifie de « discours va‑t‑en guerre insupportables ». Il a rappelé la mémoire des victimes de conflits en invoquant les monuments aux morts : « C’est NON ! 51 000 monuments aux morts dans nos communes, ce n’est pas assez ? Oui à la défense nationale mais non aux discours va‑t‑en guerre insupportables ! »

Ces réactions traduisent une inquiétude sur la tonalité des discours publics tenus par des responsables militaires et sur les implications politiques d’un tel langage. Elles posent aussi la question de la frontière entre parole militaire et débat civique.

Défense ministérielle et cadre stratégique évoqué

La ministre des Armées a défendu l’idée qu’il est « important que les maires soient sensibilisés au contexte actuel ». Elle a insisté sur la double responsabilité des autorités : prévenir tout affrontement et, simultanément, s’y préparer si nécessaire. « Notre responsabilité est claire : éviter tout affrontement mais nous y préparer, et consolider l’esprit de défense, cette force morale collective sans laquelle aucune nation ne pourrait tenir dans l’épreuve », a‑t‑elle rappelé.

Le recours à l’expression « esprit de défense » souligne la volonté du ministère d’inscrire la préparation militaire dans une perspective de résilience nationale, plutôt que comme une exhortation à la guerre. Toutefois, le choix des mots — en particulier l’idée d’accepter des pertes — alimente la polémique et alerte sur la manière dont le discours militaire est perçu par l’opinion et les élus locaux.

Contexte et antécédents cités

Plus tôt, en octobre, devant les députés, le général Mandon avait estimé que l’armée française devait se tenir « prête à un choc dans trois, quatre ans » face à la Russie, qu’il juge « [qui] peut être tentée de poursuivre la guerre sur notre continent ». Cette analyse stratégique, rapportée lors d’auditions parlementaires, avait déjà suscité des débats sur l’évaluation des menaces et le calendrier des priorités militaires.

Le rappel de ces propos montre que la déclaration de mardi s’inscrit dans une continuité d’évaluations de la sécurité internationale et d’appels à la préparation. Mais la formulation utilisée devant les maires a provoqué une amplification politique, révélatrice des tensions actuelles entre discours sécuritaire et préoccupations civiques.

Les échanges entre responsables politiques et militaires autour de ce passage de discours illustrent la difficulté à concilier langage opérationnel et débat démocratique. Ils soulignent aussi la sensibilité des mots employés par des figures de l’État lorsqu’ils s’adressent à des publics civils.

Parlons Politique

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