Sur le perron de Matignon, lundi 24 novembre, le premier ministre Sébastien Lecornu a affirmé qu’« il y a toujours une majorité à l’Assemblée nationale pour permettre de voter le budget pour l’année prochaine », alors même que les députés ont rejeté, vendredi, la partie « recettes » du projet de loi de finances. Ces déclarations interviennent au lendemain d’un vote qui a empêché l’examen complet des crédits de l’État.
Le message de Matignon
Devant les journalistes, M. Lecornu a insisté sur la possibilité, selon lui, de parvenir à un vote majoritaire sur l’ensemble du budget. Sa déclaration — « il y a toujours une majorité à l’Assemblée nationale pour permettre de voter le budget pour l’année prochaine » — souligne la volonté du gouvernement de maintenir l’ouverture au dialogue avec les formations politiques représentées au Parlement.
Le premier ministre a rappelé que le rejet par l’Assemblée nationale de la partie « recettes » a entraîné un blocage procédural : faute d’accord sur les modalités de financement, l’examen de certains crédits n’a pas pu être mené à son terme. Il a présenté cette situation comme temporaire et a mis en avant la nécessité d’un retour au travail parlementaire pour débloquer la situation.
Convocation des responsables politiques
M. Lecornu a annoncé qu’il recevrait « l’ensemble des formations politiques représentées à l’Assemblée nationale et au Sénat dans les prochains jours ». Cette convocation vise à obtenir des positions claires des partis sur le budget et à définir les suites à donner après l’échec du vote sur les recettes.
Il a précisé, sans détailler le calendrier exact, qu’il demandera aux forces politiques de « débattre et de voter au cours des prochaines semaines spécifiquement sur des ‘priorités absolues’ ». Cette formulation laisse entendre une approche séquencée du travail parlementaire, centrée d’abord sur certains postes jugés essentiels par l’exécutif.
Les « priorités absolues » évoquées
Parmi les secteurs que le gouvernement entend traiter en priorité, M. Lecornu a cité la « sécurité, la défense, l’agriculture et l’énergie ». Il a ajouté que les crédits attachés à ces domaines « n’ont pu être examinés après l’échec du vote sur les recettes du budget de l’Etat à l’Assemblée nationale ». Le recours à la notion de priorités vise à distinguer des enveloppes jugées indispensables au fonctionnement de l’État et à la continuité des services publics.
En rappelant ces priorités, le chef du gouvernement met l’accent sur des thèmes qui, selon ses propos, requièrent un examen rapide afin d’éviter des interruptions dans le financement des missions correspondantes. Il n’a toutefois pas détaillé la méthode précise qui serait proposée pour isoler ces crédits et les soumettre au vote.
Implications politiques et procédurales
Le discours du premier ministre souligne la double dimension — politique et technique — de la crise ouverte par le rejet de la partie « recettes ». Politiquement, la convocation des chefs de partis doit permettre de mesurer la disposition des groupes à s’engager sur un schéma de financement acceptable.
D’un point de vue procédural, M. Lecornu a indiqué vouloir organiser, dans les semaines à venir, des débats et des scrutins ciblés. Ses déclarations laissent entendre que le gouvernement privilégiera une remontée progressive de l’ordre du jour budgétaire, en distinguant les crédits considérés comme prioritaires.
Il n’a en revanche pas annoncé de calendrier précis ni précisé les modalités parlementaires exactes qui seraient employées pour contourner ou résoudre le blocage provoqué par le rejet des recettes.
La situation reste, au moment de ses déclarations, ouverte : le premier ministre appelle les formations politiques à clarifier leurs positions lors des rencontres annoncées, afin de permettre la poursuite de l’examen du budget et, selon lui, d’aboutir à un vote majoritaire ultérieur.
En l’absence d’autres éléments publics fournis par Matignon lors de cette prise de parole, les modalités pratiques et l’issue exacte de cette initiative restent à préciser lors des rendez‑vous que le chef du gouvernement a annoncés.





