Les transactions et les prix de l’immobilier parisien repartent à la hausse au troisième trimestre, selon les indices Notaires‑Insee publiés jeudi 20 novembre. En moyenne, le prix au mètre carré dans la capitale progresse de 1,9 % sur un an, à 9 700 euros, sans retrouver toutefois son pic historique de 10 860 euros atteint en novembre 2020.
Une moyenne qui masque de fortes disparités
Cette moyenne nationale pour Paris cache des écarts très importants entre secteurs. La chambre des notaires du Grand Paris, qui présente l’étude trimestrielle, attire précisément l’attention sur l’amplitude de la fourchette de prix observée d’un quartier à l’autre.
Au niveau micro‑local, les prix au mètre carré oscillent ainsi entre 6 780 euros dans le quartier La Chapelle (18e arrondissement) et 15 850 euros dans le secteur Notre‑Dame (4e arrondissement). Ces valeurs illustrent des variations annuelles hétérogènes selon les secteurs, rendant la lecture d’un prix moyen peu représentative pour un acheteur ciblant un emplacement précis.
Exemple concret pour un budget identique
Charles Colonel, notaire à Paris, résume l’effet de ces différences de prix : « Cet écart de 9 000 euros le mètre carré fait qu’avec un même budget de 400 000 euros, on achète un studio à Notre‑Dame ou un trois‑pièces de 60 mètres carrés à La Chapelle ». La comparaison met en évidence l’importance du facteur situation dans le pouvoir d’achat immobilier à l’échelle d’un même territoire urbain.
Autrement dit, l’emplacement décide fortement du type de bien accessible pour un budget donné. À prix moyen proche de 9 700 euros le mètre carré, la réalité du marché dépend largement du quartier ciblé, de son attractivité et de sa rareté foncière.
Des différences qui persistent entre arrondissements
En changeant d’échelle et en considérant les arrondissements plutôt que les quartiers, la fourchette se resserre mais demeure significative. Les prix s’établissent autour de 7 850 euros le mètre carré dans le 19e arrondissement et culminent à 14 010 euros dans le 6e arrondissement, soit un rapport de 1,8 entre ces deux extrêmes.
Ce contraste entre arrondissements reflète des dynamiques distinctes : profils d’usages, offres de logements, desserte et image du quartier. Il explique aussi pourquoi les indicateurs agrégés doivent être maniés avec prudence par les acheteurs, les vendeurs et les professionnels du secteur.
Pour un investisseur ou un ménage souhaitant acquérir un logement, la lecture fine des données locales est donc indispensable. Au‑delà du prix au mètre carré, d’autres éléments — état du bien, charges, potentiel de valorisation, fiscalité locale — influent sur la décision d’achat, mais demeurent hors du champ chiffré présenté dans l’étude.
Enjeux et perspectives
La légère reprise des prix à Paris au troisième trimestre, même loin du sommet de 2020, montre un marché toujours segmenté et sensible aux différences de localisation. La hausse annuelle de 1,9 % indique une stabilisation relative des valeurs mais ne modifie pas la hiérarchie des secteurs les plus et les moins recherchés.
Les chiffres fournis par Notaires‑Insee servent de repère global. Ils doivent toutefois être confrontés, pour toute opération concrète, aux données très locales et récentes disponibles auprès des notaires, des agences ou des bases de transactions par quartier et par type de bien.
Enfin, l’écart entre quartiers et arrondissements illustre que la moyenne parisienne reste un indicateur synthétique. Pour comprendre le marché réel et préparer une acquisition, il convient d’analyser la carte des prix au mètre carré avec granularité, en tenant compte des spécificités de chaque emplacement.





