Saint‑Michel face à la crise commerciale: 18 % de locaux vacants, loyers et spéculation menacent les commerces; la taxe sur les friches (juin 2025) reste symbolique

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Le boulevard Saint‑Michel, artère historique de 1,5 km dans les 5e et 6e arrondissements, affiche un taux de vacance commerciale de 18 % (contre 10,9 % à Paris) selon l’Apur (juillet 2025). Pression des loyers, spéculation foncière et concurrence du numérique expliquent en partie ce déclin; la Ville a activé en juin 2025 la taxe sur les friches commerciales pour inciter les propriétaires à remettre les locaux sur le marché, mais son effet reste pour l’instant jugé « symbolique ».

Le boulevard Saint‑Michel, l’un des axes historiques de Paris, traverse les 5e et 6e arrondissements sur 1,5 kilomètre. Longtemps considéré comme un tronçon attractif pour le commerce de centre‑ville, il affiche aujourd’hui des signes nets de déclin commercial, selon un pointage récent.

Dans un « diagnostic flash » daté de juillet 2025, l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur) a mesuré un taux de vacance de 18 % sur ce boulevard, contre 10,9 % en moyenne dans la capitale. Ce constat illustre une dégradation notable de l’occupation commerciale sur un espace urbain qui a pourtant conservé une forte visibilité et un flux piéton important.

Des causes multiples, identifiées par les acteurs locaux

Pour les élus et observateurs, la crise n’a pas une seule origine. « Le boulevard Saint‑Michel est emblématique de ce qui se joue aujourd’hui dans de nombreux quartiers de Paris : une mise sous pression du commerce de proximité, pris en étau entre loyers inaccessibles, spéculation foncière, plateformes de livraison et fast fashion », résume Nicolas Bonnet‑Oulaldj, adjoint à la maire chargé du commerce (Parti communiste).

Cette formule rassemble plusieurs facteurs évoqués par les interlocuteurs publics : la hausse des loyers commerciaux, une dynamique foncière qui favorise la revalorisation des murs au détriment de l’exploitation, ainsi que la concurrence d’acteurs numériques et de chaînes à bas prix qui modifient la composition des offres en boutique. Ces éléments, combinés, expliquent en partie la montée de la vacance observée.

Une réponse municipale : activation de la taxe sur les friches commerciales

Face à cette situation, la Ville de Paris a décidé d’activer, pour la première fois, la taxe sur les friches commerciales. Mis en œuvre en juin 2025 selon le calendrier présenté, ce dispositif fiscal vise à « inciter les propriétaires à remettre sur le marché les locaux vacants ». La taxe se déclenche au bout de deux ans d’inexploitation et comporte un taux progressif selon la durée de vacance, précise le texte d’origine.

La mesure a une valeur incitative claire, mais elle suscite des réserves au sein de l’échiquier politique. À la fois la gauche municipale — qui en attend davantage — et des formations plus modérées comme le MoDem ou Horizons jugent le dispositif insuffisamment dissuasif. Interrogé sur l’efficacité de cette première activation, M. Bonnet‑Oulaldj a reconnu : « C’est surtout symbolique », tout en soulignant qu’il avait écrit à l’ensemble des propriétaires pour engager un dialogue.

Impacts locaux et perspectives

L’élévation du taux de vacance sur le boulevard Saint‑Michel a des implications pour la vie de quartier. Une forte proportion de locaux vides modifie l’offre commerciale et peut réduire l’attractivité d’un itinéraire fréquenté par des riverains, des étudiants et des visiteurs. Les commerçants qui subsistent subissent une pression concurrentielle accrue et, parfois, des marges réduites.

Les acteurs publics placent donc l’accent sur la conjugaison d’outils : fiscalité, dialogue avec les propriétaires et mesures d’accompagnement pour le commerce de proximité. Le caractère récent de l’activation de la taxe et l’absence d’éléments chiffrés sur des effets observés rendent toutefois incertaine l’évaluation de son impact à court terme. Les observateurs devront suivre l’évolution du taux de vacance dans les mois et années à venir pour juger de l’efficacité réelle de cette politique.

En l’état, le diagnostic de juillet 2025 fournit une photographie claire d’une situation tendue, mais il ne suffit pas à tirer des conclusions définitives sur les trajectoires possibles du boulevard Saint‑Michel. Les réponses publiques restent modestes pour l’instant, et les parties prenantes continuent d’évoquer à la fois des mesures coercitives et des approches plus incitatives pour inverser la tendance.

Les chiffres cités — 1,5 kilomètre, 18 % de vacance sur le boulevard et 10,9 % pour Paris — ainsi que les citations de responsables sont conservés et replacés dans ce récit pour éclairer la situation sans extrapoler au‑delà des éléments fournis.

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